Coronavirus COVID-19: Ce qu'on ne vous dit pas, mais que vous devez savoir!

D'ici 1 an, tout le monde connaitra au moins une personne ayant succombé au coronavirus. Principalement des parents (personnes agées) et peut-être des enfants. Des millions tomberont malades, plus d'1 personne sur 10, et au moins 1 malade sur 20 en mourra. Nous n'allons pas tous mourir, mais beaucoup mourront. C'est la réalité à laquelle nous devons tous nous préparer, car la pandémie est maintenant inévitable. Nous vous expliquons comment.

MAJ 30/03: un billet avec des conseils pratiques pour réduire les risques est disponible.

Nous remarquons une grande affluence ces derniers jours. Notez que ce billet-ci a été écrit à partir de la mi-février, et publié le 8 mars, donc à une période où il y avait seulement une poignée de cas confirmés en Europe et que les discours officiels se voulaient rassurants («risque pratiquement nul» d'après la Ministre de la Santé). La situation a bien changé depuis (devenant la pire crise sanitaire en France depuis un siècle), et nos prédictions se révèlent bien plus réalistes que nous ne le souhaitions.


Oui, notre titre et ce billet se veulent alarmistes, car il nous faut faire retentir l'alarme face à une menace mondiale très sérieuse. Nous pensons que la panique raisonnée est ici salvatrice et utile, car oui, il faut avoir conscience du danger que représente ce nouveau coronavirus pour prendre les mesures nécessaires pour limiter son impact, puisque sa propagation à l'échelle mondiale, pandémique, est maintenant impossible à éviter.

Cet article vise à vous informer en se fondant sur la science et les précédentes épidémies afin que vous puissiez prendre des décisions pour vous protéger vous et vos proches de la façon la plus optimale possible. Bien que les informations et la situation mondiale concernant ce virus évoluent très vite, nous allons essayer de prédire à moyen et long terme les impacts de ce virus sur notre société mondialisée, quand la plupart des autres articles se restreignent à une analyse à court-terme ou au jour le jour, ce qui n'a que peu d'utilité pour prévoir et essayer de se prémunir des dégats. Si nous faisons chacun preuve d'égoisme altruiste, c'est-à-dire de se protéger soi et ses proches, et de communiquer les informations aux autres, nous pourrions peut-être réduire l'impact potentiellement catastrophique de ce virus.

Si vous trouvez cet article utile et informatif, relayez cet article autour de vous svp, car les moteurs de recherches et les réseaux sociaux censurent à tour de bras tous les contenus sur le coronavirus qui ne sont pas de source institutionnelle (même lorsque ces sources sont de pure propagande, on se souviendra qu'ils ont aidé la Chine à censurer les médecins lanceurs d'alertes chinois, et supprimant des vidéos pour les occidentaux de ChinaUncensored sur YouTube à ce sujet, jusqu'à ce que l'épidémie soit trop large pour que l'existence du nouveau coronavirus ne puisse plus être contestée).

Nous préparons ce billet depuis maintenant près de 3 semaines, depuis la mi-février 2020. Nous souhaitions le sortir avant, mais la construction de notre modèle prédictif a pris plus de temps que prévu (nous sommes encore en train de le raffiner). Toutes nos prédictions se sont réalisées, et nous avons pu profiter du temps supplémentaire pour étayer davantage nos informations et prévisions. Dans ce billet, vous apprendrez le taux de contagiosité du nouveau coronavirus COVID-19, son taux de mortalité, nos prévisions réalistes de son impact et comment s'en prémunir et diminuer son impact global.

Nous allons passer les introductions quant à ce virus pour nous attaquer directement aux questions cruciales. Si vous avez besoin d'une introduction, nous vous invitons à voir cette excellente vidéo de Thunderf00t qui a été un des premiers à lancer l'alerte en occident (en anglais):

Nous allons plutôt nous atteler directement aux questions pratiques, sous forme de questions-réponses pour que ce soit plus intelligible.

Le but de cet article n'est pas seulement de vous faire prendre conscience de votre rôle essentiel pour vous protéger du virus, mais aussi à éviter des drames. Car, même si vous survivez au virus, vos proches, à qui vous l'aurez peut-être transmis, n'auront peut-être pas cette chance.

 

Table of Contents

Faut-il paniquer?

Les politiques n'hésitent pas à utiliser la peur et la panique pour des intérêts partisans. Mais lorsqu'il s'agit de questions sanitaires d'intérêt publique, la peur est tout d'un coup à éviter. En vérité, on assiste à nouveau à un autre scandale Lubrizol ou Tchernobyl, sauf que c'est ici à l'échelle mondiale. À nouveau, il est assumé que l'information des dangers réels à la population entrainera des comportements destructeurs et des mouvements de panique, ce que la science a déjà démontré comme faux (sources écrites: ici et ici) notamment lors des attentats du World Trade Center, et de nombreux autres cas de figures pratiques (autres catastrophes comme tsunamis, etc), comme nous l'écrivions déjà pour le scandale Lubrizol. Voici ce qu'on pouvait déjà voir le 10 février 2020, des procédures de décontaminations de la ville entière de Wuhan:

https://twitter.com/PDChina/status/1226902394765746176

Il faut bien constater que chaque prévision institutionnelle a été prise de court, que ce soit les déclarations de la Ministre de la Santé Agnès Buzyn qui déclarait que le risque était faible de voir le coronavirus en France (il a débarqué quelques jours après), ou encore les déclarations concernant le passage en stade d'alerte 3 qui devait être "dans 1 à 2 semaines" (nous n'y sommes pas encore, mais nous prédisons que ce stade sera déclenché en à peine quelques jours, bien plus tôt que prévu). Cela signifie que le nouveau coronavirus se révèle être bien plus contagieux et dangereux que toutes les estimations officielles. Et que la gestion actuelle a été et est inadéquate.

D'autre part, les élites sont déjà en panique depuis la fin février. Pourquoi? Car avant ceux-ci pensaient que ça ne toucherait principalement que la "basse" population, mais que même si ça touchait les élites, ils avaient les moyens de se payer les meilleurs traitements médicaux et de s'en sortir. Sauf qu'ils ont vu fin février de nombreux politiciens et responsables de haut niveau tomber malade, et en mourir. En effet, le coronavirus est plus létal plus la personne est agée, et les élites et politiciens font partie de cette population plus agée, ils font donc partie des plus à risque. Devant la mort et surtout celle causée par les nouveaux pathogènes, nous sommes tous égaux, l'argent ne faisant aucune différence, et c'est ce qu'ils sont en train de comprendre. C'est une des raisons qui ont poussé les pouvoirs publics à accélérer d'un coup les mesures d'endiguement (containment) fin février/début mars, et même s'ils se veulent rassurants, ne doutez pas que dans les canaux de communication privés ces même responsables discutent sans détour de la menace et se préparent au pire.

La gestion par l'OMS et par les gouvernements a été et est criminelle. La situation actuelle est causée par les idéologies de nos gouvernants, favorisant l'économie au détriment de la santé publique par une vision court-termiste qui au final mènera à la perte des deux. Nous ne sommes d'ailleurs pas seuls à les critiquer. Si les populations avaient été prévenues suffisamment à l'avance (transparence plutôt que prévention de la panique), et si les contrôles aux frontières avaient été systématiquement mis en place (limitation temporaire de la libre circulation des personnes, ce qui irait à l'encontre d'une idéologie de mondialisation extrêmiste), nous aurions peut-être pu empêcher la pandémie, et dans tous les cas mieux s'organiser dans le temps et avec les chaines d'approvisionnement pour que la population entière ait le temps de s'approvisionner en masques, produits sanitaires et nourriture. Certes, au niveau économique, cela aurait fait une drastique baisse de demander aux entreprises de s'isoler et de fonctionner en télétravail et donc à rythme ralenti, mais l'impact aurait été bien moindre économiquement que la mort de millions de personnes dont de nombreux travailleurs et la fermeture de la plupart des entreprises pendant plusieurs mois obligée par la pandémie, comme pour la Chine qui essaye de forcer la réouverture de ses industries malgré le risque. Mais bon, quand on est politicien et/ou économiste, on voit à court terme hein... Tant que le Titanic flotte, on reste à bord... jusqu'à ce qu'il se plie en 2 et coule en un instant.

On se dirige vers un scénario où beaucoup n'auront pas la préparation ni l'information adéquate pour faire face à la croissance exponentielle de la propagation du virus, et devront soit prendre des risques énormes en sortant sans protections, soit ne sauront pas quoi faire s'ils tombent malades. Car actuellement, les principales informations sont de prévention sanitaire de base, c'est-à-dire se laver les mains, tousser et éternuer dans son coude, etc. Mais rien concernant ce qu'il faudra faire au pic, qui arrivera sans aucun doute, et pourra durer très longtemps, voire 1 an au pire.

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne gère-t-elle pas la situation?

L'OMS a été longuement critiquée dans sa gestion de la situation. En effet, celle-ci a favorisé les intérêts économiques (rappelons que la Chine est un des plus gros donateurs), plutôt que l'intérêt publique sanitaire. La plupart des conférences de l'OMS s'est résumée en des louanges continus envers la gestion par la Chine du virus, et une minimisation systématique du risque. Si l'OMS avait activée plus tôt la reconnaissance de pandémie pour COVID-19, ce qui à l'heure où nous écrivons ces lignes n'est toujours pas le cas, des fonds de recherche et de moyen de protection des populations auraient été débloqués. En effet, l'OMS considère que l'endiguement du nouveau coronavirus est encore possible. C'est tout simplement totalement fou et va à l'encontre du consensus scientifique. Dans le même temps, le ministre de la santé allemand a déclaré la pandémie mondiale, en avance de l'OMS donc, les allemands n'étant ici pas dupes. Cela fait même dire à certains que l'OMS est maintenant corrompue par les intérêts économico-politiques, et force est de constater que cela semble être le cas.

L'OMS sait pourtant que le monde n'est pas prêt face à la menace d'une pandémie, et ce depuis au moins 2018. Bill Gates a par ailleurs milité à ce sujet en 2017 et même 2015.

https://twitter.com/who/status/1174122090787680256

#AWorldatRisk: The world is not prepared for a fast-moving global respiratory #pandemic that could kill up to 80 million people, devastate economies and create social chaos: Global Preparedness Monitoring Board's first report http://bit.ly/GPMBreport2019

Fin février, elle avait émis 2 tweets dans lequel le WHO (OMS en anglais) disait que ce n'était pas une pandémie, mais une épidémie qui se propageait dans plusieurs pays couvrant tous les continents du monde... Si vous retrouvez ces tweets, merci de nous donner les liens!

Rappelons enfin qu'elle a brandit en février la baisse des cas en Chine comme la preuve que le virus était en train de s'éteindre. Nous savions déjà alors que c'était faux, pour 2 raisons:

  1. La Chine à changé 6 fois les critères pour être compté comme infecté par le coronavirus, ce qui laisse les experts très méfiants sur la superficielle baisse annoncée qui pourrait simplement refléter le changement de critères. Pour rappel, au début de l'épidémie à Wuhan, le gouvernement chinois avait initialement poursuivi les premiers médecins chinois lanceurs d'alerte sur cette maladie, dont le Dr. Li Wenliang qui est maintenant décédé du virus et imposé une censure extrêmement stricte très tôt, dès fin 2019, et y compris sur les réseaux sociaux (étude source). Et la censure s'est empirée (voir aussi ici). Cette censure se reproduira probablement dans les autres pays, y compris la France, dans une moindre mesure, et illustre une nouvelle fois pourquoi les logiciels libres de communication décentralisée et encryptée comme Riot, Loki Session, Mastodon et Minds sont d'une importance capitale pour la libre circulation de l'information sans contrôle des gouvernements, nous détaillerons ces solutions dans un futur billet.
  2. Même si le virus s'éteint dans son foyer initial, sans des mesures d'isolement adéquates, il peut y avoir une forte résurgence, surtout en atteignant un niveau global avec maintenant l'aviation et les autres transports rapides et longue distance, et de plus avec une potentielle mutation pouvant rendre le virus encore plus contagieux et résistant aux traitements, ce qui n'est pas du tout impossible puisqu'on sait maintenant qu'il a déjà muté au moins une fois et qu'on est en présence d'au moins 2 souches (comme ça a été le cas avec d'autres virus comme le VIH). On peut observer de telles résurgences lors de précédentes pandémies, comme par exemple avec la peste.
Le docteur Li Wenliang est devenu un symbole de la censure en Chine

Ce n'est pas la première controverse auquelle fait face l'OMS, et malheureusement, après sa gestion calamiteuse du nouveau coronavirus, la confiance du public dans le monde entier est maintenant sérieusement érodée. C'est dommage, car cette mauvaise gestion et communication est dûe aux politiques, les leaders de l'organisation, alors que les nombreux scientifiques faisant le vrai travail dans l'ombre ont fait progresser la médecine et la santé dans de nombreux domaines ces dernières dizaines d'années. Un de ses responsables en charge de la mission COVID-19 en Chine a déclaré que s'il venait à avoir le le nouveau coronavirus, il préferait être soigné en Chine... là où l'information et les lanceurs d'alertes à été drastiquement censurée, et où encore les malades peuvent être emmurés chez eux. C'est bien entendu un louange tellement absurde qu'il n'en n'est pas crédible, et révèle les problèmes de corruption qui sont actuellement au sein de l'OMS (n'oublions pas que pour plaire au régime Chinois, l'OMS a refusé le droit à Taiwan à être dans la boucle d'information, pendant qu'elle subissait déjà l'épidémie de nouveau coronavirus!). En d'autres termes, si vous souhaitez écouter ce que dit l'OMS, lisez ce que ses experts dans les bas échelons écrivent, pas ce que disent en conférence ses responsables politiques ou son secrétaire général.

Origines du virus?

COVID-19 (SARS-CoV-2) de son nom scientifique est un nouveau coronavirus, de la même famille que le SARS ou la grippe commune ou encore le MERS. Les coronavirus sont donc une grande famille de virus avec des taux de contagiosité et de mortalité bien différents entre eux, même si ceux-ci ciblent toujours (pour le moment) les voies respiratoires supérieures.

On a entendu un peu tout et n'importe quoi concernant les origines de ce virus, y compris des fact-checking incorrects, appelant pour certains même à la censure.

Il a été dit que le virus pouvait provenir des chauve-souris, et notamment de leur ingestion (car il faut un contact avec l'homme). Au grand dam des mauvais fact-checkeurs, c'est tout à fait possible. Les chauve-souris sont connues pour être le plus large réservoir de coronavirus, et aussi d'autres virus dont Ebola. Ce n'est d'ailleurs pas une nouvelle découverte, la communauté scientifique connait cette réserve de coronavirus chez les chauve-souris, et même qu'ils sont potentiellement transmissibles à l'Homme, depuis au moins 2015. En effet, les animaux sont porteurs d'un grand nombre de maladies et nouveaux virus, mais ne sont pas forcément transmissibles à l'Homme, il faut qu'une mutation intervienne pour que la transmission se fasse, et cette étude montre qu'un certain nombre de coronavirus chez les chauve-souris étaient déjà en 2015 de potentiels candidats à une telle transmission à l'Homme.

Une autre hypothèse est que le virus s'est échappé du laboratoire de Wuhan, où notamment travaille l'équipe d'un des superviseurs de l'article précédent, Professeur Zhengli-Li Shi. Cette hypothèse est dévelopée dans cette vidéo. Nous avons également vu les médias chinois mentionner cette hypothèse également (ce n'est pas que les "réseaux sociaux" ou les indépendants). Cette hypothèse est également possible, mais elle n'est pour le moment pas étayée, et fait un peu "théorie du complot". Bien entendu que ces coronavirus sont cultivés en laboratoire et étudiés, le but étant de trouver aujourd'hui les remèdes et vaccins dont on aurait besoin demain. Si l'on trouve un vaccin rapidement dans les prochains mois, ce sera en grande partie grâce à ces travaux antérieurs, certes dangereux mais toujours effectués avec les plus hautes mesures de sécurité. Une erreur humaine n'est pas exclue, comme un opérateur qui a mal suivi une instruction du protocole de sécurité, mais à ce stade nous n'en n'avons aucune preuve. Dans ce cadre, le laboratoire biochimique de Wuhan fait figure de "suspect idéal": parfois, c'est bien le criminel recherché, mais souvent c'est trop facile pour que ce soit bien ça. Attendons donc plus d'éclaircissements de ce côté.

En conclusion, l'origine du coronavirus n'est pas encore bien élucidée. On pourrait en savoir plus si le patient 0 mondial était retrouvé, le tout premier à tomber malade du nouveau coronavirus, en lui posant des questions et en retraçant ce que cette personne a fait les jours et semaines qui ont précédées, mais pour l'instant elle reste inconnue, et il est possible que cette personne soit maintenant décédée par le virus, ce qui couperait court à cette piste.

Comment détecter si on est malade du nouveau coronavirus?

Un test de base couramment effectué est un test de température, mais celui-ci n'est pas très fiable.

À partir des symptômes, il n'y a aucun moyen de faire la différence entre une grippe saisonnière et le nouveau coronavirus. Les deux peuvent provoquer des complications, comme une pneumonie ou une insuffisance respiratoire (et la mort), sauf que c'est plus fréquent avec le nouveau coronavirus (3.4% à 5% de mortalité, soit 1 malade sur 20 qui décède, comparé à 0.1% pour la grippe saisonnière).

Il faut donc faire un test biologique. Le mieux à la fois en terme de précision et de rapidité est la détection par ADN RNA 16s, comme effectuée par exemple à l'Université KU-Leuven en Belgique, même la fondation Bill & Melinda Gates y envoie ses échantillons pour tester de potentiels médicaments contre le coronavirus. Ce genre de test par séquençage ADN est le futur, et il existe déjà des machines de séquençage ADN portatives à un prix accessible, on appelle cela la médecine biomoléculaire ou la médecine de précision, mais c'est encore expérimental et bien peu d'hôpitaux en sont équipés, et bien peu de médecins formés à ça. Mais il est essentiel que davantage de moyens soient alloués à la recherche et formation sur ces nouvelles méthodes de détection, et leur mise en place systématique, car malheureusement même KU-Leuven est maintenant surchargée et doit prioritiser les échantillons qu'elle analyse.

Le nouveau coronavirus COVID-19 n'est pas plus contagieux que la grippe annuelle?

C'est faux.

Le coronavirus a un taux de contagiosité (transmission rate Ro) maintenant estimée entre 2 et 4. En comparaison, la grippe annuelle a une contagiosité de 1.3, et le SRAS 2.0. Cela signifie que le nouveau coronavirus est entre 1.5x et 3.1x plus contagieuse que la grippe saisonnière, et autant à 2x plus contagieuse que le SRAS. Même la grippe porcine avait une contagiosité moins élevée, ce qui est très apparent dans cette visualization comparant plusieurs épidémies historiques avec le nouveau coronavirus.

La grippe porcine avait touchée 60 millions de personnes, et avait durée pendant plus d'1 an. Le nouveau coronavirus, du fait de sa plus grande contagiosité évidente, peut potentiellement toucher plus de gens encore, et durer plusieurs mois à plus d'une année. Nous reviendrons plus loin sur ce décompte prévisionnel.

Il faut à cela rajouter que toutes ces informations sont pour l'instant basées sur les rapports épidémiologiques des autorités chinoises, qui ont usés de censure au début de l'épidémie et sur lesquels il existe un fort soupçon de réduction artificielle des décomptes.

Ce soupçon est maintenant renforcé lorsque l'on regarde la courbe et les paramètres de contagiosité de la Chine comparé à l'Italie ou la France, où on se rend compte que la contagiosité du virus est au moins "9 fois supérieure hors de Chine qu'en Chine" d'après le Pr Jérôme Salomon le 3 mars. Voici nos graphiques, où nous "fittons" un modèle non-linéaire selon le modèle proposé par Thunderf00t pour mesurer le taux de contagiosité s (spread) et le taux de ralentissement par les mesures sanitaires c (containment).

Modèle:

X(t) = X(t-1)*spreadrate(t)
spreadrate(t) = spreadrate(t-1) * containrate

On peut voir que le taux de contagiosité s pour la Chine est "seulement" de 0.8, ce qui signifie que pour chaque personne contaminée, elle a une probabilité de 80% de la transmettre à quelqu'un d'autre. En Italie, ce taux est de 1.7, c'est à dire 170%, autrement dit chaque personne contaminée va en moyenne transmettre le virus à 1.7 autres personnes. Ces graphiques montrent:

  1. soit que la Chine a probablement bien réduit artificiellement ses chiffres pour cacher l'impact du coronavirus sur sa population, soit que son choix d'étendre les vacances du nouvel an chinois de plusieurs semaines a permis de drastiquement réduire le taux de contagion.
  2. que les mesures sanitaires n'ont que peu d'effets sur la propagation du virus, la propagation suit le même schéma avec la même rapidité. Autrement dit: les pouvoirs publics ne peuvent pratiquement rien faire face à la propagation de ce virus, les mesures sanitaires mises en place en France ne semble même pas le ralentir.

Et nous n'en sommes qu'au début, il y a fort à parier que la plupart des cas ne sont pas encore détectés, les modèles prédictifs n'ont encore que trop peu de données en Europe, et il y a fort à parier maintenant que ces paramètres sont sous-estimés.

Enfin, ce virus a une longue période d'incubation, entre 2 à 14 jours en moyenne, et jusqu'à 24 jours pour certains. Ce qui fait qu'un grand nombre de personnes contaminées et donc contagieuses sont encore asymptomatiques, comme c'est le cas de 52% des personnes testées positives en Italie. Cela signifie que la proportion de gens testés positifs, les "cas confirmés", ne représentent qu'une petite proportion de la proportion totale des gens contaminés (voir aussi ici).

Pour calculer le nombre de personnes potentiellement contaminées mais asymptomatiques et non testées, les cas "cachés", on peut utiliser la période d'incubation combinée au taux de contagiosité: prenons un taux de contagiosité de 2, et la période d'incubation moyenne, environ 5 jours (même si c'est peu fiable car très variable d'un individu à l'autre). Chaque jour, en moyenne, le nombre de nouveaux cas va être multiplié par 2. On multiplie par 2 le nombre actuel de cas confirmé, et on répète autant de fois qu'on a de jours dans la période d'incubation.

Par exemple, au 05/03/2020 en France, nous avons environ 400 cas confirmés dont 138 nouveaux cas. En faisant le calcul avec une contagiosité de 2 à 4, et 5j d'incubation, on obtient potentiellement 138 * (2^5) à 138 * (4^5) = 4416 à 141000 personnes déjà contaminées asymptomatiques et qui ne seront testées positives que dans les prochains jours, après la période d'incubation. Rapporté à la population française de 67 millions, cela représente entre 0.005% à 0.02% de contaminés dans la population (et donc de probabilité de croiser quelqu'un de contaminé en sortant, en assumant de façon naive que le risque est le même partout, alors qu'on sait que ce n'est pas le cas et que certaines zones sont plus touchées). Et ce nombre ne fera qu'augmenter dans les prochaines semaines voire mois à venir.

Le nouveau coronavirus COVID-19 n'est pas aussi dangereux, mortel que de précédentes épidémies?

Là aussi, c'est faux.

Cette affirmation se fonde sur le décompte absolu, c'est-à-dire le nombre de personnes qui ont à ce jour péris du nouveau coronavirus, comparé à ceux qui ont succombé à un autre virus, comme la grippe annuelle. En effet, on sait que la grippe annuelle tue en moyenne 500 000 personnes dans le monde par an. En comparaison, le coronavirus n'a pour l'instant tué qu'environ 3400 personnes à l'heure où nous écrivons ces lignes. Mais cela ne prend pas en compte la temporalité: les chiffres pour la grippe annuelle sont sur une année, tandis que le nouveau coronavirus vient seulement d'apparaitre il y a moins de 3 mois, et nous n'en sommes qu'au début de la phase pandémique.

Cette comparaison est donc fausse, c'est comparer des oranges et des pommes.

Il faut plutôt comparer le taux de mortalité. Il avait été tout d'abord estimé à 2% par l'OMS, et est maintenant réhaussé à 3.4% en se basant principalement sur la Chine, à 4.25% en Italie, et avec des sources estimant à 5% (et ici). Et même ces chiffres peuvent être largement sous-estimés, puisque cela ne représente que la proportion de gens testés positifs médicalement, et pas ceux qui sont morts sans tests ou chez eux, ce qui a mené à de larges sous-estimations par le passé (voir aussi ici), comme par exemple le SRAS dont la mortalité était estimée à 4% par l'OMS pendant l'épidémie, mais a en réalité été de 9.6% d'après les résultats d'études post-épidémie. La saturation des hôpitaux joue aussi un rôle: à titre d'exemple, la mortalité du virus en Italie est de 2,6%. Elle monte à 3,9% dans les zones où les hôpitaux ont été saturés. Pour comparaison, la grippe annuelle a un taux de mortalité de 0.1% (300 à 500 milles morts/an), la grippe H1N1 de 0.01% (300 000 morts depuis 2009).

D'après le Dr Devos (médecin urgentiste, dont nous vous recommandons chaudement la lecture de son billet détaillant les procédures médicales de gestion des épidémies et les différents niveaux d'alertes), en se référant à la grippe commune qui fait en moyenne 500 000 morts par an, le nouveau coronavirus, étant 1.7x plus contagieux (en utilisant un taux de contagiosité de 2.2), nous pouvons nous attendre à 500000 * 1.7 = 850 000 morts si nous n'arrivons pas à stopper le virus.

Avant le Dr Devos, nous avions fait un décompte prévisionnel similaire, d'environ 1 million de morts dans le monde à cause du nouveau coronavirus. Des détracteurs ont dénoncé ces chiffres, en se fondant sur... leur intuition que ça ne pouvait pas être aussi grave. Pas très sérieux.

En vérité, le Dr Devos a probablement effectivement sous-estimé, comme nous, car nous nous basions sur les premiers chiffres de l'OMS concernant les paramètres de viralité de ce virus. Avec les nouveaux paramètres, nous obtenons quelque chose de bien différent. D'autre part, le Dr Devos a fait une simplification importante, car il a simplement multiplié le nombre de morts de la grippe par le ratio de la différence de contagiosité. Sauf que le taux de mortalité doit être calculé à partir de nombre total de contaminés. Autrement dit, dans le calcul précédent, on n'a pas du tout pris en compte le taux de mortalité qui lui aussi diffère: 0.1% pour la grippe commune, 3.4% à 5% (voire plus) pour le nouveau coronavirus, soit au moins 39 à 50 fois plus mortel. Et ce nombre de décès, 300 à 650 milles dans le monde pour la grippe, c'est déjà considéré comme une morbidité élevée.

Recalculons tout ça correctement, en intégrant la différence dans le taux de mortalité, et ce via trois façons différentes pour confirmer (répétabilité des mesures, comme nous le faisions pour nos décomptes de manifestants, cela réduit la marge d'incertitude ;-) ):

  1. En repartant du nombre total de cas contaminés par la grippe commune: nous n'avons pas pu trouver ce décompte dans aucun document, mais nous pouvons calculer une approximation: sachant qu'entre 300 à 600 milles personnes en meurt par an, et que son taux de mortalité est de 0.1%, on obtient [300000 à 600000]/0.1 = entre 30 et 60 millions de personnes contaminées par la grippe saisonnière chaque année. On multiplie par le ratio de contagiosité par rappor à la grippe (voir question précédente), soit [1.5 à 3.1] * [30M à 60M] = 45 à 186 millions de personnes pourraient être infectées dans le monde par le nouveau coronavirus. De celles-ci, il y aura au moins entre 3.4% et 5% de morts selon les estimations actuelles (qui peuvent s'empirer avec le temps), ce qui fait [45M à 186M] * [0.034 à 0.05] = 1.5 à 9.3 millions de morts prévus par le nouveau coronavirus avec cette méthode de calcul (en se basant sur la grippe saisonnière) et les données que nous avons actuellement sur le nouveau coronavirus et en l'absence de vaccin ou de traitement en curatif efficace dans l'année.
  2. En repartant directement du nombre de morts par la grippe saisonnière: le calcul est moins correct car on perd la fréquence de base, mais ça reste tout de même une bonne approximation, en tout cas plus correcte que ce qui est fait en général dans la presse: on multiplie la différence de ratio de contagiosité et de mortalité, soit: (1.5 * 39) à (3.1 * 50) = [58.5x à 155x] comme ratio combinant (contagiosité x mortalité). On multiplie par le nombre de morts de la grippe saisonnière: [300 à 600 milles] * [58.5x à 155x] = 17.6 à 93 millions de morts par le nouveau coronavirus. Comme nous l'avons dit, nous pensons que cette méthode de calcul est moins précise que la précédente, mais on est loin des seulement quelques dizaines de milliers de morts comme prévu par la plupart des analystes dans la presse.
  3. En repartant de la grippe porcine, bien plus proche en terme de contagiosité: la grippe porcine (ou grippe A H1N1) a contaminé 700 à 1400 millions de personnes (11 à 21% de la population mondiale à ce moment là de 6.8 milliards), la pandémie aura durée un peu plus d'un an (entre la 1ère déclaration de l'OMS et sa déclaration de fin de pandémie). On sait que le coronavirus est plus contagieux encore que la grippe porcine (basic reproduction number de 1.75 pour la grippe H1N1 de 2009, 2 à 4 pour le nouveau coronavirus), et aussi plus mortel (0.01% à 0.08% pour la grippe H1N1, 3.4% à 5% au moins pour le nouveau coronavirus). À noter que la grippe porcine de 2009 était une version bien moins contagieuse et mortelle que les précédentes pandémies de la même famille de virus, autrement dit, le relativement faible nombre de morts par le virus H1N1 nous a placé dans un faux sentiment de sécurité. En utilisant ces chiffres, on obtient un ratio de contagiosité entre le coronavirus et la grippe porcine de 2009 de [2 à 4] / 1.75 = 1.1x à 2.3x, et un ratio de mortalité de 3.4/0.08 à 5/0.01 = 42.5x à 500x. En reprenant la population de l'époque, le nouveau coronavirus aurait pû atteindre 700 * 1.1 à 1400 x 2.3 = 770 millions à 3.2 milliards d'individus, ce qui aurait représenté de 11% à 47% de la population mondiale. De ceux-là, au moins 3.4% à 5% en seraient morts, soit entre 26 millions et 161 millions, soit entre 0.4% et 2.4% de la population mondiale. Extrapolé à aujourd'hui, avec presque 7.8 milliards d'individus, cela représente une prévision d'entre 850 millions à 3.7 milliards de contaminés et entre 31 millions et 188 millions de morts dans le monde, en comparant à la grippe porcine H1N1 de 2009, qui avait fait 150000 à 575000 morts. Ce dernier chiffre peut donner le tournis, et pourtant le coronavirus est bien plus similaire à la grippe porcine H1N1 en termes de paramètre de contagiosité que la grippe saisonnière.

Pourquoi une telle différence entre tous ces calculs? Car nous faisons la simplification que la différence, les ratios, sont simplement un facteur multiplicatif. En réalité, la propagation d'un virus est exponentielle: plus il y a de malades, plus il y a de porteurs qui peuvent contaminer d'autres. C'est pour cela que le dernier décompte, en partant de la grippe porcine avec un taux de contagiosité plus élevé et proche du coronavirus, permet d'entrevoir un décompte bien plus élevé. Autrement dit, quand un virus moins contagieux comme la grippe saisonnière se serait arrêtée d'elle-même, un virus plus contagieux comme la grippe porcine continue. Et le nouveau coronavirus est bien plus contagieux, au moins la même différence avec la grippe porcine qu'entre la grippe saisonnière et la grippe porcine!

Ces calculs montrent que même si nous n'allons pas tous mourir, certainement beaucoup en succomberont (on parle de centaines de milliers minimum au mieux jusqu'à des dizaines ou centaines de millions au pire, avec plus d'1 personne sur 10 malade du coronavirus dans le monde).

La seule possibilité pour réduire le nombre de morts à ce stade est soit:

  1. De trouver un vaccin, mais celui-ci ne sera pas disponible avant au moins l'été, et encore si on arrive à en trouver un (ce qui est possible, c'est à peu près le temps qu'on met à concevoir un vaccin pour la grippe saisonnière, qui rappelons-le change chaque année).
  2. De trouver un médicament curatif. C'est en général très difficile pour les virus, ce n'est pas comme les bactéries, il ne faut pas trop compter dessus (sinon on aurait déjà trouvé pour le virus du SIDA/HIV, Ebola, et autres...).
  3. Qu'un maximum de la population s'isole et se protège pour éviter de tomber malade, laissant le temps aux malades de développer des anticorps (pour ceux qui survivent), et réduisant ainsi le pool de malades progressivement jusqu'à l'extinction.

Sans cela, sans ralentissement, ce coronavirus COVID-19 sera sans doute l'un des plus meurtriers de l'histoire récente, et peut-être de tous les temps en terme de décompte absolu.

On en conclut que les gouvernements du monde entier, et l'OMS inclue, sous-estiment encore largement l'impact qu'aura le coronavirus. S'ils ne sous-estimaient pas, nous serions déjà en alerte pandémie et tout serait fermé et nous aurions tous pour instructions de nous isoler.

Que va-t-il se passer les prochaines semaines/mois?

Nous sommes à un stade où la pandémie ne peut plus être empêchée. C'est le cas depuis que des personnes contaminées sont arrivées en Europe, et que ça s'est répandu dans plusieurs pays. L'isolation et les bordures étaient malheureusement la seule solution viable, et elle n'a pas été mise en place par idéologie globaliste de maintien de la libre circulation des personnes. On se souviendra des 2000 supporters italiens qui ont pu venir assister à un match en France sans aucune mesure de contrôle, quand les élèves revenant des même zones en Italie avaient pour consigne d'être mis en quarantaine et de ne pas aller à l'école pendant cette période.

Nous sommes déjà en stade 2, c'est-à-dire que des mesures de contrôle et de quarantaine sont mises en place au cas par cas dans les régions les plus touchées, et les hôpitaux sont mobilisés, et les gros rassemblements annulés.

En pratique, les gens commencent à paniquer à ce stade, il y a pénurie des produits sanitaires notamment des savons hydro-alcooliques portatifs, et des masques respirateurs de protection à particules. Ce n'est d'ailleurs pas qu'en France ou Europe mais dans le monde entier. Il y a aussi une spéculation, des personnes qui achètent les stocks pour les revendre à un prix déraisonnable. Cela a atteint un tel point que le Président de la République a annoncé la réquisition tous les masques stockés ou produits en France depuis le 03/03/2020 jusqu’au 31/05/2020 (et peut-être au-delà - MAJ: la réquisition des masques a été modifiée le 21/03 et ne concerne plus que les masques déjà stockés sur le territoire français ou des masques importés au-delà d'un seuil de 5 millions de masques par trimestre, en-dessous les masques importés ne sont pas réquisitionnés), après une gestion catastrophique des stocks de masques qui ont été envoyé en Chine au moment même ou le virus se répandait en pandémie en Italie. L'Allemagne a interdit l'exportation de masques le lendemain. Il y a même eu des vols d'environ 10 000 masques des stocks dans les hôpitaux de France, par le personnel lui-même puisque (voir ici, ici, ici). Les hôpitaux sont déjà en train d'annuler les rendez-vous pour les maladies non urgentes à cause du coronavirus (ce qu'on ne devrait pas voir avant le stade 3 normalement). Les gens peuvent aussi commencer à piller ou faire preuve de violence pour obtenir des produits de la vie courante, ce qui n'est pas arrivé en Chine du fait d'un grand respect de l'ordre dans leur culture, que nous n'avons pas en Occident, et qui peut mener à des scènes urbaines potentiellement chaotiques et dangereuses, comme vu précédement lors de catastrophes aux USA (mais soulignons qu'il y a aussi eu beaucoup d'entraide - la nature humaine est complexe).

Le stade 3 de l'épidémie sera activé dans «une ou deux semaines maximum», selon un expert à l'Elysée. Nous estimons que ce sera lorsqu'il y aura plus d'un millier à plusieurs milliers, de personnes contaminées et testées positives (ce qui signifie qu'au moins plusieurs dizaines de milliers seront contaminées à ce moment là sans avoir de symptômes ni être testées). En début de semaine prochaine (lundi 9 mars) nous aurons probablement dépassé le millier, et d'ici au lundi 16 mars (1 semaine et demi), nous aurons dépassé la dizaine de milliers d'après nos estimations.

À ce stade, les rassemblements modérés seront réduits ou interdits en fermant les écoles, les transports en commun (trains, bus), on demande aux gens dans les zones les plus contaminées de s'isoler chez eux, les hôpitaux traiteront en priorité les cas de coronavirus, et il sera difficile de se faire soigner pour d'autres maladies. On aura aussi une rupture d'approvisionnement des médicaments, et des difficultés de réapprovisionnement, les chaines d'approvisionnement n'étant pas préparées à une pandémie. Des régions entières seront mises en quarantaine avec un contrôle strict des déplacements vers et depuis ces régions, comme cela a été mis en place en Chine (et tant décrié), et maintenant en Italie (avec 1/4 de la population italienne en quarantaine pour le moment, soit 15 millions d'habitants, et ça pourrait empirer).

En pratique, la plupart des commerces seront fermés à ce stade, peut-être aussi également les supermarchés, mais la chaîne d'approvisionnement alimentaire rouvrira probablement assez rapidement (sous 1 mois?) comme c'est le cas en Chine même dans les secteurs les plus touchés (mais seulement quelques supermarchés ouverts dans toute la ville) car c'est un secteur stratégique pour la population, le gouvernement fournira donc des masques à ces employés pour qu'ils puissent approvisionner la population en nourriture. Une bonne partie des employés seront malades, jusqu'à 1 travailleur sur 5 au Royaume-Unis d'après des premières estimations, et alors que ce pays fait partie des moins touchés. Cela fait que le virus pèsera alors beaucoup sur l'économie mondiale, avec de nombreuses entreprises se mettant au chomage partiel ou total (160 à ce jour en France), et les bourses du monde plongeant à cause de l'incertitude comme c'est déjà le cas actuellement et les exportations plongeant. Notez que les transports ne seront pas forcément coupés par décret des gouvernements, mais arrivera de facto lorsque les conducteurs tomberont malades et ne pourront donc plus assurer leur travail sans masque de protection (qui sont en rupture de stock et le seront à l'avenir encore pour toutes les autres professions à part peut-être les hospitaliers) et sans prendre de risque même s'ils avaient un masque (ce qui est en train d'arriver en France déjà, malgré les aboiements du gouvernement pour empêcher le droit de retrait - on notera d'ailleurs la complaisance des médias incroyablement dangereuse en qualifiant le droit de retrait comme une menace et se demandant même s'il est imparable, sous entendu empêchable, en pleine pandémie des plus fatales de notre histoire!). Et sans compter les passagers, qui éviteront à tout prix les transports s'il existe un risque de contagion, puisque cela augmente drastiquement le risque de contagion même à partir d'une seule personne contaminée voyageant dans le même bus (du fait de la suspension dans l'air des aérosols d'éternuements et de toux et simplement de salive de respiration, et du recyclement de l'air par le véhicule).

Au-delà, lorsque le virus atteint une masse critique, il existe la phase hospitalière, un stade officieux qui apparait lorsque le stade 3 (et les précédents) est un échec. C'est le stade où toutes les mesures du gouvernement ont failli, que la population entière est à risque car il y a beaucoup trop de malades, toutes les infrastructures sont fermées ou dysfonctionnent, et tout repose ensuite sur le personnel médical pour essayer de sauver le plus de personnes possible. À ce stade, les hôpitaux sont surchargés, toutes les autres maladies non critiques sont annulées et remises à plus tard (à une date indéfinie après l'épidémie), et beaucoup de gens sont renvoyés chez eux même s'ils ne sont pas guéris par manque de lits et de moyens, ce qui mène à une importante croissance du nombre de morts. De plus, 12% du personnel médical en Chine est tombé malade du coronavirus, ce qui est énorme! C'est autant moins de personnel qui pourra s'occuper des malades.

Il est intéressant de noter qu'en France nous avons déjà vu les prémisses avec l'exemple de l'hôpital de Creil qui a dû fermer lorsque des patients ont été testés positifs au coronavirus. Cela montre que si trop de patients sont détectés, plus d'hôpitaux peuvent fermer. Cela signifie que si le virus atteint une masse critique, non seulement beaucoup de gens seront malades, mais en plus il y aura moins de personnel médical et d'hôpitaux pour soigner les malades.

La phase hospitalière est ce qu'on souhaite éviter à tout prix. En effet, à ce stade, le personnel médical ne peut plus s'occuper de tout le monde, car faisant face à une surcharge énorme de malades et en plus une réduction de personnel qui souffrira de la maladie aussi, ce qui va augmenter drastiquement le taux de mortalité pour toutes les maladies (pour le coronavirus et les autres, qui ne seront alors plus traitées). C'est pour cela que prendre des précautions dès maintenant pour éviter de tomber malade est salvateur non seulement pour vous, mais aussi pour les autres, car moins il y a de personnes malades en même temps, meilleure est la gestion par les hôpitaux de la situation.

Où allons-nous? La phase 3 étant inévitable maintenant de l'aveu même du gouvernement (merci au comité d'éthique qui a décidé que l'information au public était plus éthique au vu du danger imminent), allons-nous également vers une phase hospitalière? Ça pourrait être évitée, mais cela dépend des actions des autorités publiques, et pour le moment le gouvernement fait tout pour éviter les fermetures et isolations, ce qui n'est pas bon du tout. Entre le ministre de l'éducation qui affirme que la fermeture totale des écoles est exclue, et d'autres politiques qui demandent aux agents RATP et SNCF de ne pas opposer leur droit de retrait face au coronavirus (alors que certains conducteurs sont tombés malades), il y a un problème évident dans la gestion de cette épidémie en France. Nous pouvons parier que dans à peine quelques jours à 2 semaines maximum, toutes les écoles seront fermées, et la plupart des transports en commun aussi. Malgré les affirmations actuelles court-termistes du gouvernement.

Si vous souhaitez avoir une idée à quoi ressemblera la phase 3, vous pouvez voir ce qu'il se passe en Chine:

Par ailleurs, il n'y a aucune raison de penser que le coronavirus s'éteindra avec le printemps, il peut tout à fait être résistant aux températures, et puisqu'il est émergent, il restera de toutes façons au moins quelques temps. Comme l'écrit Alexandre Bleibtreu, infectiologue à la Pitié-Salpétrière:

«L’impact des températures sur l’épidémie est un vœu pieux, ce n’est ni démontrable ni démontré.» Rappelant que des virus circulent aussi en été, il insiste : «Ce qui va éteindre l’épidémie, ce sont les mesures sanitaires.»

Si on prend l'exemple de la grippe porcine H1N1, de la même famille que le coronavirus et avec un taux de contagiosité similaire (même si inférieur), celui-ci a duré en phase épidémique plus d'1 an. Il n'y a aucune raison de penser que le coronavirus ne puisse pas tenir aussi longtemps sans réponse sanitaire appropriée.

Néanmoins, comme écrit dans une section précédente et comme observé par le Dr Devos, les mesures sanitaires mises en place en Italie et en France n'ont pas semblé freiné le nouveau coronavirus. C'est une très mauvaise nouvelle, car il semble que les mesures sanitaires actuelles n'ont aucun effet pour ralentir le virus.

Le développement d'un vaccin, qui pourrait arriver d'ici à l'été, pourrait certainement être notre meilleure chance de réduire le nombre de morts. Sauf que:

  1. il est très difficile de faire un vaccin pour ces virus, et ça peut donc mettre beaucoup plus de temps.
  2. ces virus mutent constamment, rien ne dit que lorsqu'un vaccin sera trouvé, il y aura peut-être déjà d'autres variantes dans une partie des maladies, contre lesquels le vaccin sera inefficace.
  3. Même avec un vaccin, les personnes vaccinées peuvent tout de même être contaminée et tomber malade, comme le montre le cas du virus du pertussis (whopping cough).

Quelles sont les complications/risques du coronavirus? Qui sont les personnes les plus à risques?

Nous allons ici citer le Dr. Devos:

Les chiffres chinois et italiens sont fort semblables. C’est une mauvaise nouvelle car, pour plusieurs raisons, on espérait que les chiffres en Europe seraient plus faibles qu’en Chine (meilleure couverture hospitalière, moins de pathologies respiratoires liées à la pollution, densité de population moins importante…). Ces chiffres rapportent que :

  • 13,8% des patients atteints ont une pneumonie nécessitant de l’oxygène et une hospitalisation
  • 6,1% des patients atteints ont une pneumonie avec plusieurs organes défaillants nécessitant une hospitalisation en soins intensifs.

Combinés, cela signifie qu'environ 20% des patients avec le nouveau coronavirus subissent des complications nécessitant une hospitalisation. C'est énorme.

De ceux-ci, les personnes les plus à risque de décès sont les personnes agées, avec un plus grand age (80 ans) étant lié à une bien plus forte mortalité. Lors de précédentes épidémies, les enfants étaient aussi à risque, mais ils semblent moins touchés par le coronavirus (d'après les données chinoises - qui peuvent être falsifiées, car cela provoquerait certainement une grande panique et une colère de la population envers les autorités). Ensuite, ce sont les patients déjà atteints d'une autre maladie qui font face à des défaillances dans ces organes, en premier lieu les malades avec un trouble cardiovasculaire (infarctus, AVC, etc) sont les plus menacés (10,5%) devant les diabétiques (7,3%) ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques comme l'asthme ou la BPCO des fumeurs (6,3%) et enfin l’hypertension (6%).

Comment se préparer?

Conseils généraux et bonne pratiques sanitaires

Il n'y a pas d'antiviral actuellement, cela signifie que si vous contractez le nouveau coronavirus, tout ce que le personnel médical peut faire consiste en des soins palliatifs, c'est-à-dire qui visent à réduire la douleur et les symptomes et à éviter que votre état ne s'empire (c'est-à-dire que le virus cause des dysfonctionnements dans des organes vitaux, qui peuvent être autres que respiratoires, et causer votre mort indirectement par d'autres maladies qui se rajoutent par dessus ou ravivant des faiblesses comme cardiaques par exemple). En d'autres termes, vous ne pourrez espérer guérir que si votre corps arrive de lui-même. Et vous serez mis en isolement.

La meilleure stratégie est donc d'éviter le virus tant que possible. Faites preuve d'égoisme altruiste, préparez vous vous et vos proches, ensuite protégez également les autres en transmettant les infos et les bons plans, car la sécurité des autres influe sur la notre: plus on sera nombreux à être protégés et non contaminés, plus la maladie s'éteindra rapidement et avec le moins de dommages possible.

Voici ce que vous pouvez faire pour cela:

  1. Préparez une stratégie d'isolement (shelter-in-place), en faisant des stocks de nourriture et de produits sanitaires pour au moins 1 mois. La meilleure façon d'éviter le virus est d'éviter tout contact potentiel avec de l'air contaminé, c'est-à-dire d'éviter de sortir. Cette stratégie sera surtout utile lorsqu'il y aura un fort risque de contamination en sortant, c'est-à-dire quand vous ne pourrez pas sortir sans masque. Toute sortie alors nécessitera une procédure de décontamination en rentrant (nous détaillons plus bas dans la section masques), et même avec cela vous risquez de ramener le virus chez vous. Donc, pendant cette période de pic de contaminations, il vaut mieux tout simplement ne pas sortir. Comme nourriture de stock, préférez les aliments qui se conservent longtemps, et prenez de quoi avoir assez de glucides, protéines et gras. Par exemple des pates sous plastique (pas sous carton car moisit plus vite), des conserves (en métal ou bocaux, comme par exemple de la viande), des surgelés. Cela devrait être le cas tout le temps, c'est une mesure de bon sens. Ce n'est que récemment que nous nous permettons de ne garder que très peu de nourriture de longue conservation, grâce à la société de consommation et les supermarchés omniprésents. Mais de tous temps, autrefois via les salaisons et autres procédés, pour de simples questions de survie il était nécessaire d'avoir des aliments de longue conservation toujours en réserve chez soi, pour les périodes de vaches maigres, mauvaises récoltes voire de famine. N'attendez pas le dernier moment, car les chaines d'approvisionnement risquent d'être saturées, il risque d'y avoir des ruptures de stock. En vous y prenant à l'avance, vous aidez les chaines d'approvisionnement à pouvoir fournir tout le monde graduellement. Voir aussi l'exemple du Diamond Princess, où un isolement à la maison après débarquement aurait drastiquement réduit la propagation du virus. Si vous ne vous isolez pas en prévention, si vous tombez malade ou montrez des signes, vous serez de toutes façons mis en quarantaine, dans de plus mauvaises conditions dans un hôpital que chez vous, voire dans des "nouveaux hôpitaux" qui ne seront en réalité que des zones de quarantaine avec bien peu de confort. L'isolation chez soi est inconfortable, mais elle l'est bien moins que dans un centre de soins ou de quarantaine une fois malade.
  2. Lavez-vous souvent les mains, et ce 2 fois, et pendant au moins 1 minute au total. Vous devez ABSOLUMENT prendre cette habitude. Évitez de toucher les surfaces ou autres, le virus pouvant tenir plusieurs jours sur toute surface, mais en particulier sur les surfaces lisses et dures. Par exemple en Chine certains petits malins ont mis à disposition des cure-dents dans les halls d'immeuble pour appuyer sur les boutons d'ascenseur, et tous les paiements se font sans contact pour éviter de toucher les boutons des bornes de paiement ainsi que les billets. Si vous le pouvez, prenez et utilisez un savon en gel hydro-alcoolique, ou si vous n'en n'avez pas, prenez des désinfectants en spray, ou faites-en un vous-mêmes (voir section désinfectant plus bas).
  3. Ne pas toucher son visage avec ses mains ou le visage de ses proches. Le coronavirus ne se transmet pas par la peau, mais par aérosols via les muqueuses: bouche, nez, yeux, peut-être lésions (donc si vous avez une coupure à la main, mettez un bon pansement plastifié). En déplacement, utilisez des mouchoirs pour vous toucher le visage si vraiment nécessaire et nettoyez vous les mains régulièrement et consciencieusement (il existe des désinfectants portatifs hydro-alcooliques qui s'évaporent à l'air sans nécessiter d'eau).

  4. Toussez et éternuez dans votre coude, jamais dans vos mains, et jamais dans l'air. Lorsque vous porterez un masque, vous pourrez également préférer ne pas éternuer pour ne pas le souiller. Il existe des méthodes pour cela auxquelles vous pouvez vous entraîner à la maison.

  5. Gardez vos distances, ne serrez pas la main, évitez les contacts physiques à l'extérieur.
  6. Si vous devez vraiment sortir, et que nous sommes en période de forte contamination (à partir de 10000 contaminations confirmées, phase 3 de l'alerte épidémiologique), utilisez un masque respirateur filtrant les aérosols ainsi que des lunettes de protection (comme lunettes de plongée). Vous pouvez utiliser un masque réutilisable ou jetable. Même les masques chirurgicaux fonctionnent, et au pire, utilisez une écharpe ou autre masque en tissu fait maison, c'est beaucoup moins bien, mais c'est mieux que rien. Lorsque quelqu'un éternue, le virus peut rester dans l'air pendant plus de 15 minutes, un masque est absolument nécessaire. Des gants en latex/vinyl peuvent être utiles. Voir ci-dessous la section sur les masques.
  7. Éviter transports en commun et longue distance, préférez la marche à pied, cela diminue la concentration de particules de salive ou d'éternuement dans l'air grâce au vent et tout simplement l'espace plus grand qui diminue la concentration naturellement.
  8. Procédure de décontamination systématique à chaque fois avant de rentrer chez vous: aspergez vous, votre masque et lunettes, et vos mains avec un produit désinfectant (voir ci-dessous la section sur les désinfectants), étaler avec vos mains sur votre masque et lunettes et sur vos mains, et retirez ensuite tous vos habits SAUF le masque et lunettes. Mettez les habits dans un sac fermé. Le virus meurt au bout d'un peu plus d'une semaine, et il mourra avant si vous nettoyez à la lessive. Prenez une douche, en enlevez alors votre masque et lunettes dans la douche (attention à ne pas trop mouiller les filtres du masque, en gros commencez par nettoyer votre corps puis vous pouvez retirer le masque). Enfilez ensuite de nouveaux vêtements.

Chez soi/au travail:

  • Transitionner vers du télétravail, il vaut mieux préparer le terrain et ce dont vous avez besoin pour télétravailler maintenant pendant qu'il est encore possible de se déplacer, que plus tard quand ce sera bien plus difficile
  • Éviter les salles climatisées, car le recyclage de l'air peut transmettre le virus
  • Les open-spaces sans cloisons sont à proscrire
  • Aérer régulièrement chez soi pour diluer la potentielle quantité de virus dans l'air, par exemple 10min par jour (attention si vous habitez au rez-de-chaussée, ne pas ouvrir les fenêtres donnant sur rue ou sur un passage pietonnier car alors vous pourriez accroitre votre risque au contraire).
  • Bien nettoyer les surfaces qu'on pense pouvoir être contaminées, notamment les surfaces dures et lisses, sur lesquelles les virus restent plus longtemps vivantes.

À l'extérieur:

  • Éviter le contact avec les surfaces, car le virus peut rester plus d'une semaine vivant sur ces surfaces. Se laver les mains après contact avec ces surfaces. Si vous pensez qu'une surface que vous avez touché a pu être touchée par beaucoup d'autres personnes, vous pouvez vous lavez les mains ensuite avec un savon hydro-alcoolique si vous en avez, sinon évitez de touchez des parties de votre corps tant que vous n'avez pas pu vous laver les mains.
  • Privilégiez le paiement sans contact, pour ne pas avoir à toucher les boutons ni les billets.

Restez à l'écoute des informations, tout en gardant votre esprit critique:

  • Avoir une radio d'urgence et une lampe portative pouvant fonctionner sans être raccordé à l'électricité, de préférence avec dynamo, ou sinon avec piles (et en achetant les piles au cas où). Selon l'endroit où vous vivez, en cas d'épidémie massive, il est incertain que le réseau électrique soit maintenu. Même s'il est maintenu, dans le cas où par exemple un problème apparaitrait sur le réseau (électrique ou internet), il n'est pas certain que du personnel qualifié puisse être envoyé dans votre zone pour réparer ces problèmes, qui plus est avec potentiellement des restrictions de transport si votre zone est en quarantaine. Dans ce cas, une radio d'urgence ainsi qu'une lampe vous permettront de rester au courant de ce qu'il se passe et de pouvoir fonctionner en soirée et la nuit. Nous recommandons vivement la radio d'urgence avec dynamo et lampe DURONIC ECOHAND (MAJ 01/04: rupture de stock sur Amazon, allez plutôt sur le site du fabricant), entre 20 et 30 euros, qui non seulement inclut une dynamo et donc ne nécessite pas de piles, mais qui fonctionne avec un circuit analogique, ce qui rend cette radio bien plus robuste aux dysfonctionnements que les radios numériques, et facilite son éventuelle réparation (voir la review ici).
  • Ne faites pas confiance aveuglément dans la communication des gouvernements et institutions. C'est malheureux, mais nous avons déjà pleins d'exemples de censure, que ce soit par la Chine qui a emprisonné ses médecins lanceurs d'alerte, ou en occident avec Google filtrant les résultats de recherche, et historiquement les États-Unis qui expliquaient à la population qu'il n'y avait aucune inquiétude à avoir pendant que les corps s'empilaient en 1918 à cause de la grippe espagnole, illustré par la déclaration du directeur de la santé publique de Chicago: "It is our job to keep people from fear. Worry kills more than the disease". C'était bien sûr totalement faux, le virus tuant bien plus que n'importe quelle anxiété créée par la connaissance du danger, mais cela n'a pas empêché les journaux de relayer sans cesse et sans esprit critique ces déclarations. Rappelons que des universitaires pensent que la grippe espagnole peut avoir accéléré la fin de la 1ère Guerre Mondiale, cette grippe espagnole ayant causé bien plus de morts (50 à 100 millions) que la guerre. C'est l'effet que peut avoir un virus pandémique. En cas de crise, les gouvernements ne sont pas forcément un tiers de confiance, ne fondez pas votre survie et votre santé uniquement sur eux (mais restez à l'écoute tout de même des informations). Plus que jamais, il est important d'exercer votre sens critique et avoir une dose saine de vrai scepticisme (et éviter le pseudoscepticisme).
  • Cette censure communication a déjà commencé depuis février en occident, comme on peut aisément le constater en faisant une recherche sur Google ou Youtube. Les informations sur le coronavirus sont filtrées sous couvert d'une lutte contre la désinformation, avec ce genre de résultat mis en avant:

    Le coronavirus à peine plus mortel que la grippe saisonnière

    https://sante.lefigaro.fr/article/le-coronavirus-est-il-plus-dangereux-que-la-grippe-le-sras-ou-ebola/ ("Un peu plus contagieux que la grippe")

    Pour la lutte contre la désinformation, on repassera. Voir aussi cette excellente vidéo de Doctor Mike:

Il ne fait donc aucun doute que la censure concernant les pandémies est encore présente, si ce n'est encore plus, de nos jours, avec même une [collusion entre les géants du web comme Google/Youtube et les gouvernements comme celui d'Emmanuel Macron en France][109], ou encore les [réseaux sociaux WeChat et YY en Chine][26] qui filtraient même simplement de simples discussions neutres sur la gestion gouvernementale. Nous vous invitons donc vivement à utiliser des plateformes non censurables comme Mastodon, Minds, Session (Lokinet), Riot ou LBRY.tv . Plus d'informations dans un futur billet bientôt.

Si vous êtes malade (du coronavirus ou si vous ne savez pas de quoi):

  • Portez absolument un masque, au moins chirurgical, et toutes personnes qui vit avec vous le doit aussi. Cela évitera que vous contaminiez d'autres personnes et protègera ainsi vos proches.
  • Appelez l'hôpital le plus proche, mais n'y allez surtout pas par vos propres moyens. L'hôpital vous donnera les instructions pour soit venir vous chercher, soit vous y rendre dans votre propre voiture, mais certainement pas en transport en commun. Il est très important que vous suiviez les instructions de l'hôpital, car il y aura un protocole pour vous prendre en charge (vous rentrerez par une entrée spéciale qui évitera de contaminer le personnel et les autres patients).

Quel masque choisir pour se protéger des virus?

Nous allons ici parler des masques de type respirateur avec filtre à particules/aérosols. Car même si dans le langage courant nous les appelons des masques, dans le jargon médical et industriel ceux-ci s'appellent des respirateurs.

Il existe de nombreuses variantes et de nombreux détails techniques. Procédons pas-à-pas, en découpant en catégories/questions.

Filtres à particules/aérosols, et non filtre à gaz!

Les virus attaquant les voies respiratoires supérieures, comme les coronavirus, se transmettent principalement par les aérosols, c'est-à-dire dans les fines particules d'eau/salive/mucus de la toux, éternuements, et même simplement la respiration.

Pour s'en prémunir, il faut donc chercher du côté des masques qu'on appelle des respirateurs filtrant les particules. Les masques peuvent également protéger des produits chimiques comme les gazs et fumées, notamment par des cartouches avec du charbon activé, mais cela n'est pas utile dans notre cas.

Il existe grosso modo 4 types de masques qui nous intéressent:

  • Les masques réutilisables (aussi appelés "élastomériques"), utilisés d'habitude par les industriels
  • Les masques jetables, comme les fameux FFP2, N95 ou encore chirurgicaux
  • Les masques en tissu anti-pollution avec charbon activé
  • Les masques fait maison en tissu

Tous ces masques réduisent le risque de propagation et de charge virale des virus. La différence est que certains protègent bien mieux que d'autres. Nous allons voir quels masques et pourquoi dans les prochaines sections.

Les certifications et standards de filtration

Ce qui compte comme nous l'avons dit est la protection contre les particules/aérosols. Que ce soit un masque réutilisable ou jetable ou en tissu importe peu, tant que cela filtre les particules (enfin, la différence est importante mais plus en terme de différence de protocole et de confort ou de tests de sécurité, mais en théorie la protection est la même si le filtre est le même).

Ces filtres sont en général fait de pads de coton, tressés d'une certaine façon qui empêche les particules de passer. Le virus peut tout à fait rester en surface, mais il y a peu de chance qu'il passe au travers (même s'il est plus petit que le nombre de micron de la maille du pad, tant que cette maille est plus petite que les aérosols de mucus/eau/salive, c'est suffisant pour empêcher le virus).

Il existe 3 standards actuellement certifiant la protection offerte par un filtre: NIOSH, Européen, et Coréen. Nous allons détailler ce que chaque code signifie.

La norme NIOSH est américaine et est composée d'une lettre et de 2 chiffres. Il y a 3 lettres possibles, et dénotant la résistance à l'huile: N = not oil-resistant, R = oil-resistant, P = oil-proof. Le nombre ensuite est la proportion d'aérosols bloqués: 80 pour 80% de particules filtrées, 95 pour 95%, et 100 pour 100%. Puisque la résistance à l'huile ne nous intéresse pas du tout, vous pouvez prendre des pads Nx, comme N95 par exemple. Mais si vous ne trouvez plus que des pads Rx ou Px disponibles et à prix raisonnable, vous pouvez tout à fait les prendre, ce sera aussi filtrant pour les particules, sauf qu'en plus vous aurez une résistance à l'huile.

Pour le standard européen, nous en avons en fait 2: l'ancien EN-143, et le nouveau EN-149. Avec l'ancien standard EN-143, les codes sont composés aussi d'une lettre et d'un chiffre, comme A2 ou P3. Les lettres peuvent être A, B, E, K, AX, SX, P. À part la lettre P, toutes les autres lettres concernent la protection contre les gaz organiques, vous les trouverez sur les cartouches à charbon activé, mais pas sur les pads en coton, qui sont des filtres à particules. Chaque lettre sera identifiée par une bande d'une couleur différente tout autour de chaque cartouche de protection contre les gaz. Sur les pads, vous trouverez en revanche écrite la mention Px, P signifiant qu'ils filtrent les particules/aérosols. Le chiffre va de 1 à 3, avec 1 pour 80% de filtrage, 2 pour 94% et 3 pour 99%. Le code complet qu'on peut lire sur les pads certifiés (comme les 3M, référence dans le domaine des masques respirateurs) serait par exemple EN-143 P2 pour un masque protégeant à 94%. Le nouveau standard 1449 est très similaire, sauf qu'il y a FF écrit avant, on aurait donc EN-149 FFP2. La différence est que la norme EN-149 introduit également des seuils de fuite vers l'intérieur, ce que l'ancienne norme ne faisait pas. Elle est donc théoriquement meilleure, mais en pratique si vous avez un filtre P2 au lieu d'un FFP2, c'est tout à fait acceptable. Notez que les masques réutilisables peuvent combiner des cartouches et des pads filtres à particules. Vous pourrez retrouver tous les détails de ces codes dans ce document de l'INRS "Les appareils de protection respiratoire - Choix et utilisation" (archive), page 18 tableau 5.

La norme coréenne est très similaire à la norme NIOSH, sauf qu'elle commence par KN ou KP, par exemple KP90, KP95 ou KP100.

Il existe encore d'autres normes qui peuvent offrir un niveau de protection similaire.

Attention, il y a de nombreuses contrefaçons de la norme NIOSH! Si vous ne trouvez plus de pads filtrants de marque (comme 3M) à un prix raisonnable, essayez d'acheter des pads certifiés avec la norme européenne, en général moins sujette à contrefaçons. Dans tous les cas, vérifiez toujours que vos pads filtrant les particules soient certifiés par une de ces normes (ça devrait être écrit sur une des faces), sans quoi vous n'avez aucune garantie de protection!

Quel niveau de filtration choisir?

Il est recommandé au personnel médical et aux malades du coronavirus d'utiliser contre les virus un filtre d'un niveau d'au moins NIOSH N95 ou EN 143 P2 ou EN 149 FFP2 (94% à 95% de filtration des aérosols/particules). En effet, c'est le niveau de filtration couramment conseillé au personnel dans le cas d'épidémie, mais de plus ces masques de filtration à 95% ont déjà été étudié et montré une efficacité contre le nouveau coronavirus. Une autre étude sur d'autres virus confirme que ces masques filtrants filtrent bien les virus dans la proportion annoncée.

Vous pouvez également utiliser des filtres plus puissants, les N100 ou P3 (voire FFP3), mais sachez que plus le filtre est filtrant, plus il est difficile de respirer. Si vous avez des tendances anxieuses, ou si vous n'êtes pas forcément en forme athlétique, il vaut mieux peut-être avoir un filtre moins puissant mais permettant de respirer plus facilement, car si vous devez retirer votre masque à l'extérieur pour reprendre votre souffle, cela nullifiera tout avantage du masque!

Il a été dit que les masques chirurgicaux, c'est-à-dire les masques bleus à 3 plis, étaient inutiles face aux virus, puisqu'il n'y a pas d'étanchéité. Néanmoins, plusieurs études ont montré qu'ils réduisaient tout de même pas mal les risques, de l'ordre de 70 à 75%. C'est donc moins bien que les masques respirateurs étanches, mais puisqu'ils sont peu chers et plus disponibles, si vous ne pouvez vous procurer que ces masques, ils valent tout de même bien mieux que rien!

Enfin, quid des masques contre la pollution avec charbon activé? Ces masques sont fait pour filtrer les gaz et les particules PM2.5, qui font 2.5 microns, quand le coronavirus fait 0.06 à 0.14 microns. Si ces masques n'ont pas de certification NIOSH ou EN 1443 ou EN 1449 ou KF, ils n'ont pas de pad de filtration et n'offrent donc pas de garanties de filtrage des virus comme le coronavirus. Pour autant, est-ce qu'ils sont inutiles? Non, car ils fournissent au moins la même protection qu'un masque en tissu ou fait maison, qui permettent de réduire les risques de contamination et la charge virale comme nous allons le voir ci-dessous.

Et si vous n'avez rien du tout, mais que vous avez besoin de sortir, est-ce qu'un masque fait maison avec du tissu épais (ex: écharpe, bonnet, etc) peut être utile? D'après quelques études, oui, les masques fait maison permettent tout de même de réduire les risques d'être contaminé, mais bien moins qu'un simple masque chirurgical, voir ci-dessous pour les sources.

Comment un filtre à particule peut-il filtrer des organismes aussi petits que les virus (0.1 microns en moyenne pour le coronavirus)?

Si vous avez déjà lu cette section, nous l'avons mis à jour le 15/04 après avoir découvert l'excellent travail de SmartAirFilters qui explique clairement le phénomène physique de diffusivité qui permet la filtration des virus.

Cette partie est technique, vous pouvez passer si vous souhaitez lire les aspects pratiques mais pas théoriques :-) 

Intuitivement, nous avons tendance à penser que pour filtrer des particules, il faut utiliser un maillage plus fin que la taille de particules visées. L'intuition sous-jacente étant que les tissus agissent comme une sorte de filet, avec les particules plus fines passant au travers comme des petits poissons à travers les trous d'un filet au maillage trop grossier.

En théorie, le maillage des masques filtre à particule comme les FFP2 ne sont pas assez fins pour filtrer les virus. Mais il a bien été établis que les masques FFP2 filtrent tout de même les virus, et même les nanoparticules plus fines. Pourquoi?

C'est dû au phénomène de diffusivité des nanoparticules comme les virus, qui fait qu'elles ne se déplacent pas tout droit dans l'espace mais en "zig-zaguant" (scientifiquement appelé "mouvement brownien"). Ce phénomène fait que plus les particules sont petites, plus elles seront facilement filtrées par un maillage même grossier à cause de leurs zig-zags. En voici une illustration par l'excellent site SmartAirFilters (miroir):

Trois particules de tailles différentes face à une fibre. La plus grosse est filtrée car le maillage est plus fin que sa taille, tandis que la moyenne passe au travers. Enfin, la plus petite particule, une nanoparticule, est étonnamment filtrée par la fibre, même si le maillage est trop gros en théorie, car la nanoparticule se déplace en zig-zaguant (mouvement brownien) par le phénomène de diffusivité. Illustration de SmartAirFilters.

C'est bien beau la théorie, mais est-ce que ça marche en pratique? Effectivement, ça marche! 3M a fait une excellente documentation technique "Respiratory protection against biohazards" du 3 février 2020 (archive), qui passe en revue les études à ce sujet et a analysé la courbe de filtration pour différentes tailles de particules pour des respirateurs N95. On y voit clairement que ces masques filtrent moins bien à environ 0.1 microns, ce qui est la taille moyenne du coronavirus, mais ils filtrent tout de même au moins à 94%, et leur filtration va jusqu'à 100% des particules plus grosses que 0.5 microns ou plus petites que 0.05 microns.

Tests d'efficacité de filtration de 6 masques N95 (équivalent FFP2) selon la taille des particules. On observe que l'efficacité est moindre pour des particules de 0.05 à 0.5 microns, abaissant la filtration à 94%. Le nouveau coronavirus Sars-CoV-2 (COVID-19) a une taille entre 0.06 et 0.14 microns, ce qui est dans cette plage de filtration moindre, mais tout de même proche de l'efficacité annoncée (95% pour les masques N95 et FFP2). Pour les particules plus petites ou plus grosses, l'efficacité de filtration converge vers 100%.

C'est très intéressant, car cela confirme bien que contrairement à l'intuition, la filtration des particules ne suit pas un schéma asymmétrique (plus les particules sont grosses, plus elles sont filtrées) mais plutôt une courbe en cloche inversée (inversed bell curve), avec un pic de pénétration (c'est-à-dire de particules non filtrées) à une certaine taille de particules, ce qui représente la taille de particules la moins filtrée par le tissu (aussi appelé MPPS pour most penetrating particle size), mais avec les particules plus grosses ET plus petites bien mieux voire totalement filtrées! Il est à noter que ce pic de pénétration semble changer selon le type de tissu utilisé, ainsi que son tressage et ses autres propriétés comme l'électrostaticité.

Ceci explique pourquoi non seulement les masques FFP2 arrivent bien à filtrer les nanoparticules comme le coronavirus (et comme démontré par l'étude de 3M ci-dessus), mais aussi pourquoi les masques en tissu le peuvent aussi, tout comme les filtres HEPA et MERV comme expliqué par SmartAirFilters, et ce malgré la désinformation très courante à ce sujet (que ce soit les journalistes et médecins qui font l'erreur de penser que les nanoparticules ne peuvent pas être filtrés par des maillages grossiers, ou les publicités vantant des filtres HEPA pouvant filtrer le coronavirus, car en vérité tous les filtres HEPA le peuvent!), comme le démontre d'ailleurs cette étude sur les filtres HEPA (merci SmartAirFilters!):

Nombre de nanoparticules filtrées par une seule feuille de filtre HEPA. Les particules de la taille du coronavirus (moyenne: 100nm) sont filtrées à plus de 99.9%. Extrait de la figure 6 de cette étude.

Ce qui fait dire à la NASA que les "filtres HEPA capturent virtuellement 100% des particules".

Pour la suite de cette section, nous allons citer un extrait du rapport 3M qui détaille de façon très précise ce phénomène physique de filtration des nanoparticules (le reste est également très intéressant et nous vous invitons à tout lire si ça vous intéresse!):

A number of questions have been raised regarding the use of respirators against biological agents. The primary question is whether or not particulate respirators can filter small particles such as fungal spores (2 to 5 μm), bacteria (0.3 to 10 μm), or viruses (0.02 to 0.3 μm).15 The physical size of various organisms is shown in Table B. As noted previously, biological organisms may be carried on other particles including dust, blood, saliva, etc.

Droplets generated from coughing, or sneezing and talking will quickly dry in the air to form droplet nuclei. Droplet nuclei generated from coughs, sneezes, and speaking have been found to range from submicron to over 20 microns.16, 17 Influenza viruses, and other viruses, have been collected from exhaled breath.18 It is thought that droplet nuclei that contain Mycobacterium tuberculosis may range from less than 1 μm to greater than 5 microns.19, 20 Airborne particles containing influenza viruses have been sampled from the air of hospital rooms containing influenza patients and found to be in the size range from less than 1 μm to greater than 4 μm.4 Understanding filtration mechanisms can help answer whether or not these particles can be filtered by particulate respirators.

Many particulate respirators use a non-woven fibrous filter media to capture particles. Fibers from less than 1 μm to 100 μm in size crisscross to form a web of many layers which is mostly air due to the spaces between the fibers. It is these spaces between fibers that allow for breathability. Particles are trapped, or captured, when flowing through the layers of filter media, and a particle becomes attached to a fiber due to a number of different mechanisms. The most common of these are gravitational settling, inertial impaction, interception, diffusion, and electrostatic attraction.

To understand how a particle is captured, one must first consider the movement of air through the filter media. The path of the air around a fiber may be described in terms of imaginary streamlines. Any particle carried by the air may or may not stay within the streamlines depending largely upon the particle's size (aerodynamic diameter).

Very large particles (< 100 μm) in slow moving airstreams may settle out due to gravity. However, most respirable particles are too small for this mechanism. Respirable particles above 0.6 μm in diameter are typically captured efficiently by interception and inertial impaction.21 Inertial impaction occurs when a particle cannot follow an air streamline around a fiber because of its inertia and instead impacts into the fiber. In the interception mechanism, the particle holds to the streamline, but that streamline will naturally bring the particle close enough to come in contact with the fiber. In contrast, diffusion is typically very efficient for particles smaller than 0.1 μm. Random movements of air molecules collide with these very small particles and cause them to wander across streamlines until they come in contact with a fiber.

Because of the various mechanisms by which particulate filtration occurs, the smallest particles are typically not the most difficult to filter. Most particulate filters have a region of lower filtration efficiency somewhere between 0.05-0.5 μm. Particles in this range are large enough to be less effectively pushed around by diffusion, but small enough to be less effectively captured by interception or impaction. The most penetrating particle size (MPPS) will depend on the filter media, air flow, and electrostatic charge on the particle. Filters that use electrostatic attraction may have a MPPS shifted to a slightly smaller size range.

Les masques respirateurs filtres à particules utilisent 3 mécanismes différents pour filtrer:

The NASEM report described three general mechanisms that N95 masks have to pull particles from the air stream: inertial impaction, diffusion, and electrostatic attraction.

Inertial impaction sounds like a dance move or a dental procedure. But it is when the tortuous path makes it difficult for particles that are 1 μm and larger to continue on their straight paths. Such particles are too large to weave through the mask fibers and end up running into one the fibers.

The second mechanism, diffusion, helps keep particles that are 0.1 μm and smaller from proceeding. The design of the mask filter creates a situation in which these very small particles move in random directions, colliding with each other and with filter fibers. When these particles are bouncing against each other as if they were in a mosh pit, it less likely that they will get though the maze.

The third mechanism, electrostatic attraction, sounds like something someone would say on a Tinder conversation. The filter material for N95 doesn’t just physically block viruses and other small particles. As the song goes, you can’t see it, it's electric. During the manufacturing process, the fibers receive an electric charge. As Jayaraman described, “this electrostatic charge then attracts the virus so that it gets stuck on the fibers.” This is one case where forced attraction is a good thing.

Le type de tissu utilisé est en général des fibres de propylène tressées pour créer des chemins tortueux et ainsi capturer les particules via les 3 méthodes décrites ci-dessus.

Et effectivement, pour un même tissu, les masques FFP2 avec charge électrostatique filtrent mieux que sans la charge, et cela déplace le pic de pénétration depuis les particules de 300nm sans charge vers 40-50nm avec, contrairement à ce qui est assumé dans les régulations actuelles, et qui est confirmé par cette étude et celle-ci. Les masques avec une charge électrostatique sont appelé techniquement des electret d'après la documentation de 3M (miroir).

Masque réutilisable vs jetable

Réutilisables: Avantages:

  • S'ajuste (fit en anglais) mieux au visage pour former une très bonne étanchéité (seal en anglais), c'est-à-dire qu'aucun air/fluide ne passe ailleurs que par le respirateur (ex, rien sur les côtés).
  • Réutilisable, et même interchangeable: on peut facilement augmenter le taux de protection contre les virus en changeant seulement de pad en coton, ce qui ne représente qu'une petite partie de l'ensemble, et en général coûte moins cher que les masques jetables tout en étant de meilleure qualité.
  • Les tests de pression positifs ET négatifs sont possibles, permettant ainsi de bien vérifier l'étanchéité du masque et que l'on est bien protégé. Ces tests de pression doivent être effectués À CHAQUE FOIS qu'on met le masque, avant de sortir. Voir la vidéo des tests de pression plus bas.

Désavantages:

  • Nécessite une décontamination minutieuse à chaque fois avant que l'on ne rentre chez soi, et un entretien régulier. Sinon, le masque peut très bien avoir le virus sur sa surface, et l'on ramène ainsi le virus chez soi et on s'auto-contamine au moment d'enlever le masque... Pour la décontamination, vous pouvez utiliser les décontaminants décrit dans la prochaine section (eau de javel, alcool, produits iodés). Voir aussi plus bas les vidéos qui décrivent la procédure de décontamination de masque.

Jetables: Avantages:

  • Pas de décontamination nécessaire, il suffit de jeter le masque juste avant de rentrer chez soi, dans une poubelle publique par exemple.
  • Plus faciles à utiliser en général.

Désavantages:

  • L'ajustement au visage est moins précis, en général c'est juste une barre métallique au niveau du nez à plier, mais pour le reste du visage (joues, mentons), aucune adaptation possible.
  • Les tests de pression sont plus difficiles à effectuer pour vérifier la bonne étanchéité (il faut placer les deux mains pour couvrir l'ensemble du masque de part et d'autres, voir la vidéo ci-dessous). Seul le test de pression négatif est possible. Voir ci-dessous la section sur "comment vérifier que mon masque est étanche?"
  • Ne fonctionne optimalement que pendant 4h, même si l'usage est souvent étendu jusqu'à 7/8h (une journée de travail) par le personnel médical tant que le masque est en bon état. Un mouth piece gasket peut être utilisé pour diminuer l'humidité du masque lorsqu'on le porte (c'est le gasket qui prend toute l'humidité), et permet ainsi de réutiliser le masque quelque fois (mais alors celui-ci nécessite de suivre une procédure de décontamination, et ces masques peuvent perdre de leur efficacité avec l'eau si fait en une sorte de papier/carton, ça dépend du masque).

Voir aussi cette vidéo résumant pas mal de ces points:

Les différents masques jetables

Il existe en gros 5 types de masques jetables:

  • les masques respirateurs, qui filtrent les particules comme les masques réutilisables (avec les mêmes normes: par exemple NIOSH N95 ou EN143 P2)
  • les masques chirurgicaux (masques bleus à 3 plis)
  • les masques anti-pollution à charbon activé anti-pm2.5
  • les masques blancs jetables
  • les masques fait maison à partir de tissu épais comme écharpes en coton

Parmi tous ces masques, seuls les respirateurs et les masques chirurgicaux offrent une réelle protection.

Les masques blancs jetables, vendus parfois en grande surface, ne protègent pas autant que les masques chirurgicaux même s'ils ressemblent, à part la couleur. Nous n'avons pas trouvé d'études à leur sujet, il semble que leur conception soit très variable.

Les masques anti-pollution à charbon activé anti pm2.5 sont fait pour filtrer les gaz organiques et fumées, comme tout filtre à charbon activé. Ils n'offrent donc pas de garantie contre les aérosols, au mieux seulement contre les particules avec une taille jusqu'à 2.5 microns, ce qui est 25 fois plus grand que la taille du coronavirus.

La différence entre les masques dits respirateurs (comme NIOSH N95 ou EN143 P2) et les masques chirurgicaux, est que les masques respirateurs obligent le porteur à respirer à travers le masque, car ils offrent une bonne étanchéité. En général, cette étanchéité est permise par une simple bande de fer pliable sur le nez, combiné à la forme rigide du masque tout autour de la partie inférieure du visage, ce qui permet de former une sorte de joint.

Masque chirurgical bleu à 3 plis

Les masques chirurgicaux ne sont pas respirateurs car il y a des ouvertures sur les côtés où l'air peut passer, il n'y a aucune étanchéité. C'est pour cela qu'apriori ces masques ne sont pas efficaces contre le coronavirus. Notez tout de même que les vrais masques chirurgicaux possèdent une barrette en plastique ou métal au niveau du nez, pour ajuster le port. D'après notre Ministre de la Santé Agnès Buzyn:

Le masque bleu, qu’on appelle le masque chirurgical, est utile uniquement lorsqu’on est malade pour éviter de contaminer les personnes autour. C’est un masque qui ne se porte que si l’on est soi-même en train de tousser ou on a de la fièvre. Mais on ne se protège pas soi-même en portant ce masque bleu, il n’apporte aucune protection. Donc ça n’est pas un masque qui sert à se protéger d’un virus.

Vrai ou faux?

Encore une fois, c'est faux.

Même les masques chirurgicaux ont montré une efficacité contre les virus, mais 1- il faut toujours les porter en présence des personnes malades, 2- ils ne sont en général pas réutilisable, et leur durée d'efficacité est de 3h: https://www.npr.org/sections/goatsandsoda/2020/01/29/800531753/face-masks-what-doctors-say-about-their-role-in-containing-coronavirus

Combiné avec lavage de mains systématique, le port de masque chirurgical réduit tout de même les risques de 70% à 75% d'après plusieurs études (études sources ici, ici et ici, et même une ne trouvant pas de différence avec les masques respirateurs N95). Donc, les masques chirurgicaux ne sont peut-être pas aussi bien que N95/P2 ou N100/P3 qui réduisent les risques de 95% et 99% respectivement, mais c'est toujours bien mieux que rien. Comme l'écrit les auteurs d'une de ces études:

There are no known risks to wearing these devices, except for the cost of buying them.

Attention cependant: les masques respirateurs certifiés offrent une garantie controlée de filtration, tandis que les masques chirurgicaux ont une conception bien plus variable. Donc bien qu'ils puissent effectivement filtrer jusqu'à 75% des virus, cela n'est pas garanti et peut donc ne pas être le cas avec le masque que vous avez (page 3 fin de page), contrairement aux respirateurs certifiés NIOSH ou EN-143/149 ou KP/KN.

Malheureusement, le port de masque respiratoire ou chirurgical est encore mal vu en occident, ce qui est dommageable d'un point de vue de la santé publique. Depuis l'épidémie de SRAS en 2003, le regard en Asie a changé concernant ces masques, et ils les voient maintenant davantage comme un signe de quelqu'un qui se soucie des autres et qui prend ses précautions, et une telle acceptation publique permet de limiter les freins au port de ces masques qui peuvent réellement réduire la propagation du virus.

Voici des liens qui vous apprendront comment porter ces masques efficacement (en anglais):

https://www.cdc.gov/niosh/npptl/hospresptoolkit/fittesting.html

et

https://www.healthline.com/health/cold-flu/mask#4

Et ici pour le port du masque chirurgical (ainsi que d'autres conseils sur les masques en général par un chercheur en immunologie virale):

https://www.hongkongfp.com/2020/03/02/coronavirus-definitive-guide-buying-using-face-masks-viral-immunologist/

Et si vous n'avez rien de tout ça, est-ce utile de porter un masque fait maison, c'est-à-dire de porter autour de la bouche et du nez un tissu épais comme une écharpe en coton? D'après cette étude et cette autre étude, oui cela réduit tout de même le risque d'être contaminé, mais ces mêmes études montrent qu'un masque chirurgical jetable est 3 fois plus protecteur, et lui-même bien moins protecteur qu'un respirateur N95. Idem en ce qui concerne les fines particules. Donc si vous n'avez rien d'autre, et que vous avez besoin de porter un masque, mais que vous n'en n'avez pas, oui, porter un masque fait maison est mieux que rien, mais gardez à l'esprit que vous devriez essayer de vous procurer un masque respirateur ou au moins chirurgical au plus vite pour avoir de meilleures garanties de filtration.

Attention, les masques fait maison devraient utiliser des tissus épais, et pas seulement de simple feuilles de papier qui ne filtrent certainement pas grand chose.

Notez également que le gros défaut des masques jetables est qu'ils ne doivent pas être réutilisés. Ils n'ont une durée de vie optimale que de 3/4h, même si en pratique le personnel médical peut l'utiliser pour une journée complète de 7/8h (et le fait couramment):

Experience in these settings indicates that respirators can function within their design specifications for 8 hours of continuous or intermittent use. Some research studies (14, 15) have recruited healthcare workers as test subjects and many of those subjects have successfully worn an N95 respirator at work for several hours before they needed to remove them. Thus, the maximum length of continuous use in non-dusty healthcare workplaces is typically dictated by hygienic concerns (e.g., the respirator was discarded because it became contaminated) or practical considerations (e.g., need to use the restroom, meal breaks, etc.), rather than a pre-determined number of hours.

Functional means that the N95 respirator has maintained its physical integrity and when used properly provides protection (exposure reduction) consistent with the assigned protection factor for this class of respirator.

Il peut également être possible d'acheter des "mask gaskets", ce sont des petites bandes à rajouter au niveau de la bouche pour absorber l'humidité, et ça peut permettre de réutiliser le masque quelques fois. Mais d'une part, nous n'avons trouvé aucune étude scientifique à ce sujet, cela semble être davantage un "life hack", qui fait sens certes, mais dont l'innocuité n'est pas prouvée. Et d'autre part, si vous souhaitez réutiliser vos masques, nous conseillons vivement de se procurer un masque respirateur réutilisable, qui est fait pour être nettoyé de A à Z, contrairement aux masques jetables (qui sont souvent dans une sorte de papier et donc tiennent très mal le nettoyage qui peut même détruire leur capacité filtrante).

Il est à noter que les masques jetables comme FFP2 pliables filtrent moins bien que les mêmes masques plissés.

Pour le personnel hospitalier en manque de masques, le CDC américain détaille les alternatives et les conditions de réutilisation des masques jetables pour faire face à la pénurie durant la pandémie de coronavirus COVID-19. Nous détaillons également de nouvelles procédures accessibles à tous comme par les rayons UVs du soleil ou la vapeur d'eau chaude dans notre billet suivant en Annexe 5.

Les différents masques réutilisables (élastomériques)

Il existe de nombreuses formes de masques (respirateurs) réutilisables, aussi appelés masques de protection respiratoire élastomérique, mais nous allons simplifier en 2 formes:

  • Demi-masque, qui ne protège que les voies respiratoires (nez et bouche). Ceux-ci sont en général plus abordables.
  • Complet, qui recouvre avec une visière les yeux et même les cheveux et l'arrière du crane pour certains. Le prix est plus cher.

Les masques réutilisables sont en général à visée professionnelle et industrielle, leur usage vise donc plus souvent les gaz organiques (peinture, fumée), particules de poussière/sables (ex: sablage des voitures), etc. Le risque biologique comme les virus n'est pas la visée première en général, mais les normes sont les mêmes pour tous les masques, c'est simplement le taux de filtration qu'il faut choisir de façon appropriée (puisqu'il y a plus de choix, il y a plus de variantes, comme des masques respirateurs réutilisable qui ne filtrent que les gaz mais pas les particules, quand les masques jetables filtrent toujours les particules et rarement les gaz). En effet, aucun masque ne peut protéger contre tous les risques, il faut choisir le masque approprié selon le risque dont on souhaite se prémunir.

Clarifions la structure d'un masque respirateur réutilisable: ils sont composés:

  • d'un corps rigide, avec des valves pour connecter des filtres et du latex comme joints sur les bords permettant à la fois de faire une bonne étanchéité avec la peau, et aussi un lavage avec des produits décontaminants (comme l'eau de Javel).
  • des cartouches avec du charbon activé pour filtrer les gaz. Concernant le coronavirus, vous n'en n'avez pas besoin, mais ça ne fait pas de mal d'en avoir un.
  • des pads en coton pour filtrer les particules/aérosols. C'est le plus important, vous devez vous assurer de la certification de ces filtres (N95 ou P2 minimum, mais si vous n'avez que N90 ou P1 c'est mieux que rien bien entendu), et les changer quand vous avez du mal à respirer. Notez que plus un pad filtrant est usé, plus sa filtration est efficace, mais plus la respiration est difficile. Aussi, plus un pad a une haute filtration (P3 > P2 par exemple), plus il sera difficile de respirer à travers.

Selon le modèle de masque, il se peut qu'on ne puisse y connecter que des cartouches, ou que des pads, ou les 2 à la fois en un combo en utilisant une bague.

Avec certains modèles, il est même possible d'utiliser d'autres formes de filtres en plus des trapézoides (il y a des ronds et des rectangles) en utilisant des adaptateurs (la marque 3M proposant une large gamme d'adaptateurs). Parmi ceux-ci, nous vous conseillons les modèles de 3M de la série 6000-7000 (ou les masques reproduisant ce modèle, comme le masque Nasum), car ces modèles sont compatibles avec une large gamme de filtres (en achetant des adaptateurs à usage unique - un adaptateur par pad filtrant, qui est réutilisable plusieurs fois), et supportent à la fois les cartouches avec les pads filtrants trapézoidaux (série 6000-7000), ou les pads filtrants seuls (filtres circulaires), ou même les filtres rectangulaires. Cela vous permettra d'avoir le choix parmi une large gamme de filtre et donc d'éviter les ruptures de stock.

Voici un excellent tutoriel de 3M sur ces modèles, montrant leur assemblage, les tests de pression positif et négatif (cruciaux! À faire à chaque fois que vous enfiler le masque!) et l'entretien:

Ces masques réutilisables sont rarement utilisés dans le cadre hospitalier, mais cela peut changer avec la pandémie.

Comment vérifier que mon masque est étanche?

Le plus important avec tous les masques respirateurs: VÉRIFIER QU'IL N'Y A PAS DE FUITE D'AIR et ce à chaque fois que vous enfilez le masque! Il faut en effet que le masque soit étanche pour vous protéger!

Cela signifie qu'il faut 1- se raser complètement (les poils empêchent l'étanchéité, donc pas de barbe et limiter la moustache) et 2- ne pas empiler d'autre masque en-dessous (ex, ne pas porter un masque jetable N95 en-dessous d'un masque réutilisable), car loin d'augmenter la filtration, ça réduit drastiquement la protection car ça empêche d'avoir une bonne étanchéité!

Conseils du CDC NIOSH récapitulant quelles barbes sont compatibles avec les masques respirateurs hermétiques.

Pour vérifier l'étanchéité chaque fois que vous enfilez le masque, il y a 2 tests de pression à faire (avec les masques réutilisables):

  • test à pression positive, c'est-à-dire en expirant, en bloquant avec sa main la valve frontale,
  • et un test à pression negative, c'est-à-dire en respirant, en bloquant avec ses 2 mains les pads latéraux.

Voir cette séquence pour une démonstration des tests de pression positif et négatif sur les masques respirateurs réutilisables:

Et cette séquence pour un test de pression négatif sur les masques jetables (il n'y a pas de test positif possible car pas de valve d'expiration):

Notez qu'en plus de ces tests de pression, les professionnels font en plus un fit test une fois quand ils reçoivent le masque et ensuite une fois par an, mais il faut un ensemble d'outils qui sont difficilement accessibles au grand public:

Pour plus de détails sur la procédure de fit testing, le CDC américain fournit une documentation détaillée.

Comme alternative low-cost et accessible, mais moins fiable, vous pouvez pour tester appliquer du parfum, pas sur du papier mais dans l'air (car il faut que ce soit un aérosol), ou faire bouillir quelque chose de parfumé, comme du café, afin de créer une vapeur parfumée. Si vous sentez le parfum, le masque n'est pas bien enfilé (ou il n'est pas adapté à votre morphologie) et il y a des fuites, sinon si vous ne le sentez pas et que les tests de pression positif et négatif fonctionnent, c'est bon signe.

Comment se protéger les yeux?

Il existe des masques respirateurs réutilisables avec une visière complète, ce qui protège également vos yeux des protections.

Sinon, vous pouvez combiner les demi-masques, qui ne protègent que votre nez et bouche, avec des lunettes de plongée hermétiques avc des joints en latex ou silicone. Au pire, des lunettes de piscine sont suffisantes (mais l'angle de vue sera réduit).

Des lunettes de plongée ou de piscine feront d'excellentes lunettes de protection hermétiques anti-projections (éternuements, toux, etc) et anti-aérosols.

Pire encore, si vous n'avez aucune lunette hermétique, dans ce cas le port de lunettes classiques est possible, cela ne vous protègera pas complètement d'une contamination par les yeux, mais nous ne respirons pas par les yeux, donc il s'agit surtout d'éviter les projections qui peuvent arriver si quelqu'un de contaminé éternue. Dans ce cas, porter des lunettes permet d'éviter ces projections directes, même si elles ne peuvent empêcher totalement les aérosols et particules puisqu'elles ne sont pas hermétiques.

De simples lunettes de vue peuvent également offrire une bonne protection contre les projections, mais pas contre les aérosols puisqu'elles ne sont pas hermétiques.

Quel désinfectant/décontaminant utiliser?

Nous utiliserons comme référence cet excellent guide sur les désinfectants par le Centre de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN-PARIS-NORD) publié en 2000.

Les produits les plus efficaces contre les virus sont dans l'ordre:

  1. produits chlorés (eau de Javel, effet quasi-toujours efficace)
  2. les alcool dénaturé (effet variable)
  3. les dérivés iodés (bétadine, attention cependant à la thyroïde)

Les mêmes produits peuvent être utilisés sur les surfaces et sur la peau (comme par exemple l'eau de Javel), c'est seulement la concentration/dilution qui change. Nous détaillons ci-dessous les concentrations nécessaire pour une efficacité sur les virus et pour une application sur la peau comme antiseptiques ou comme décontaminant à plus forte concentration sur les surfaces.

Sur la peau, sur soi et sur les masques respirateurs/lunettes:

  • Alcool 60 à 70°
  • Eau de javel/produits chlorés maximum 1 titre de 5° chlorométriques

Sur les surfaces dans les locaux / à la maison:

  • Alcool à 80 ou 90°
  • Eau de Javel à 12° chlorométriques

MAJ 06/04: Nous avons construit un calculateur facile à utiliser dans notre billet suivant (ou aussi ici directement), il suffit de rentrer la concentration que vous avez de base et le volume du récipient et le calculateur vous dira comment diluer pour le Covid-19.

Plus de détails utiles de ce guide:

Jusqu'à un titre de 5 degrés chlorométriques, les produits chlorés peuvent être utilisés comme antiseptiques de la peau saine, des muqueuses, et pour l'irrigation des plaies. A des titres supérieurs, ils sont irritants pour la peau et sont utilisés comme désinfectants (ex : eau de Javel, voir chapitre désinfectants).

Le degré chlorométrique de Gay-Lussac correspond au nombre de litres de chlore gazeux qu'un litre de solution ou d'extrait est capable de dégager en présence d'un acide dans des conditions normales de température et de pression. Un degré chlorométrique équivaut à 3,17 g de chlore actif par litre.

L'eau de Javel titre au minimum 38 g/l (3,8%) soit 38 000 ppm en chlore actif, ce qui correspond à 12° chlorométriques. Elle est commercialisée prête à l'emploi ou bien sous forme d'extrait de Javel en berlingot de 250 ml à 48° chlorométriques. L'eau de Javel est alors préparée par dilution au quart (un berlingot de 250 ml + 750 ml d'eau pour obtenir 1 litre d'eau de Javel à 12° chlorométriques).

Note: si vous n'avez pas pu vous procurer de liquide hydro-alcoolique, vous pouvez toujours acheter un brumisateur (comme par exemple pour les vitres), le nettoyer et y verser de l'eau de Javel dilué pour application sur la peau. L'eau de Javel étant très bon marché et très disponible, il est peu probable qu'elle soit en rupture de stock. Et c'est aussi ce qu'il y a de plus efficace contre les virus, plus que l'alcool.

Note 2: dans le cadre de la constitution de stock, nous vous recommandons d'acheter l'eau de Javel en tablette ou berlingots, ceux-ci sont davantage concentrés (parfois jusqu'à 30%), ce qui permettra de les utiliser aussi en décontaminants de surface à 12°, et en antiseptique en diluant jusqu'à 5°. Ces tablettes ont aussi l'avantage d'être peu lourdes, vous pourrez donc facilement les rajouter à votre stock sans avoir besoin de faire 10 allers-retours au supermarché.

Note 3: L'alcool à bruler (85° souvent) peut être modifié en rajoutant un peu d'eau pour en faire un alcool antiseptique de peau (70°), mais attention ce n'est pas idéal car même si le pouvoir antiseptique sera exactement le même, ces alcools à brûler contiennent souvent un petit pourcentage de méthanol, ce qui est irritant et dangereux pour la peau. Vérifiez bien qu'il y a bien écrit que la composition est de 85% d'éthanol, et non de méthanol (même s'il y en a quand même environ 5% souvent). Si vous n'avez rien d'autre pour décontaminer, utilisez ça, mais si vous pouvez, préférez des alcools sanitaires, fait pour être utilisés en cutané. Vous pouvez également fabriquer votre gel hydro-alcoolique fait maison avec cette recette simplifiée, mais nous pensons que c'est moins simple que de simplement faire un brumisateur (ou les petits brumisateurs de parfum de transport) remplis d'eau de Javel à 5°, et qui devrait être même plus efficace.

Note 4: Est-ce que boire de l'alcool évite le virus? Non, car en-dessous de 30°, l'effet est très très réduit d'après le document ci-dessus. Déjà à 70°, l'effet sur les virus est variable alors en-dessous, ça ne sera pas efficace, comme décrit dans le guide, mais également dans ce document.

Il est crucial que vous suiviez une procédure de décontamination à chaque fois que vous rentrez chez vous, sur votre masque respirateur (particulièrement si réutilisable), vos lunettes de protection, et que vous changiez de vêtements. Il vous faut vous asperger d'antiseptique, y compris et surtout sur les mains, avant d'enlever votre masque et habits, afin d'éviter de vous auto-contaminer. Une solution d'eau de Javel à 5°, fait à partir de tablettes de javel à 30° diluées au préalable dans de l'eau, dans un brumisateur que vous garderez à l'entrée, pourra ainsi être une solution simple et peu chère pour vous décontaminer de la tête aux pieds, l'eau de javel étant plus efficace contre les virus que l'alcool.

Voici une séquence vidéo démontrant une décontamination d'un masque complet et des mains (il faut aussi décontaminer les vêtements en plus):

Conclusion concernant les masques

En conclusion, porter un masque, même fait maison, est mieux que rien. Mais il est préférable d'utiliser des masques de type respirateurs avec filtrage des particules/aérosols et certifiés au minimum N95 ou P2 ou FFP2 ou KN/KP95. Si vous n'en n'avez pas mais n'avez que des masques chirurgicaux, vous pouvez les porter même si vous n'êtes pas malades, cela vous offrira une certaine protection jusqu'à 75% mais sans garantie...

Vous pouvez utiliser des masques jetables, et en particulier pour les personnes agées, c'est probablement préférable car c'est plus facile à utiliser (pas de procédure de décontamination du masque, il suffit de le jeter en rentrant).

Néanmoins, si vous avez le temps de vous former avec les vidéos ci-dessus, nous pensons qu'il est préférable d'opter pour un masque respirateur réutilisable, qui vous permettra d'obtenir une bien meilleure étanchéité, de pouvoir mieux la tester (avec le test à pression positive ET négative, alors que les masques jetables ne permettent que le test négatif), et sont bien plus modulables car il suffit de changer les pads lorsqu'il devient trop difficile de respirer (ce qui signifie que les pads filtrants sont usés - mais toujours et même plus efficaces!). Néanmoins, il faut alors bien faire attention à suivre la procédure de tests de pression chaque fois qu'on enfile le masque, et de décontamination (eau de Javel 5° ou alcool éthanol 70°) chaque fois avant de rentrer chez soi et d'enlever le masque, afin d'éviter de s'auto-contaminer.

Enfin, rappelons que le seul port d'un masque n'est pas suffisant pour vous protéger du coronavirus, il faut également suivre les autres mesures sanitaires.

Nous avons résumé dans le billet suivant tous les conseils les plus efficaces, simples et pratiques pour vous protéger vous et les autres du coronavirus COVID-19 avec des objets du quotidien.

Surveillance open-source

Puisque l'OMS fait un travail bien moins qu'optimal, nous pouvons tous essayer de contribuer à notre niveau. Voici des solutions opensource pour surveiller l'évolution:

Futur: le risque de pandémie va devenir cyclique

Les études concernant les précédents virus dont la grippe porcine H1N1 suggère que ces virus vont devenir cyclique, comme la grippe saisonnière, revenant régulièrement toutes les quelques années. Ces virus eux-mêmes sont en général des variantes de précédentes épidémies ou pandémies qui ont décimé le monde par le passé (comme la grippe porcine qui était une résurgence de la grippe espagnole de 1918). Il faut donc nous préparer à l'éventualité régulière de ce genre de virus, puisque c'est un processus d'évolution naturel, notre ADN étant composé en grande partie d'ADN venant de virus


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Crédits images:

Image d'en-tête par Iximus.

Masque bleu 3 plis par panos13121 et porté par coyot.

Image de fin par Maylo262.

Image pictogramme de masque par Succo

N95: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:3M_N95_Particulate_Respirator.JPG porté: https://www.flickr.com/photos/tracy_the_astonishing/3758563770 cartouches: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Respirator_gas_cartriges_with_ESLI_(Hg_vapor)-_2.jpg https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Respirator_gas_cartriges_with_ESLI(Hg_vapor)_-_1.jpg demi-masque: https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Police_officer_wearing_half-mask_respirator.jpg demi-masque avec lunettes: https://www.flickr.com/photos/livingacreativelife/13130889985 https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:HEPA_half-face_respirator.jpg https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Air-Purifying_Respirator.png full mask: https://www.fairchild.af.mil/News/Article-Display/Article/1032939/medical-airmen-reinforce-deployment-readiness/ abimement des filtres: https://en.wikipedia.org/wiki/File:NIOSH_P95_cross_section.jpg filtre FFP3 avec valve: https://en.wikipedia.org/wiki/File:Atemluftfilter_Einwegmaske.jpg lunette plongée: https://pixabay.com/fr/vectors/lunettes-de-plong%C3%A9e-plong%C3%A9e-159591/ https://pixabay.com/fr/photos/masque-de-plong%C3%A9e-lunettes-1562705/ masque anti-pollution

COVID-19 affiche hygiène par le gouvernement français

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