1- Portez un masque-torchon, 2- des lunettes (de vue ou de plongée), 3- un bonnet, 4- utilisez un spray d'eau de javel à 5° pour vous laver les mains et décontaminer les surfaces, 5- la prise de vitamine C pure 0.5 à 6g/j dès les 1er symptômes peut limiter l'aggravation pulmonaire et cardiaque due au COVID-19.
Coronavirus COVID-19: Des conseils SIMPLES et PRATIQUES pour vous protéger et limiter les dégâts si malade

Coronavirus COVID-19: Des conseils SIMPLES et PRATIQUES pour vous protéger et limiter les dégâts si malade

En cette période de crise sanitaire dûe au coronavirus COVID-19, de nombreuses informations contradictoires fusent, et les pénuries en matériel de protection et de soin se font sentir partout. Le confinement STRICT est la meilleure défense, mais si vous devez sortir (courses, travail hospitalier ou autre poste nécessaire comme alimentation), que pouvez-vous faire pour vous protéger et protéger les autres? Et si vous tombez malade du coronavirus COVID-19, que pouvez-vous faire pour améliorer votre état?

Nous allons ici vous apporter des réponses concrètes avec des solutions simples fondées sur la science et sans danger. On ne vous promet pas d'être protégé à 100%, mais vous réduirez significativement la propagation et la gravité du virus pour vous et les autres en suivant ces conseils.

MAJ 03/04: l'Académie de Médecine française vient de rendre un avis favorable au port obligatoire des masques en tissu pour la population générale, et son maintien pendant la période de déconfinement. C'est une avancée majeure que nous félicitons et qui va permettre de réduire drastiquement la progression de la pandémie en France.


Puisqu'une image vaut mille mots, voici un poster résumant nos conseils. Le reste de cet article décrit en détail les sources et raisons de ces conseils. Vous pouvez le télécharger en haute résolution ici, en dessin vectoriel svg ici, et en format large optimisé pour les réseaux sociaux ici. Plus on sera nombreux à les suivre, plus ces stratégies freineront l'impact catastrophique du COVID-19, comme les tchèques ont réussi à faire malgré l'inaction de leur gouvernement, aussi n'hésitez pas à partager!

Toutes ces pratiques, notamment le port du masque-torchon, l'antiseptique à base d'eau de Javel 5° et la vitamine C à plusieurs grammes/jour permettent de réduire la charge virale (c'est-à-dire la quantité de particules de virus à laquelle vous êtes exposé), dont on sait maintenant qu'elle est probablement corrélée avec la sévérité de la maladie. Autrement dit: si vous vous êtes protégé, et dans l'hypothèse où vous tombez tout de même malade, vous aurez moins de complications sévères. C'est pour cela que même une protection incomplète est bien mieux que pas de protection du tout. Nos conseils s'inscrivent dans la stratégie Flatten The Curve, à laquelle nous ajoutons: Lower The Viral Load.

Ici on ne vous infantilise pas, contrairement au gouvernement ou à la presse. Vous trouverez donc ci-dessous des informations non filtrées mais vérifiées par des sources fiables et interprétées le plus correctement possible par nos soins afin de vous en restituer l'essence de façon plus accessible au grand public. En effet, les publications scientifiques peuvent être très arides et il est difficile de faire le lien entre différents résultats quand on est non initié à la recherche, mais c'est justement le travail que nous avons fait et que nous vous présentons aujourd'hui.

Avant de commencer, rappelons le concept d'égoisme altruiste: en vous protégeant, vous protègerez les autres aussi! Ensemble, nous pouvons sauver des vies, ne sous-estimons pas ni ce virus ni ce que nous pouvons faire pour le contrer, chacun à notre échelle.

Nous espérons que nos conseils ci-dessous vous donneront des armes supplémentaires, faciles et accessibles, que vous pourrez mettre en pratique dès maintenant.

 

Table of Contents

Récapitulatif de la situation

Pourquoi le coronavirus est une "menace pour l'Humanité" selon l'OMS

La situation a évolué très vite en 1 mois. L'OMS considère que le nouveau coronavirus est «un ennemi de l'Humanité», et c'est officiellement la pire crise sanitaire en France depuis un siècle.

Petit récapitulatif rapide de la dangerosité maintenant bien confirmée de ce virus SARS-CoV-2 / nCov (COVID-19 étant le nom de la maladie), au 24/03/2020:

Données épidémiologiques:

Données d'infectiologie:

  • On sait maintenant que le virus se transmet non seulement par éternuements et toux, mais également dans toute sécrétion humaine comme la salive ou les selles, mais également en aérosol (c'est-à-dire simplement en expirant de l'air!). Ce dernier point rend le coronavirus COVID-19/SARS-CoV-2 extrêmement contagieux dans les environnements clos, car les gouttelettes de Flugge contenant le virus peuvent rester en suspension pendant 3 heures. Il vaut donc mieux lorsqu'il y a une file d'attente qu'elle soit organisée en extérieur, afin que le vent aide à faire retomber les gouttelettes. Néanmoins, d'après une vaste étude en Chine, il apparait que ce mode de transmission par aérosol est rare, la plupart des contaminations se faisant par projections (éternuements, toux) ou auto-contamination (en portant les mains au visage). MAJ 03/04: d'après un panel d'experts de la Maison-Blanche, il semble que la transmission par aérosol soit plus fréquente que les scientifiques ne le pensaient, étant même un mode de contamination majeur de cette maladie, ce qui a poussé l'État de New-York a déjà rendre le port de masques en tissus obligatoire et le gouvernement américain réfléchit à étendre cette mesure à toute la population américaine. MAJ 04/04: le gouvernement américain conseille désormais le port du masque en tissu, tout comme l'OMS.
  • Néanmoins, et excellente nouvelle, ce virus possède une enveloppe lipidique, ce qui en fait un "virus à enveloppe". Il est donc sensible à tous les savons, et résiste mal à tout ce qui absorbe l'humidité (comme les textiles), où il ne peut résider que 4 heures, alors qu'il peut rester jusqu'à 1 jour sur du carton et 5 jours sur des surfaces lisses et solides comme du métal. Il suffit de 0.1% d'eau de Javel, de l'éthanol à 60-70% ou de 0.5% de péroxide d'hydrogène pour le tuer en moins d'1 minute. C'est donc un virus très fragile, il est tué par n'importe quelle mesure sanitaire simple (en moins d'1 minute) et même par l'absorption dans les textiles (en 4h), à cause de son enveloppe. Sa dangerosité réside dans la facilité qu'il a à contaminer d'autres personnes par aérosols. C'est pourquoi les deux seules mesures de prévention sont le port d'un masque et le confinement.
  • Autre mauvaise nouvelle: selon où se place le virus dans les voies respiratoires, le virus change de mode d'action entre contagion et dangerosité:
    • on peut soit être porteur asymptomatique si c'est dans les voies respiratoires supérieures - donc un vecteur de transmission du virus sans le savoir -,
    • soit porteur malade et en danger si le virus atteint les voies respiratoires inférieures, et c'est dans ces cas-là (95% des cas) qu'il cause une pneumonie.
  • Le virus COVID-19 attaque également le coeur en causant des infarctus du myocarde et également des troubles métaboliques chroniques (obésité, diabètes) pour ceux qui s'en sortent. Voir section Pathophysiologie plus bas.
  • Temps d'incubation (étude source):
    • Il est pour la majorité entre 2 et 14 jours.
    • 50% des personnes infectées montrent les premiers symptômes au bout de 5 jours, et 97.5% au bout de 11.5 jours.
    • Pendant ce temps, la personne est asymptomatique, ne sait pas qu'elle est malade, mais est tout à fait contagieuse et peut donc transmettre la maladie à d'autres comme son entourage. C'est pour cela qu'une période de quarantaine de 14 jours (quatorzaine) est nécessaire.
    • Néanmoins, environ 1 contaminé sur 100 (soit 1%) développe des symptômes qu'après 14 jours, et jusqu'à 38 jours! C'est tout de même une énorme proportion de gens qui sont sans symptômes mais contagieux, d'où la nécessite de distanciation sociale et de confinement!

Avis du Conseil Scientifique:

Le Conseil Scientifique en France vient de rendre ses dernières conclusions. Celles-ci font état:

  • Que «le confinement durera vraisemblablement au moins six semaines à compter de sa mise en place» et que «le Conseil scientifique considère dès lors indispensable de prolonger le confinement» - Notez que Olivier Véran n'a même pas le courage d'annoncer aux Français la conclusion sans équivoque du Conseil Scientifique. Pourtant, «vraisemblablement» est inéquivoque: c'est le plus haut degré de confiance qu'un avis scientifique peut émettre concernant un processus incertain (coucou aux bayésiens et likelihoodists!). La sortie de confinement sera de plus difficile à estimer puisque «le recueil de données est difficile lorsque les établissements hospitaliers sont débordés».

  • Il considère qu'un confinement strict doit être mis en place: «le Conseil scientifique estime de manière consensuelle nécessaire un renforcement du confinement

  • Que ce confinement doit être scrupuleusement respecté par la population.

  • Que le maintient des activités nécessaires à la vie de la nation, comme l'alimentaire, n'est pas garanti: comme nous le prévoyions, s'il y a trop de malades du COVID-19, que ce soit parmis les clients ou pire parmis les employés, les supermarchés fermeront, comme cela a été le cas à Hubei.

  • Fait siennes les plaintes de pénurie en matériel médical comme de nombreux soignants s'en plaignent.

  • Que le gouvernement manque de transparence face à ces lacunes et pénuries, ce qui impacte la capacité des différents acteurs à pouvoir s'organiser pour assurer les approvisionnements. (Note GJ Sciences: C'est simple: puisque le gouvernement ne dit rien, personne ne peut faire quoi que ce soit, tout le monde est bloqué même ceux qui souhaiteraient agir puisqu'ils n'ont pas les informations adéquates. C'est comme si on vous disait que tout allait bien pendant que votre maison brûlait derrière votre dos. Donc si l'alimentaire ferme, ou d'autres secteurs nécessaires à la vie de la nation comme l'électricité ou les réseaux téléphoniques/électriques, vous saurez à qui revient la faute. L'incompétence du gouvernement est monstrueuse.)

  • Pour les défunts COVID19, au moins un proche (et souvent pas plus) pourra voir le défunt une dernière fois. Les autres ne pourront voir qu'une vidéo qui pourrait aller jusqu'à la mise en terre ou l'incinération. (Note GJ Sciences: oui, on en est là: les proches de personnes décédées du COVID19 ne pourront le plus souvent voir les défunts qu'en vidéo. Pendant ce temps, le gouvernement permet à tout à chacun de faire son footing ou de promener son chien. Quand on vous disait que l'indécence et l'irresponsabilité de nos politiques était criminelle.)

  • Notez également que l'avis est daté du 23/03/2020, date qui avait initialement été annoncée pour sa publication, mais cette dernière a été déplacée à la dernière minute au 24/03/2020. Il y a donc une incongruité entre la date de rédaction de l'avis et sa publication, un délai d'un jour...

  • Le Conseil Scientifique encourage le développement (et donc le financement par l'État) de recherches en sciences sociales et humaines, d'habitude les oubliés des sciences. Nous saluons cette recommandation salutaire!

  • Le président du Conseil lors de son interview sur TF1 a clarifé que « le confinement est le seul moyen que nous ayons pour ralentir la progression de l'épidémie et permettre à nos hôpitaux de tenir le choc ».

  • «Une politique de dépistage à grande échelle et d’isolement des personnes détectées n’étant pas pourl’instant réalisableà l’échelle nationale.» Mais le Conseil ne donne aucune précision, comme nous l'a fait justement remarquer Leo Kobaia sur Twitter.

Illustration

Tous ces chiffres peuvent sembler un peu abstrait. Pour mieux illustrer, vous pouvez voir cette excellente vidéo comparant l'évolution du nombre de morts du coronavirus COVID-19 par rapport à toutes les autres épidémies du 21e siècle, montrant clairement que COVID-19 est le pire virus qui certainement causera le plus de morts:

Une autre visualisation comparant avec de plus anciennes pandémies montre clairement que COVID-19 a déjà une létalité supérieure à la grippe espagnole de 1918, pourtant la pandémie la plus meurtrière du 20e siècle!

Comparaison des pandémies passées avec le nouveau coronavirus COVID-19

 

Autres analyses

Si vous souhaitez creuser davantage, voici d'autres analyses et alertes notables:

Attention aux fausses informations!

Nous sommes conscients qu'en cette période il est difficile d'obtenir des chiffres valides, de nombreuses données erronées fusent, particulièrement sur les plateaux de télé et dans les journeaux.

Par exemple certains ont dit qu'il y avait moins de 1% de décès selon le Dr Gilbert Deray, ce qui est évidemment faux et peut être vérifié par n'importe qui sachant faire une règle de trois. Il a été de plus invité pour critiquer les travaux du Dr. Raoult sur la chloroquine et l'azithromycine.

En regardant de plus près les qualifications de ce médecin, on se rend compte que le Dr Gilbert Deray n'est pas virologue ni infectiologue ni même pneumologue, mais néphrologue et pharmacologue (avec un blog sur le HuffPost), ce n'est PAS un spécialiste de la question de la chloroquine ni des virus ni des épidémies. C'est un négationniste.

LCI a donc invité un nephrologue (qui s'occupe des REINS) pour donner son avis sur un VIRUS des POUMONS. Il n'y a ici aucune crédibilité ni légitimité.

Le Dr. Gilbert Deray est ce qu'on appelle un "expert des plateaux", il tourne sur les plateaux TV, a une présence sur les réseaux sociaux, a même une tribune dans un journal comme le HuffPost, c'est un éditorialiste, mais en aucun cas un expert médical sur la question, au contraire du Dr. Didier Raoult, comme ce dernier le clarifie très justement ici.

D'autres critiques du Dr. Didier Raoul ont aussi un background pour le moins trouble, avec des conflits d'intérêts (de même que pour certains médecins passant à la TV) à tout va. Méfiance donc.

Vous pouvez également nous retourner cette méfiance, et vous auriez raison. Nous ne décrivons pas notre pédigré par soucis de liberté d'expression en ces temps de régression des droits humains. Mais nous citons nos sources. Vous n'avez pas à nous croire sur parole quand nous disons que le taux de mortalité est faramineux, vous pouvez soit le calculer vous-mêmes, soit vous référer à des spécialistes ou de vraies autorités scientifiques, comme Richard Horton, éditeur du très renommé journal scientifique The Lancet, qui dans une tribune écrit:

On 24 January, Chinese doctors and scientists reported the first description of a new disease caused by a novel coronavirus.

[...]

The UK’s best scientists have known since that first report from China that Covid-19 was a lethal illness.

[...]

The Chinese scientists pulled no punches. “The number of deaths is rising quickly,” they wrote. The provision of personal protective equipment for health workers was strongly recommended. Testing for the virus should be done immediately a diagnosis was suspected. They concluded that the mortality rate was high. And they urged careful surveillance of this new virus in view of its “pandemic potential”.

[...]

Many journalists, led by the BBC, reported that “the science had changed” and so the government had responded accordingly. But this interpretation of events is wrong. The science has been the same since January. What changed is that government advisers at last understood what had really taken place in China.

Entre un néphrologue, et l'éditeur de The Lancet qui sort de son silence pour alerter sur les dangers extrêmement graves de cette pandémie, nous faisons davantage confiance à ce dernier.

Et si ce n'était que les experts des plateaux TV! Mais il y a également le Ministre de la Santé français, Olivier Véran, lequel a déclaré le 16 mars 2020:

«Dans 75% des cas, les symptômes sont extrêmement bénins.»

«Extrêmement bénins»? Quel mensonge éhonté et dangereux! 95% ont au contraire une pneumonie! Et une pneumonie n'est JAMAIS bénigne, c'est de la folie ou de la mauvaise foi, et a été démenti par des études cliniques comme cité plus haut! Ces mensonges à répétition découle toujours du fait que les autorités suivent l'idéologie de la tranquilité publique et de l'aversion à la panique des foules, qui n'existe pas (voir notre billet précédent (archive ici) pour les sources).

Vérifiez donc vos informations, comme nous l'avions signalé déjà dès notre premier post, la désinformation est omniprésente, y compris dans les canaux institutionnels (surtout la télévision, que ce soit en France ou aux États-Unis), et elle s'empire. Cette désinformation n'est pas que théorique, elle peut vous coûter votre vie en vous faisant faire les mauvais choix. Votre vigilance est donc primordiale pour vos propres besoins. N'attendez donc pas des autres de vérifier vos infos pour vous, faites-le vous-mêmes, et un bon début est de vérifier le pédigré et/ou les sources citées pour voir si c'est pertinent pour le coronavirus.

Addendum sur la chloroquine: Il ne s'agit pas ici de donner un blanc-seing à la chloroquine, mais de conseiller de garder son esprit critique, et de s'intéresser aux arguments de fond (est-ce que l'étude est fiable? Est-ce qu'elle est reproduite par d'autres équipes? Est-ce que les effets sont suffisamment importants pour être utile en clinique?) plutôt que les sophismes ad personam sur des personnalités provocatrices. Cela ne veut pas dire que nous pensons que la chloroquine fonctionne. Par exemple, le Dr. Raoult a commis la faute extrêmement grave pour un infectiologue d'ignorer entièrement le risque de pandémie, et une étude récente n'a pas réussi à démontrer d'effet de la chloroquine sur des patients chinois. Cela ne veut pas dire que la chloroquine ne fonctionne pas, mais nous pensons qu'elle n'est en tout cas pas miraculeuse, puisque la Chine l'a testé pendant leur épidémie et nous n'avons pas pu observer de réduction significative dans le nombre de morts: celui-ci est resté corrélé au nombre de cas confirmés, ce qui semble indiquer qu'aucun traitement connu/testé en Chine à ce jour n'a démontré d'efficacité à grande échelle. Peut-être que le dosage n'était pas bon, peut-être que cela n'a pas été donné au bon timing, pas aux malades qui en auraient bénéficiés le plus, etc. De nombreuses hypothèses sont possibles, mais pour le moment, il faut se garder de placer trop d'espoirs dans des chimères.

Nous ne pouvons donc à ce stade nous prononcer sur la chloroquine, nous ne sommes ni en faveur ni contre, nous pensons qu'il faut l'investiguer et attendre les résultats. Voici une vidéo de Trouble Fait qui résume avec équilibre la situation (et l'absurde couverture schizophrène des médias):

Nous vous invitons également à lire ce fact-checking utile du blog Les-Crises. Ne nous substituons pas aux recherches, et ne nous jetons pas sur un quelconque traitement, il vaut mieux faire de la prévention, car aucun traitement n'a pour le moment démontré d'efficacité, et ces traitements peuvent être dangereux (on explique pourquoi plus bas dans la section pathophysiologie).

Que faire concrètement pour vous protéger vous et vos proches du coronavirus?

Les gestes barrières restent-ils la meilleure défense? Si l'on regarde les pays qui s'en sont sortis avec le moins de casse, notamment les pays en Asie, ces gestes barrières ressemblent à une vaste blague: comment tousser dans son coude pourrait protéger d'un virus qui se propage par aérosol (c'est-à-dire simplement par l'expiration de l'air), restant en suspension dans l'air 4h, et sur les surfaces plusieurs jours? Idem pour la distance sociale de 1 à 2m dans des lieux confinés, quelle logique quand de toute façon l'air ne circule pas?

Avec un minimum de logique, on comprend bien que ça ne pouvait pas fonctionner. Certes, les gestes barrières et la distanciation sociale sont utiles, mais n'ont qu'une efficacité très limitée. Il faut faire plus, comme nos voisins asiatiques: s'isoler le plus longtemps possible chez soi, et si nécessité de sortie, obliger le port de masques.

L'isolation / distanciation sociale, meilleure arme contre le coronavirus

Nous avons été parmi les premiers à donner ce conseil (numéro 1 dans notre liste de conseils publiés le 8 mars 2020!), et nous continueront à le répéter: l'isolation, marketé maintenant en tant que "distanciation sociale" mais plus anciennement comme "shelter-in-place", est la meilleure arme que nous ayons pour limiter la propagation de ce virus et les morts, et c'est en même temps la meilleure défense que vous pouvez avoir pour vous en prémunir. Il n'y a pas de meilleure stratégie de protection.

En effet, il a été découvert depuis au moins Février que le virus se transmettait par aérosols (gouttelettes de Flugge), ce qui signifie par l'air expiré par les personnes malades, donc les "gestes barrières" ne sont qu'une vaste blague: sans masque filtrant ou isolation, il n'y a aucun moyen de se protéger du virus. Ce n'est pas pour rien que, comme nous l'avions prévu, il y a maintenant de nombreux malades dans les assesseurs aux élections municipales (MAJ: dont 2 maires décédés), une catastrophe sanitaire de plus fondée sur une erreur politique majeure en pleine conscience que c'était une erreur et menant de toutes façons à des élections illégitimes, malgré les alertes des médecins et des journalistes, alors que le report était tout à fait possible. Néanmoins, il faut reconnaitre que le Conseil Scientifique COVID-19, constitué seulement 4 jours avant le scrutin, «n’identifiait pas d’argument scientifique permettant d’associer une annulation du premier tour des élections à la réduction de la progression prévisible de l’épidémie»!

Comme si ce n'était pas suffisant, le gouvernement français a fait une autre énorme erreur ensuite en demandant à ses fonctionnaires de police de contrôler le respect des règles de confinement, tout en leur interdisant le port du masque. Résultat: 94% des contrôles ont été inutiles, 100 000 policiers malades, et donc les policiers ont été des vecteurs de la maladie, la transmettant à une grande partie de la population. On a donc ici un dispositif de contrôle dont l'efficacité ne semble pas avoir été très grande, mais qui a certainement contribué davantage à la propagation du virus. Totalement contre-productif. Il a fallut qu'Interpol recommande aux policiers le port du masque pour que le gouvernement reconnaisse l'erreur... en prenant les masques des postiers pour les refiler aux policiers. Nous verrons les effets de cette nouvelle erreur dans 2 semaines, le temps d'incubation du COVID-19.

MAJ 04/04: Google a publié des rapports de mobilité très intéressants sur 131 pays (on vous invite à les lire, en rapprochant avec les dates de début de confinement on peut voir l'effet psychologique sur chaque population, comme notamment le rush pour faire des stocks de courses juste après les annonces!). On sait maintenant que les français ont bien respecté les mesures de confinement dès le début, et est parmi les meilleurs élèves du monde, ce qui remet en perspective la nécessité des contrôles...

Nous souhaitons d'ailleurs souligner que ceux qui prennent ce confinement national (et même de plus en plus international) comme une opportunité de "vacances", et partent en exode on ne sait où, sont non seulement irresponsables mais dangereux: ils mettent en danger les autres en propageant partout le virus. Car en effet, nous pouvons tous être porteurs, sans le savoir, en étant asymptomatiques.

https://twitter.com/OsonsCauser/status/1239607416251187202

Néanmoins, le gouvernement a aussi encouragé ces dangereux comportements par d'énormes erreurs:

  • il a d'une part laissé un délai d'un jour avant que le confinement ne démarre (en plus d'instruire les policiers à être cléments la première journée en ce qui concerne les amendes), ce qui a permis à de nombreux français de partir partout en France, jusqu'aux plages et à l'étranger!
  • le confinement n'a jamais été strict pour le moment: il est interdit d'assister aux funérailles de ses proches, potentiellement morts du COVID-19 (d'après Édouard Philippe le mercredi 18/03/2020), mais par contre on peut sortir promener son chien ou faire du sport! C'est ce qu'on appelle un mixed signal, il est normal que des gens ne prennent pas au sérieux le confinement avec ça.
  • Cette annonce de confinement soudaine a causée des pénuries dans les supermarchés du fait de la panique, et le risque que les supermarchés ferment pour des raisons sanitaires (ils ne peuvent rester ouverts s'il y a trop fréquemment des gens malades du coronavirus, car les supermarchés, avec leurs lieux confinés et leurs files d'attentes, sont propices à la propagation du virus).
  • dans le même temps, ce confinement soudain n'a laissé aucun temps pour se préparer correctement à ceux qui portaient une confiance aveugle dans la capacité du gouvernement à assurer leur protection et à les informer à temps. Pour s'isoler, il faut avoir des réserves pour pouvoir se nourrir et sustenter ses besoins. Un confinement du jour au lendemain ne permet pas cela. C'est pour cela que nous avions annoncé dès le 8 mars que le confinement était certain dans les 2 semaines et qu'il durerait plusieurs mois, et nous avions invité tout le monde à faire des stocks. Si le gouvernement avait organisé cela à temps, c'est-à-dire plusieurs semaines à l'avance, tout ce serait beaucoup mieux passé, et les chaines d'approvisionnement auraient eu le temps d'approvisionner à temps tout le monde pour permettre un confinement dans de bonnes conditions, mais ce n'est pas le cas, les Français sont laissés à eux-mêmes.

Si vous avez suivi nos conseils il y a 2 semaines, alors tant mieux, vous êtes bien préparés. Mais si non, vous vous retrouvez sans stock, incapable de suivre le confinement, mais en même temps à risque si vous sortez. Alors que faire en pratique maintenant?

Nous pensons qu'une stratégie viable est de faire des courses pour 2 à 3 semaines et une fois toutes les 2 à 3 semaines. Prenez des choses qui sont portables en une fois ou 2 maximum pour éviter les allers retours (et donc les risques de contamination). Une autre possibilité si vous êtes agé est de demander une livraison (dépêchez-vous car ça peut s'arrêter bientôt, et il faut compter les délais de livraison qui sont énormes en ce moment!). Si vous êtes plus jeune et motorisé, préférez le drive-in, ce qui limitera votre contact avec d'autres personnes. Ensuite, prenez vos précautions à chaque fois que vous sortez, "sortez couvert" en portant un masque (fait maison si vous n'avez pas de masque professionnel, voir ci-dessous) et en vous nettoyant régulièrement les mains avec du gel hydro-alcoolique ou de la javel (voir ci-dessous) et en pratiquant la distance sociale autant que possible.

Paradoxalement, dans 2 à 3 semaines, même si le nombre de malades et de mort explosera très certainement, il y aura probablement moins de risque à sortir faire des courses que maintenant, car les gens feront davantage attention. Donc il vaut mieux sortir 1 fois toutes les 2 à 3 semaines, que sortir tous les 2 jours pour faire un stock complet pour plusieurs mois.

Dans tous les cas, lorsque vous ramenez des objets de l'extérieur, aspergez-les de savon ou d'eau de Javel (voir plus bas) afin de nettoyer les surfaces puisque le coronavirus peut survivre 1 jour sur du carton et plusieurs jours sur d'autres surfaces lisses plus dures.

Soyez paranoïaque et hyper-précautionneux, car si vous ne l'êtes pas, le virus ne va pas se formaliser pour vous contaminer (ou vous utiliser pour contaminer vos proches!).

Comme nous l'avions dit il y a 2 semaines, ce virus n'est pas juste une maladie, c'est avant tout un drame, le drame de contaminer ses proches et de potentiellement causer leurs morts. Nos propos étaient qualifiés d'alarmistes à ce moment-là, aujourd'hui le ministre de la Santé Olivier Véran utilise les mêmes termes de "drames humains". Ne sous-estimez pas ce virus, il est très dangereux et très contagieux.

Il est donc primordial de respecter un confinement strict pour endiguer le virus, c'est-à-dire de limiter au maximum vos déplacement, nous devons tous éviter de sortir plus d'une fois par semaine, et si possible même moins!

Les masques-torchons: l'alternative fait maison au masque chirurgical pour vous protéger quand vous devez sortir

Vous avez déjà lu de nombreux articles ou vu des vidéos sur des masques fait maison, et peut-être aussi les articles (dont les notres!) affirmant qu'il faut les éviter du fait de leur inefficacité et du faux sentiment de sécurité qu'ils procurent. Ces précédentes consignes sont en train de changer, avec l'introduction du concept de masques barrières de l'AFNOR.

Aujourd'hui nous allons vous présenter de vrais masques fait maison, maintenant appelés masques-barrière, qui non seulement vous protègeront réellement dans une certaine mesure (ne vous attendez pas à une protection à 100%, mais tout de même une bonne réduction du risque), et surtout qui diminueront drastiquement la propagation du virus si suffisamment de personnes dans la population le porte, et dans tous les cas réduira le risque d'aggravation des symptômes pour vous et les autres.

Comment pouvons-nous être certain que c'est faisable? Car tout le monde possède tout ce qu'il faut pour faire ce masque.

Ce masque, presque magique, c'est un simple torchon.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4c/Gingham_teatowel.jpg/512px-Gingham_teatowel.jpg

Pourquoi magique? Car il est disponible chez tout le monde, et si nous portons tous un masque chaque fois que nous sortons, le virus sera endigué très rapidement et de nombreuses vies seront sauvées.

D'après plusieurs études, ce masque en torchon vous apportera une protection similaire à un masque chirurgical (masque bleu à 3 plis et barrette pliable au niveau du nez), qui lui-même apporte en pratique autant de protection que les masques FFP2/N95 (masque respirateur filtre à particules avec cloisonnement hermétique) contre la contamination de virus, que ce soit pour se protéger quand on n'a pas le virus, ou pour protéger les autres quand on a le virus.

La protection des masques-torchons a été mesurée par les scientifiques: elle est d'environ 50% à 70% de filtration des particules d'une taille du nouveau coronavirus avec ce masque-torchon. Voir Annexe 1 pour les sources.

Pour le porter, pas forcément de coûture nécessaire, attachez-le simplement autour de la tête. Le masque doit couvrir votre bouche ET votre nez, et doit être suffisamment bien fixé pour ne pas nécessiter de réajustement durant vos déplacements: une fois que vous le mettez en place et que vous sortez de chez vous, vous ne devez PLUS le toucher sauf pour l'enlever à la fin de la phase de décontamination.

Vous pouvez grandement améliorer la tenue en place du masque si vous avez des élastiques, toujours sans coûture, en suivant ce tuto:

MAJ 14/04: Le CDC américain conseille maintenant plusieurs masques grand public, dont un sans coûture avec exactement la même conception que la vidéo ci-dessus (le CDC a donc 3 semaines de retard sur des vidéos amateurs, mais en faisant de plus l'erreur de conseiller des tissus fins comme un bandana ou un t-shirt quand les torchons ou les blue shop towels sont bien plus filtrants...):

Ce qui vous fera un masque-torchon avec une tenue similaire à un masque chirurgical, comme ce qui a été fait dans cette étude très sérieuse:

Sujet d'une étude portant un masque-torchon pour comparer la filtration des particules avec les masques chirurgicaux et FFP2

Si vous êtes un petit peu bricoleur et savez coûdre, vous pouvez coûdre les élastiques directement sur le masque pour que cela tienne bien en place, car il est primordial que le masque tienne bien en place pendant vos déplacements sans que vous n'ayez à le toucher pour le réajuster (sinon vous risquez de vous auto-contaminer en portant vos mains à votre visage).

Alternativement, le CDC américain a publié par le passé une méthode à 3 noeuds pour nouer ces masques fait maison pour offrir un port plus hermétique, sans avoir besoin d'aucune couture (ici fait en t-shirt coton mais les études montrent que c'est moins filtrant que les torchons):

Facteur électrostatique: vous pouvez frottez le masque avec lui-même avant de le porter, afin de créer une charge électrostatique. En effet, c'est l'un des 3 mécanismes qui rendent les masques professionnels si efficaces. En frottant, la charge sera moindre qu'en électrifiant le tissu, mais ça peut aider et ça ne coûte rien à faire.

Une alternative est d'utiliser comme tissu des lingettes dépoussiérantes électrostatiques, qui seraient fabriquées avec les mêmes couches de tissus et une conception similaire (spunbond-meltblown-spunbond) aux masques chirurgicaux. En théorie, un masque fait d'un tel tissu devrait avoir des performances très proches d'un masque chirurgical. Bérangère de CoutureEtPaillettes.com, une coûturière professionnelle, a fait un excellent article (très populaire!) sur le sujet où elle fournit un patron en format PDF pour ceux qui souhaiteraient coudre un masque à partir de lingettes électrostatiques.

Alternativement au facteur électrostatique, vous pouvez opter pour un tissu hydrophobe (qui repousse l'eau), car une étude montre que l'hydrophobie permet une bien meilleure filtration qu'un tissu électrostatique.

Si vous souhaitez vous assurer que le tissu utilisé par votre torchon est adéquat pour la filtration, vous pouvez vérifier sur l'étiquette de votre torchon si le tissu est listé comme adéquat pour la filtration au moins des gouttelettes dans ce tableau-ci et les deux tableaux en Annexe A du guide de l'AFNOR (ces tableaux sont régulièrement mis à jour, aussi n'hésitez pas à les consulter à nouveau plus tard).

Attention: ce masque ne sera efficace que pendant une sortie de maximum 3/4h, ce qui est la limite de temps reconnue pour les masques chirurgicaux! De plus, il faut voir les masques comme un bouclier: ça vous protège des attaques, mais ça peut se briser si la concentration en virus est trop forte, si l'exposition est trop longue, ou si simplement vous n'avez pas de chance et que des gouttelettes passent au travers. Un masque donc vous protège vous et vos proches, mais ne vous rend pas invincible, il faut donc veiller à limiter le temps et le nombre de vos sorties dans tous les cas en pratiquant l'isolation/distanciation sociale.

Notez également que le type de tissu est d'une grande importance: les masques à partir de t-shirts ou d'écharpes ou de pulls, même en coton, protègent bien moins que les torchons. Les recherches n'ont pour l'instant pas permis d'élucider exactement pourquoi les torchons offrent un tel niveau de protection, mais puisque l'humidité est un facteur clé pour maintenir l'efficacité de n'importe quel masque, et que l'absorption par les tissus dégradent plus rapidement les virus avec une enveloppe lipidique comme le COVID-19, on peut supposer que les tissus offrant une meilleure absorption offrent également une meilleure filtration.

D'ailleurs, l'université de Stanford recommande dans un document de rajouter dans le masque un film fin anti-microbiens comme les filtres à thé pour réduire l'humidité et le développement de bactéries.

On vous entend dire: mais si ces masques ne filtrent pas toutes les particules, quelle utilité? D'après une vaste étude en Chine relayée par l'OMS, il semble que la transmission du virus se fait principalement par gouttelettes (toux, éternuements) et auto-contamination (en portant les mains au visage), et non pas par aérosol (respiration). Un masque même fait maison permet de protéger en grande partie contre ces modes de contamination.

De plus, même si le masque ne vous protège pas à 100%, il réduit sans aucun doute la quantité de particules de virus qui vous atteint, diminuant ainsi la charge virale et donc la sévérité des complications même si vous tombez malade. Comme l'écrit le virologiste Peter Kolchinsky:

Public should know covid exposure dose matters. We have to conserve masks for healthcare workers, but masks can help anyone, reducing amount of virus released (even by breathing) or taken in. Immune system is more effective if infection starts w/ low dose.

Keeping the exposure dose to a minimum means that virus has to divide many more times before getting to high levels... but immune system starts responding and therefore can flatten the curve, keeping the peak viral load lower, so it does less damage (fewer symptoms).

That won’t help everyone. For various reasons, whether genetics, immunosuppressive medications, or underlying conditions, even low exposure levels will climb to high, dangerous levels. But on the whole, keeping everyone’s exposure dose down (if exposed) could save lives.

Le port du masque chaque fois que vous sortez, même un masque fait maison avec un torchon, est essentiel, c'est un élément crucial du modèle asiatique qui a permis à la Chine (où 98% de la population portait un masque chaque fois qu'elle sortait), à la Corée du Sud et à la République Tchèque d'endiguer très rapidement le coronavirus.

Leur modèle est fondé sur 5 stratégies non-pharmaceutiques:

  • port du masque pour tous,

  • dépistage systématique de tous les cas suspects,

  • isolation des malades et surveillance des personnes en contact

  • confinement strict

  • hygiène stricte (lavage de mains régulier)

Ce n'est pas nouveau, le masque pour toute la population, quel que soit le tissu, était la préconisation majeure déjà... lors de la grippe espagnole de 1918! D'après des études aposteriori, ces stratégies peuvent réduire le nombre de malades de 95% si implémentées à temps, car chaque semaine perdue réduit drastiquement l'efficacité, résultant en dizaines de milliers de morts en plus! Notez que la distanciation sociale est parmis les stratégies les moins efficaces, bien moins que le port du masque ou le confinement, contrairement aux mensonges des députés de la majorité.

MAJ 03/04: aux États-Unis, il y a des discussions très actives dans le gouvernement pour décider de l'obligation du port de masques barrière pour toute la population américaine suite aux nombreuses voix qui se sont élevées. L'État de New-York a déjà décidé de rendre le port des masques en tissus ("bandanas, foulards ou quelconque vêtement") obligatoire. En Europe, nous avons toujours un train de retard il semble.

MAJ 14/03: une nouvelle étude épidémiologique montre que le nombre de nouveaux cas journalier est de 18% dans les pays sans recommandation du port du masque, et de 10% pour les pays recommandant le port du masque. Le nombre de nouveaux morts journaliers s'accroit de 21% dans les pays ne recommandant pas le port du masque, et de seulement 11% dans les pays le recommandant. Une autre étude récente montre que la mortalité converge vers 1 personne pour 3200 dans les pays les plus touchés, et ne dépasse pas 1 pour 1 million dans les pays recommandant le port du masque, et il est probable que ces pays ont réussi à limiter la propagation du virus à moins de 1% de la population. Cela ne fait que confirmer ce qu'une revue systématique de 2012 montrait déjà: l'hygiène des mains (pourtant seule protection préconisée encore à ce jour officiellement par la France) n'est pas suffisante pour endiguer la propagation des coronavirus, mais combiné au port du masque, l'endiguement était drastique.

Tant que nous ne suivrons pas ces stratégies strictement, nous aurons des morts! Ce n'est pas nous qui le disons, mais c'est un consensus des scientifiques spécialistes du sujet.

Il est primordial que chacun tente de montrer l'exemple, en portant un masque systématiquement lorsqu'ils sortent. Les politiques ont aussi un rôle crucial à jouer, et il est inadmissible que par soucis d'apparence et de préservation de la tranquilité publique, ils décident consciemment de ne pas se présenter au public avec des appareils de protection. Les politiques DOIVENT montrer l'exemple, et doivent donc porter ces appareils, ne serait-ce qu'un masque!

La stratégie du port du masque permet non seulement d'aplanir la courbe de surcharge des hôpitaux (flatten the curve) et donc éviter la surcharge au niveau systémique, mais également au niveau individuel de réduire la charge virale, donc le risque de complications sévères!

Stratégie d'aplanissement de la courbe de surcharge des hôpitaux, cela montre avec un visuel simple mais réaliste l'influence que peuvent avoir les interventions non-pharmacologiques sur le nombre de malades et donc le nombre de morts. Image du CDC américain et The Economist, reprise par The New York Times.

Nous pensons que les dirigeants devraient interdire toute sortie sans port de masque ou tissu couvrant le nez et la bouche, même si ce masque doit être fait maison. C'est ce qui avait été fait lors de la grippe espagnole de 1918, avec des amendes pour tous ceux qui sortaient sans masque. Il n'est pas suffisant de limiter les sorties, puisque la population devra toujours sortir à un moment ou un autre pour diverses raisons, dont celle de se réapprovisionner en nourriture ou autre élément de vie nécessaire. Mais tout le monde peut porter un tissu sur le visage, ce qui au moins limitera drastiquement la propagation du virus par les porteurs asymptomatiques et réduira la charge virale et donc les complications sévères pour ceux qui tomberont malades.

MAJ 03/04: l'Académie de Médecine française vient de rendre un avis favorable au port obligatoire des masques en tissu pour la population générale, et son maintien pendant la période de déconfinement. Le rapport original est ici. La veille, le Premier Ministre Édouard Philippe avait annoncé sur TF1 dans "Le Premier Ministre Face à la Crise" que 1 million de masques en tissu mais homologués seraient produits par jour sous peu. C'est une avancée majeure que nous félicitons et qui va permettre de réduire drastiquement la progression de la pandémie en France.

MAJ 04/04: le directeur général de la santé Jérôme Salomon a annoncé lors de la conférence de presse du 03/04 au soir que le gouvernement préconisait maintenant le port de masque "alternatif" (c'est-à-dire en tissu) pour toute la population, sans pour autant le rendre obligatoire pour le moment.

Pour les sources scientifiques concernant ce conseil de port d'un masque fait en torchon (et pas un autre tissu!), voir l'annexe 1 plus bas.

Enfin, si vous souhaitez obtenir une meilleure protection, nous vous invitons à obtenir des masques réutilisables, type respirateur filtre à particule, comme les series 6000-7000 de 3M (ou les imitations), avec des filtres de type P2, FFP2 ou N95. Laissez les masques jetables aux professionnels de la santé, qui eux n'utilisent pas les masques réutilisables, bien que cela pourrait changer en France et aux États-Unis bientôt puisqu'une récente étude a démontré que leur port ne prend pas plus de temps ni n'est plus compliqué que pour un masque jetable, ce qui a poussé JAMA à officiellement recommander les masques réutilisables aux personnels soignants. Pour plus d'infos sur comment choisir un masque réutilisable, nous vous invitons à lire notre précédent billet (archive ici).

Et n'oubliez jamais la règle d'or: ne jamais toucher votre visage durant vos sorties tant que vous ne vous êtes pas lavé les mains.

Enfin, si vous pensez qu'un masque-torchon ne peut pas avoir d'efficacité contre les virus, simplement parce que c'est un objet du quotidien, regardez l'ingéniosité des italiens: ils utilisent des masques intégral de plongée pour pallier au manque de respirateur artificiel.

Crédit image: LCI.

 Plus précisément, c'est le masque Easybreath de Decathlon pour le snorkeling qui est ici utilisé, et est relié à une machine de ventilation par des embouts et valves fabriqué sur-mesure par imprimante 3D, une initiative d'une start-up italienne. Il faut aussi féliciter le groupe Décathlon pour avoir accepté de partager les plans 3D de leur masque et ainsi permettre la création de ces embouts et valves sur-mesure.

Il y a même un plan pour imprimer un masque en 3D de type masque anti-pollution ici (ce qui permet d'avoir un masque étanche - mais il reste le problème de trouver un filtre adéquat!):

Enfin, les masques-torchon sont déjà utilisés par la population de certains pays pour se protéger du Covid-19, comme à Jeju.

MAJ 04/04: comment nettoyer votre masque après usage? N'utilisez pas l'eau de javel ni l'alcool ni le micro-onde! Préférez laisser reposer le masque au soleil en direct (pas à travers une vitre car cela filtre les rayons) pour que les rayons UV le stérilisent. Une autre méthode est sinon d'utiliser la chaleur de la vapeur d'eau bouillante, en plaçant le masque dans un sachet hermétique laminé et de le placer dans un autoclave à 121°C, comme décrit en détail dans cette étude. Ces différents procédés permettent de nettoyer le masque et son filtre à particules en 30 minutes d'après l'université de Stanford, sans réduire la capacité de filtration (ce que font l'eau de Javel, l'alcool et le micro-onde en détruisant la charge électrostatique et en plus en rajoutant des composants chlorés ou d'éthanol qui sont dangereux à respirer).

Stratégies de nettoyage de masques respirateurs filtres à particules par l'Université de Stanford. Ils ont également testé d'autres stratégies comme l'eau de Javel, l'alcool (éthanol), le micro-onde et le péroxyde d'hydrogène, mais cela a été un échec: soit il restait des résidus rendant le masque irrespirable même après plusieurs lavages, soit cela diminuait l'efficacité de filtration du masque:
"In summary bleach and microwaves were failures at point of care because the bleach gases (skin and respiratory irritants) remained after multiple strategies were used to remove them, the microwave melted the masks and soaking them first led to reduced filtration."

 

Des lunettes pour protéger ses yeux des projections

Nous savons maintenant que le virus COVID-19 se transmet non seulement par projects (éternuements, toux), mais aussi par aérosol (gouttelettes de Flugge), et dans tous les autres fluides corporels (selles, salive, etc).

Il peut donc probablement se transmettre par projection dans n'importe quelle muqueuse, dont les yeux et les lésions (voir aussi ici).

Pour protéger vos yeux, le mieux est de porter des lunettes hermétiques, comme des lunettes de plongée. Néanmoins, si vous n'en n'avez pas, porter de simples lunettes de vue ou de soleil diminueront grandement les risques de projection et contamination directe (exemple: par éternuement ou toux), même si le risque de contamination par aérosol restera, mais sera probablement bien moins un problème (les aérosols sont un problème car ils sont aspirés par nos voies respiratoires, nos yeux n'aspirent pas de particules donc il y a moins de chance de dépots).

Si vous avez des lésions sur vos mains, il peut aussi être judicieux de porter des gants, que ce soit en coton ou en latex/vinyl, pour recouvrir ces lésions afin de vous prémunir du risque de contamination via ces lésion.

Portez un bonnet et des sur-vêtements ou manteaux!

Nous conseillons également de porter un bonnet lors de vos sorties, car cela tiendra vos cheveux en place et vous évitera de vous toucher les visage en repeignant vos cheveux avec vos mains. C'est un petit détail qui a toute son importance, puisque c'est un mode d'auto-contamination importante.

D'autre part, porter un bonnet vous facilitera la procédure de décontamination et évitera la nécessité de vous asperger de l'eau de Javel dans les cheveux.

Porter des gants est moins protecteur que de se laver les mains régulièrement, mais si vous avez des lésions sur les mains, des gants devraient être protégés car le virus peut probablement infecter par contact sur ces lésions.

Enfin, porter des sur-vêtements, comme un manteau bien recouvrant, vous permettrant de vous décontaminer plus facilement et confortablement avec des brumisations d'eau de Javel sur vos couches de vêtements externes sans pour autant vous retrouver trempé.

L'idée, c'est que tout ce qui est en contact avec l'air extérieur peut être contaminé, et doit donc être décontaminé. Si vous portez des couches de vêtements, si vous décontaminez ces couches externes ce devrait être suffisant. Bien entendu si vous êtes paranoïaque/hyper précautionneux, libre à vous de décontaminer également vos sous-couches de vêtements en-dessous.

Néanmoins, ces surcouches de vêtements ne sont pas nécessaires, car le virus ne se transmet pas par la peau (sauf si lésion). Ces surcouches ne servent qu'à vous faciliter la décontamination et éviter de déplacer le virus depuis une autre partie de votre corps (ou habits) vers votre visage via vos mains, ce qui peut mener à une auto-contamination.

Pas de gel hydro-alcoolique? Lavez vous les mains avec... l'eau de Javel à 5° !

Bonne nouvelle! Le virus possède une enveloppe lipidique et est donc ce qu'on appelle un "virus à enveloppe". Ça signifie que n'importe quel savon est efficace pour tuer ce virus!

Nous savons tous qu'il y a une pénurie de gel hydro-alcoolique, même pour les soignants. Pourtant, il y a encore des tonnes d'eau de Javel disponibles! Alors pourquoi ne pas l'utiliser? Serait-ce moins efficace contre les virus que l'alcool?

Et bien pas du tout, et même au contraire: l'eau de Javel a une efficacité supérieure et plus fiable pour tuer les virus d'après le Centre de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN-PARIS-NORD), s'est montrée efficace spécifiquement contre le [coronavirus A/H1N1 en 2008 par l'institut Pasteur](l’activité virucide de l’eau de Javel sur le virus Influenza virus A/H5N1 a été démontrée par l’Institut Pasteur de Lille.), virus très similaire au COVID-19. L'eau de Javel est depuis longtemps l'outil premier dans la lutte contre le bioterrorisme en France (voir page 38) et dans la désinfection des matériels médicaux et des surfaces à l'hôpital. L'eau de Javel (Bleach ou Sodium Hypochlorite en anglais) est conseillée par l'EPA aux USA pour nettoyer, très rapidement (juste 1 minute!) les surfaces contaminées au coronavirus. Ce n'est pas nouveau, l'eau de Javel a déjà fait ses preuves en éradiquant la pandémie de tuberculose. Quand vous voyez un sas de décontamination dans les films, dans la réalité ce serait de l'eau de Javel.

En d'autres termes, si vous n'avez plus de gel hydro-alcoolique, vous pouvez utiliser de l'eau de Javel sans problème pour tuer le coronavirus. L'eau de Javel à 5° peut être utilisé sans problème en antiseptique sur la peau et comme décontaminant de vêtements.

Cette étude montre que 0.1% d'eau de Javel (soit < 1°!) seulement est suffisant pour éliminer les coronavirus en moins d'1 minute! Tout comme d'ailleurs l'éthanol à 62-71%, ou 0.5% de péroxide d'hydrogène dans le même temps. Donc avec 5° d'eau de Javel, soit 1.6% de concentration, vous pouvez être certain de l'efficacité contre le COVID-19, et vous n'avez pas besoin d'être hyper précis dans la dilution pour avoir une efficacité car il suffit d'un seizième seulement pour que cela soit efficace. Vous l'aurez compris, ce virus est en vérité très fragile même s'il est très contagieux et létal, il suffit de quelques mesures sanitaires simples et accessibles pour le tuer.

Concrètement, il suffit d'acheter de l'eau de Javel concentrée soit en liquide, berlingot ou pastilles (nous conseillons ces dernières car cela prendra moins de place dans vos courses et vous en aurez pour plus longtemps). Vous pouvez ensuite en verser et diluer avec de l'eau du robinet dans un brumisateur à vitre (aussi appelé un "pistolet lave vitre" ou "spray" ou "vaporisateur") qu'on trouve dans toutes les grandes surfaces, ou soit dans les petits brumisateurs de parfum de voyage pour garder sur vous et utiliser pour laver vos mains pendant vos trajets.

Vous n'êtes pas sûr de savoir comment diluer correctement l'eau de Javel à 5° pour que ce soit efficace contre le virus mais que ça ne vous brûle pas? Nous avons fait un petit calculateur ci-dessous (avec un lien mirroir ici que vous pouvez facilement partager), cliquez et tirez la souris sur les zones sur-lignées pour changer les valeurs:

Calculateur de dilution d'eau de Javel pour décontaminer (virus, bactéries, etc).

Préconfigurer pour application comme
:

Si j'ai de l'eau de Javel à° chlorométriquesde Gay-Lussac (%de concentration en chlore actif) et que je veux diluer à° chlorométriques(%)(ce qui est adéquat pour un antiseptique sur plaies)(ce qui est adéquat pour un antiseptique sur peau saine et décontaminant vêtements)(ce qui est adéquat pour un décontaminant de surfaces)dans un récipient demL(L), il faut mettre 1 titre d'eau de Javel et rajoutertitres d'eau du robinet.

Autrement dit, il faut remplir 1/d'eau de Javel, et remplir le reste,/, d'eau du robinet. Cela équivaut dans un récipient demL à remplirmL d'eau de Javel et remplir le reste,mL, d'eau du robinet.

Note: d'après cette étude, il suffit de seulement 0.1% d'eau de Javel (<1°) pendant une minute seulement sur la surface à décontaminer pour être efficace contre les coronavirus comme le COVID-19! Nous conseillons tout de même une concentration à 5° d'eau de Javel (~1.6%) comme recommandé pour l'usage médical et contre le bioterrorisme, ce qui vous assurera une efficacité certaine contre le coronavirus mais aussi les autres virus et bactéries tout en étant adapté à une application sur la peau (mais attention à ne pas en mettre dans les yeux ni à en respirer trop tout de même!).

Si vous n'avez pas de récipient gradué pour mesurer le volume, vous pouvez sinon vous débrouiller à la Fort Boyard, en utilisant des petites bouteilles d'eau ou de coca ou des canettes, qui ont des volumes standard, pour transvaser la quantité dont vous avez besoin. Faites attention à bien respecter le dosage: trop fort peut vous brûler la peau, trop peu ne donnera pas de garanties suffisantes d'efficacité contre les virus.

N'oubliez pas de tester d'abord une petite quantité sur votre peau, par exemple sur vos bras, pour voir si la concentration n'est pas trop importante, et restez à portée d'eau pour pouvoir laver la zone s'il y a un problème. À 5°, l'eau de Javel ne doit en aucun cas vous brûler.

Concrètement, lorsque vous rentrez chez vous, vous devez vous décontaminer à chaque fois, sinon le virus peut rentrer avec vous. Voici la procédure que nous conseillons:

  1. Prenez le brumisateur à vitre préalablement rempli avec de l'eau de Javel diluée à 5°,

  2. Aspergez-en sur vos mains, et lavez-vous les mains (sans eau) avec l'eau de Javel,

  3. Aspergez ensuite votre visage (fermez les yeux! Vous ne devez pas avoir de l'eau de Javel dans les yeux! Porter des lunettes évite ce problème), et vos vêtements sur vous, y compris les cheveux/bonnet et le masque.

  4. Aspergez également tous les objets que vous comptez ramener de l'extérieur vers chez vous, puisque sans cela, le coronavirus peut survivre 1 jour sur du carton et plusieurs jours sur d'autres surfaces lisses plus dures.

  5. En pénétrant chez vous, après décontamination, placer les habits SAUF le masque dans un sac en plastique (vérifiez qu'il n'y a pas de trous!), refermer et laisser reposer pendant 1 jour, le temps que le virus resté sur les textiles meurt de lui-même, ce qui devrait arriver au bout de 4 heures seulement puisque les textiles absorbent et donc dégradent l'enveloppe du virus. C'est une mesure de grande précaution, puisque théoriquement avec la procédure de décontamination à la javel, cela devrait accélérer la mort du virus. Néanmoins, il est difficile de s'auto-décontaminer entièrement, il y a toujours des parcelles de vêtements qui n'auront pas eu assez d'eau de javel, donc en manipulant les vêtements sans les laisser reposer 24h dans un sac fermé, vous risquez de disperser des particules de virus sur vos mains et dans l'air, qui peuvent vous auto-contaminer (par vos mains) ou se poser sur des surfaces chez vous, et là le virus peut rester en vie bien plus longtemps jusqu'à 5 jours. Il vaut donc mieux ne prendre aucun risque et laisser les vêtements reposer 24h dans un sac fermé en attendant que le virus meurt sur toutes les parcelles de textiles par absorption.

  6. Ne touchez pas d'autre élément, allez prendre une douche de suite afin de nettoyer non seulement les résidus de virus, mais également de chlore d'eau de Javel:

    • Lavez-vous les mains (de façon exhaustive: le creux de la main, entre les doigts, le bout des doigts, le dos de la main).
    • Sous le jet d'eau, vous pouvez maintenant enlever votre masque.

    • Nettoyez votre visage et vos cheveux au plus vite dès que vous rentrez dans la douche, car c'est par le visage que vous risquez le plus de vous auto-contaminer.

    • Ensuite vous pouvez nettoyer le reste de votre corps tranquillement.

Si vous devez ressortir avant, par exemple le même jour, changez de vêtement et de masque. Idéalement, nous conseillons d'avoir 3 tenues complètes (y compris 3 masques), afin de ne pas avoir à toujours réutiliser les mêmes vêtements, mais ainsi pouvoir tourner entre les vêtements, ce qui réduira encore plus les risques. Dans tous les cas, ne rouvrez jamais le sac contenant les vêtements contaminés avant 24h complètes. Ce délai passé, vous pouvez laver vos vêtements et le masque (bien entendu, placez les chaque jour dans un sac différent, car sinon vous pouvez être contaminé - il ne faut réouvrir le sac que seulement après au moins 1 jour!).

Pour plus d'informations sur le choix de l'eau de Javel comme décontaminant et les procédures à suivre si vous avez un masque respirateur réutilisable, vous pouvez consulter notre billet précédent (archive ici).

Une question demeure: pourquoi l'eau de Javel ne profite pas d'une meilleure publicité alors que le gel hydro-alcoolique manque? Pourquoi les soignants n'utilisent que le gel hydro-alcoolique? En vérité, l'eau de Javel est bien utilisée dans les hôpitaux, mais davantage pour nettoyer les surfaces et le matériel médical (voir les liens ci-dessus comme celui de Médecins Sans Frontières). L'eau de Javel peut également être utilisée pour se nettoyer les mains quand diluée à 5°, mais le gel est plus pratique car il s'évapore rapidement et tout seul, et permet donc aux soignants de pouvoir retravailler rapidement avec les mains sèches (ça et aussi l'odeur qui est moindre qu'avec l'eau de Javel ;-) ). À part cet avantage "ergonomique", nous ne voyons aucune différence à utiliser du gel hydro-alcoolique ou de l'eau de Javel. Pour la population, pour qui l'accès au gel hydro-alcoolique est maintenant restreint, l'eau de Javel à 5° est une excellente solution.

Addendum important: ne nettoyez pas vos animaux ni à l'eau de Javel ni à l'alcool! Cela n'est pas nécessaire et dangereux pour vos animaux! Un simple lavage au savon suffit à tuer ce virus puisqu'il possède une enveloppe lipidique, les lipides étant la cible principale des savons. Même pour vous, un lavage au savon est suffisant lorsque vous êtes à la maison. Le gel hydro-alcoolique et l'eau de Javel à 5° n'ont une utilité que par l'ergonomie qu'ils offrent dans la décontamination de surfaces externes (ex: nettoyer les cartons de courses à l'extérieur et vous décontaminer vous et vos vêtements avant de rentrer) et dans la mobilité (ex: vous nettoyer les mains pendant vos trajets à l'extérieur sans avoir accès à l'eau). À la maison, vous n'avez donc pas besoin d'eau de Javel!

Addendum 2: certains nettoyent leur nourriture à l'eau de Javel... Il ne faut PAS! C'est de la folie! La meilleure façon de nettoyer vos courses du coronavirus est de simplement attendre quelques jours avant de manipuler les produits (se référer à cette étude-ci et le tableau I dans cette étude-ci pour savoir combien de temps le virus est susceptible de survivre en fonction du type de surface). Si vous voulez vraiment nettoyer vos aliments, nettoyez au savon ou liquide vaisselle, et rincez abondamment pour qu'il ne reste plus de liquide nettoyant avant de cuisiner l'aliment. N'utilisez surtout pas l'eau de Javel ni l'alcool, c'est inutile et dangereux si vous en ingérez!

Addendum 3: Ne nettoyez pas vos masques à l'eau de Javel ni à l'alcool ni au micro-onde! Non seulement cela n'est pas le plus efficace, mais cela laisse des résidus qui peuvent être nocif à la respiration quand vous remettrez les masques, et de plus détruit la charge électrostatique des masques filtrants type N95/FFP2 (donc vous le rendez moins filtrant en les nettoyant ainsi)! Préférez plutôt le nettoyage à la vapeur d'eau bouillante ou au soleil comme décrit par la faculté de Stanford et l'Université de Delft (voir les instructions plus détaillées plus haut dans la section précédente sur les masques).

Addendum 4 du 20/05/2020: ne mélangez surtout pas l'eau de Javel avec d'autres produits comme l'ammoniac! Et n'utilisez pas de concentration trop fortes! C'est non seulement inutile car l'eau de Javel à 5°, voire même à 0.1% est suffisante pour inactiver le virus, mais en mélangeant ou en utilisant des concentrations trop fortes, cela créera des vapeurs toxiques!

Que faire si vous attrapez ou suspectez d'avoir le coronavirus?

Il nous faut aussi aborder cette question puisque cela reste une possibilité.

Les choses changent très vite de ce côté, aussi nous vous conseillons de lire les instructions officielles sur https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus

Néanmoins, il y a quelques éléments qui ne changeront pas, et qui sont toujours utiles:

Symptômes

  • Comment différencier le Covid-19 d'une simple grippe saisonnière? La principale différence est la durée d'incubation: 1 à 4 jours pour la grippe saisonnière, 2 à 14 jours (médiane à 5 jours, 97.5% ont les symptômes en 11.5 jours) pour le Covid-19, ce qui est jusqu'à près de 3 fois le temps d'incubation de la grippe saisonnière. Donc si vous respectez le confinement et n'êtes pas sorti depuis une semaine, et que vous commencez seulement à développer des symptômes, c'est plus probablement le Covid-19.
  • Ne prenez PAS d'ibuprofen ou tout autre anti-inflammatoires, cela peut vous tuer même si vous êtes jeune. Si vous en preniez avant pour une autre maladie que le Covid-19, contactez votre médecin pour savoir si vous devez continuer ou arrêter le traitement avant toute modification.

  • Le COVID-19 peut attaquer deux systèmes: le système respiratoire (voies inférieures = poumons), et le système cardiovasculaire.

  • Les symptômes respiratoires peuvent varier d'une simple grippe pour ceux qui ont le virus dans les voies respiratoires supérieures, à une pneumonie sévère pour ceux chez qui le virus a réussi à atteindre les voies respiratoires inférieures. Dans ce cas, les symptômes incluent la fièvre, toux, nez coulant, gorge enrouée, etc.

  • Plus grave, de nombreux malades n'ont pas de symptôme respiratoire, mais des symptômes cardiaques voire digestifs: palpitations (tachycardie), souffle court, douleurs dans la poitrine, tension/pression artérielle haute, et ce sans les symptômes respiratoires avec peu ou pas de fièvre ni de toux. Dans ce cas, le pronostic est pire, ces signes doivent alerter et nécessitent une prise en charge immédiate.

  • Portez un masque, et vos proches aussi, pour éviter de contaminer vos proches dès les 1ers symptômes, même si vous n'êtes pas sûr que ce soit le COVID-19. Les masques, même fait maison, offrent davantage de protection lorsque portés par les personnes non contaminées. Le port du masque peut sauver vos proches, en particulier si ce sont des personnes agées. Il peut aussi aider à réduire la sévérité de votre maladie, en évitant que vous soyez davantage contaminé. Si vous n'avez pas de masque chirurgical, portez au moins un masque de papier, ou mieux, un masque-torchon comme décrit plus haut, qui protègera vos proches presque autant qu'un masque chirurgical. Notez qu'il n'est jamais trop tard: il suffit de commencer à porter le masque et de se nettoyer souvent les mains dans les 36h de l'apparition des symptômes pour éviter la contamination dans la grande majorité des cas. Et même si vous tardez encore plus à réagir, porter le masque plus tard permet sans aucun doute de réduire la charge virale et donc la sévérité des symptômes. Ne vous en privez donc pas!

  • Les personnes agées et/ou fragiles sont plus à risque de complications (voir slide 29 ici), mais les jeunes ne sont pas sans risque non plus, surtout si faiblesse pulmonaire (ex: asthme) ou cardiaque (ex: diabète, arrythmies) ou maladies du foie. Lorsque les hôpitaux seront surchargés, ceux-ci ne seront pas sauvés, les médecins devant suivre une échelle d'évaluation de la fragilité. Ce n'est pas par choix qu'ils font cela: les personnes plus fragiles nécessitent davantage de soins, donc pour une personne fragile sauvées, on aurait pu en sauver 2, 3 ou plus d'autres dans le même temps. Quand l'hôpital n'est pas surchargé, les personnes fragiles peuvent être prises en charge pour toute la durée nécessaire, mais en période de pic pandémique, comme en Italie ou Espagne, c'est impossible. C'est pour cela que si vous n'êtes pas malade, vous devez à tout prix éviter de tomber malade, que ce soit du coronavirus ou d'une pathologie, afin d'aider à diminuer la charge des hôpitaux et ainsi sauver des vies.

  • Prenez votre température régulièrement et suivez l'évolution. Si votre température empire, contactez votre médecin traitant ou le SAMU.

  • Prenez votre rythme cardiaque régulièrement. Si vous n'avez pas d'appareil, utilisez votre smartphone avec LED en installant une application comme Accurate Heart Rate Monitor sur Android. Si vous avez un tensiomètre, utilisez-le, ce sera plus précis.

  • Si vous avez des douleurs dans la poitrine ou dans le dos quand vous respirez, ça peut être un signe (pneumonie) du coronavirus.

  • Si vous avez des douleurs digestives, même sans signe pulmonaire, ça peut aussi être un signe atypique du coronavirus (qu'on observe tout de même dans 50% des cas d'après une étude), peut-être lié à la forme cardiaque (plus sévère) du virus.

  • Si vous perdez le goût ou l'odorat (anosie), cela peut être un signe du coronavirus, même si vous n'avez aucun autre symptôme, et c'est plus souvent observé chez les jeunes.

Pathophysiologie: un virus qui attaque les poumons... et le coeur et le foie!

On en sait maintenant un peu plus sur les dégats que peut causer le COVID-19 sur les organes humains:

En résumé: le virus COVID-19 dans les cas graves cause des pneumonies virales + infarctus du myocarde + hépatite virale. Il cause de plus dans une grande majorité des cas une dysrégulation lipidique chronique (c'est-à-dire sur le long terme), ce qui signifie que la majorité des survivants ne s'en sortent pas indemnes. C'est pour cela que des prédispositions de faiblesses ou maladies des poumons ou du coeur mettent ces personnes le plus à risque de complications.

Il y a en plus une intéraction, les malades avec une pneumopathie due au COVID-19 ont plus de chances d'avoir aussi des atteintes cardiaques dues au COVID-19.

De plus, les médicaments anti-viraux (comme la chloroquine) empirent les problèmes cardiaques, donc indirectement ça limite en plus les possibilités thérapeutiques, et en plus ces anti-viraux peuvent faciliter l'infection au COVID-19 et autres coronavirus, il y a une intéraction néfaste entre ces médicaments et cette famille de virus!

Traitements : comment limiter la casse?

Si vous souhaitez savoir comment les médecins traitent les cas de pneumonies dûes au COVID-19 à l'hôpital, nous vous conseillons la lecture de cet excellent article. En résumé, ce ne sont principalement que des soins palliatifs, avec parfois quelques anti-viraux. C'est le corps du malade qui doit trouver un moyen de se guérir du COVID-19, les médecins pour le moment ne peuvent que donner des soins pour réduire la douleur et essayer de maximiser les chances de réussite, mais ne peuvent guérir le malade.

Certaines molécules sont en cours d'exploration, une liste de molécules à investiguer et à éviter sont ici par la SFAR, autorité en France concernant les recommandations en anesthésie et réanimation. La chloroquine associée à l'azithromycine, comme conseillé et étudié par le Dr. Didier Raoult en fait partie. Elle est déjà recommandée dans le traitement du COVID-19 dès la détection de symptomes dans de nombreux pays, dont une grande étude à l'échelle européenne. En France, les recommandations actuelles sont d'utiliser ce médicament seulement pour les cas graves, ce qui est trop tard. Néanmoins, il est probable que nous n'aurons pas assez de chloroquine, puisque l'administration a décidée de placer en redressement financier la SEULE usine habilitée à produire de la chloroquine en France, ce 20 mars 2020, en pleine pandémie de coronavirus.

Étrangement, la vitamine C, que nous décrivons en détail ci-dessous comme un traitement adapté, n'est pas dans cette liste, malgré des bénéfices bien démontrés scientifiquement.

Vitamine C : pour limiter l'aggravation vers des formes sévères en protégeant les poumons et le coeur

Vitamine C (acide L-ascorbique) pure en poudre, seule forme permettant un dosage thérapeutique (0.5 à 6g/j pour un adulte)

La vitamine C (ou acide L-ascorbique, ou ascorbic acid en anglais) est un très puissant anti-oxydant que le corps humain ne peut pas synthétiser, ayant perdu cette capacité durant son évolution. La vitamine C provient donc uniquement de l'alimentation, et on peut facilement être en déficience (maladie du scorbut). Le "L" dans le nom scientifique signifie que c'est la forme lévogyre de l'acide ascorbique, puisque c'est la seule forme active. Les anglais ne spécifient jamais ce "L", quel que soit l'acide.

Vous avez probablement entendu parler du fameux hôpital de Shangai qui aurait traité ses patients COVID-19 à la vitamine C. Cette information est une fake news, elle a été détournée d'articles (ici et ici) de 2005 (donc bien avant COVID-19!) s'agissant de la grippe aviaire, autre coronavirus, et publiés dans un journal douteux de médecine alternative ("orthomédecine"). Il n'y a à notre connaissance et selon notre propre revue de la littérature eu aucun essai clinique pour le moment de la vitamine C sur des patients COVID-19.

Notons tout de même que depuis très récemment (28 mars, bien plus tard que la fake news), des hôpitaux américains et chinois ont décidé de donner de la vitamine C en supplémentation aux patients COVID-19 par précaution, sans pour autant savoir si c'est efficace par manque de recul.

Ce qui fait sens, et n'est pas forcément spécifique au COVID-19: la vitamine C est utilisée depuis des décennies (au moins depuis 1930) dans les hôpitaux pour ses propriétés anti-oxydantes pour prévenir les complications des pneumopathies et cardiopathies sévères, à des doses allant jusqu'à 200g/j en intraveineuse, quand la dose recommandée de vitamine C est de 200mg/j. Donc rien d'étonnant à ce que des hôpitaux utilisent la vitamine C pour les patients les plus critiques en soins intensifs, c'est une pratique standard.

Ce n'est donc pas une information nouvelle, les effets bénéfiques et l'innocuité de la Vitamine C sont connus depuis bien longtemps. Mais est-ce que ça pourrait vraiment aider spécifiquement pour le COVID-19?

Pour répondre, nous allons nous fonder sur des travaux sérieux, dont notamment la prestigieuse institution Cochrane, dont les revues systématiques servent de base pour la plupart des recommandations nationales et internationales dans la pratique médicale, dont en particulier celle-ci, celle-ci et une mise à jour en 2017 par le même auteur ici. Le NIH a aussi un article résumant les effets de la Vitamine C, bien qu'il n'utilise pas les dernières sources.

Résumé de ces recommandations: la vitamine C n'empêche pas la contamination, mais pour les malades, des doses dès 0.5g/j mais avec plus d'effets avec des doses plus grandes de plusieurs grammes par jour pour les adultes (exemple: 8g/j) et 2g/j pour les enfants empêchent l'aggravation des pneumonies vers des formes plus sévères nécessitant une ventilation respiratoire, et protège le coeur des injures au myocarde que les coronavirus peuvent produire, et de plus a un effet sur le système immunitaire et est aussi un "potentiateur" d'anti-viral. Pour obtenir ces effets, il est essentiel de prendre la vitamine C dès l'apparition des premiers symptômes. Vu l'absence de risque sérieux, le coût bas, la disponibilité et le ratio bénéfice/risque, il est conseillé à chacun de tester le traitement de vitamine C, même si le bénéfice ne semble apriori limité (ex: pas très malade au début de maladie, vaut mieux quand même en prendre).

Pour paraphraser: il ne sert à rien de prendre de la vitamine C tout le temps (sauf à des doses de 60mg/j à 200mg/j pour éviter la déficience), mais si vous êtes malade, prenez-en dès les premiers symptômes, car au pire ça ne fera rien, et au mieux ça peut vous éviter une pneumonie ou un infarctus du myocarde sévères (autrement dit, vous sauver la vie puisqu'à ce stade 60-70% des malades graves meurent en réanimation). Ces effets thérapeutiques sont présents même s'il n'y a pas de déficience. Et vous ne risquez rien avec la vitamine C à part peut-être une diarrhée ou autre trouble digestif bénin, auquel cas il suffit de réduire la dose.

En détail, la Vitamine C:

  • possède une efficacité clinique thérapeutique (c'est-à-dire pour réduire l'aggravation des symptômes pulmonaires et cardiaques) dès 500mg/jour et jusqu'à plusieurs grammes/jour.

  • a un effet qui est dépendant de la dose linéaire: plus vous en prenez, plus il y aura d'effet. Il y a une limite en prise orale qui est différente pour chaque personne, il faut donc tester au cas par cas. Pour les cas non sévères, la littérature conseille un maximum de 8g/j, tandis que pour les malades sévères qui risquent d'aller en réanimation, la dose peut monter à plusieurs centaines de grammes/jour en intraveineuse.

  • cet effet thérapeutique fonctionne même s'il n'y a pas de déficience (contrairement à l'effet sur l'incidence), car les pneumonies causent de toutes façon un stress oxidatif et donc une déficience en vitamine C, mais la vitamine C a de toutes façons un effet au-delà des déficiences puisqu'il y a un effet dose-dependent qui est linéaire, donc indépendant d'une potentielle déficience.
  • ne réduit pas l'incidence (c'est-à-dire les risques de tomber malade) sauf en cas de déficience ou des conditions spécifiques: soit quand il y a déficience dûe au stress oxydatif dû à l'exertion physique intense (grands sportifs), soit quand risque de contagion communautaire est élevée (virus très contagieux ou quand les individus sont souvent en communauté rapprochée comme les militaires), soit si c'est des virus qui ciblent les voies respiratoires inférieures, soit déficience pré-existante en vitamines C (scorbut, asthme), soit fumeurs ou personnes vivant avec des fumeurs (fumeurs passifs) - donc sauf ces cas, il ne sert à rien de prendre de larges doses de vitamine C en préventif pour la grande majorité des personnes, la dose recommandée de 200mg/j suffit si l'on n'est pas malade!

  • réduit drastiquement le nombre de malades avec des pneumopathies sévères, c'est-à-dire que ceux qui ont pris des hautes doses de vitamine C (plusieurs grammes/j) avaient 80% moins de chances d'avoir une pneumonie grave (nécessitant la mise sous respirateur) que ceux qui ne prenaient pas de vitamine C, même sans déficience (étude chez des militaires!).

  • réduit significativement le nombre de jours placés sous respirateur artificiel pour les patients critiques, et la durée du séjour à l'hôpital, avec les patients les plus critiques (càd restant le plus longtemps sous ventilateur) ayant le plus de bénéfices (plus grande réduction du nombre de jours à l'hôpital).

  • plus la maladie est sévère, plus la vitamine C aide. Ceux qui n'ont qu'une forme légère n'auront pas ou peu de bénéfices (mais pas de malus non plus).

  • innocuité à des doses allant jusqu'à 200g/jour, mais 0.5g à 2g/jour sont déjà considérés des hautes doses pour des malades en dehors des ICUs, et dans les ICU (soins intensifs) ça peut aller de 2g à 6g/jour voire plus en intraveineuse si ventilé mécaniquement (200g/jour). Dans le cadre des grippes saisonnières, les doses allaient jusqu'à 2g/j pour les enfants, et 8g/j pour les adultes!

  • La dose maximale selon la plupart des agences sanitaires est de 2g/j pour adultes étant basée sur le fait que certains peuvent subire la diarrhée, ce qui est un effet secondaire très bénin, sachant que des malades avec une pneumonie ont pu prendre 100g/jour sans avoir de diarhée dans plusieurs études.

  • très bonnes preuves d'un effet thérapeutique, c'est-à-dire qui guérit ou en tout cas prévient l'aggravation vers des dégats aux organes plus sévères, surtout pour les pneumonies sévères où le bénéfice sera plus visible plutôt qu'avec des pneumonies modérées, et avec plus de bénéfices à haute dose, que ce soit pour des malades en-dehors ou dans les soins intensifs, et avec plus de bénéfices pour les malades sous assistance respiratoire/ventilés mécaniquement

  • Vitamine C a aussi un effet bénéfique sur le système immunitaire et en particulier sur la grippe saisonnière (qui est un coronavirus) + prendre pendant au moins 5j consecutifs pour voir effets

  • Il faut prendre DES LES PREMIERS SYMPTOMES au plus vite, c'est probablement un facteur essentiel!!!

  • aucun problème à tester au cas par cas pour voir si ça vous aide, en prenant de la vit C dès les 1ers symptômes.

  • attention meme si ca diminue vos symptômes, ça ne vous rend pas moins contagieux, il faut donc porter un masque!

  • contrairement à une idée préconçue, pas besoin que l'administration soit en intraveineuse pour voir des effets, en oral ça marche aussi

  • aide également contre les dommages chroniques de dysrégulation lipidique menant aux troubles métabolique (diabètes, obésité, peut-être Alzheimer) que le COVID-19 (comme les autres coronavirus) cause (voir cette revue systématique de Nature et ici).

  • protège non seulement des aggravations pulmonaires, mais aussi cardiaques chez les patients critiques en soins intensifs, dont les fibrillations atriales et pour la rescussitation, les dommages après hypoxie, et les AVC et les infarctus du myocarde (comme causé par le COVID-19). Voir aussi ici pour la vitamine C et les infarctus du myocarde.

  • possède une activité de potentialisation anti-virale, c'est-à-dire qui limite la progression des virus en configurant le système immunitaire d'une certaine façon, ce qui a démontré une efficacité en particulier sur les coronavirus comme la grippe saisonnière et la grippe aviaire (voir ici, ici, ici, ici), tout en protégeant le coeur, ce qui est extrêmement utile puisque la plupart des anti-viraux peuvent endommager le coeur et donc les patients COVID-19 qui sont fragilisés par le virus qui attaque déjà leur coeur. La vitamine C (en grandes quantités) réduit aussi la progression/aggravation d'autres maladies comme le SIDA.

  • La combinaison avec la Vitamine E pourrait peut-être aider davantage, mais attention: la vitamine E a une dose limite bien plus dangereuse et petite, et elle n'a pas démontrée seule de bénéfices pour la protection contre les maladies cardiovasculares (voir ici et ici). Nous déconseillons donc la supplémentation de vitamine E dans le cadre du COVID-19, préférez la vitamine C pure et seule.

  • En prévention, limitez-vous à des petites quantité d'environ 200mg/j (notez bien: milli grammes, c'est 1000 fois moins qu'un gramme!), juste afin d'éviter les carences, car en carence (scorbut), on sait que c'est un facteur de risque de sévérité de maladie ET d'incidence (les personnes avec un scorbut tombent plus souvent malades de maladies infectieuses respiratoires). Sinon, si vous n'êtes pas en carence, pas besoin de prendre plus de vitamine C en prévention. Les hautes doses (plusieurs grammes par jour) ne sont utile que lorsqu'on est malade! Car ça n'empêche pas de tomber malade si pas de carence!

  • Si pris à temps ca empeche propagation dans le corps et donc réduit durée. Mais sinon si pris plus tard, la maladie durera aussi longtemps que sans Vitamine C, mais avec ça réduira les dommages sur les poumons (pneumonie sévère) et le coeur (myocarde) et donc la possibilité de se retrouver ventilé mécaniquementen soins intensifs. Donc la prise de Vitamine C plus tôt est mieux, mais plus tard est utile aussi.

  • Meme 500mg suffisant, en prenant dose la plus haute, 8g/j, ça fait 62 jours de traitement! Sachant que la période de convalescence est de 14 jours environ, c'est largement assez pour que 4 à 5 malades sous un même toit l'utilise! Sachant que c'est peu probable (puisque les jeunes ont apriori bien moins besoin), 500g pur en poudre sont largement suffisant pour une famille. Ne soyez donc pas des rhinocéros (Ionesco), ne prenez pas plus que nécessaire!

  • Vitamine C liposomale est un peu plus efficace que la Vitamine C sans encapsulation (pure), mais c'est bien moins bien qu'en intraveineuse. Ça signifie que si vous pouvez, c'est mieux en liposomal, mais sinon ça fonctionne tout de même la Vitamine C pure.

    Vous pouvez aussi prendre en liquide, mais se conserve beaucoup moins bien une fois ouvert (seulement 1 semaine) par rapport à la poudre (plusieurs mois si refermé hermétiquement). Mais les poudres ne sont en général pas liposomales.

  • N'est pas toxique même à très hautes doses d'après des études longitudinale sur presque 10 ans, puisque, contrairement à la vitamine A ou D par exemple, la vitamine C est soluble dans l'eau et peut donc être excrétée du corps très facilement. Néanmoins, la vitamine C à haute dose peut causer des effets secondaires bénins comme la diarrhée ou peut-être une oxalose (calculs rénaux) chez certaines personnes, même si cela n'est pas confirmé. Pour citer le NIH: "The most common complaints are diarrhea, nausea, abdominal cramps, and other gastrointestinal disturbances due to the osmotic effect of unabsorbed vitamin C in the gastrointestinal tract".

  • est déficiente chez les personnes asthmatiques, il est donc judicieux de supplémenter.

  • pourrait spécifiquement prévenir l'apparition de symptômes aggravés dont l'insuffisance dans les voies respiratoires inférieures chez les malades COVID-19 comme suggéré par deux revues de littérature (ici et ici).

  • pourrait réduire la charge virale lorsque pris avant l'infection.
  • Dans le cadre des malades sévères en stade avancé nécessitant d'aller en réanimation, l'administration par voie intraveineuse est préférée à des doses pouvant surpasser 100g/j (notamment dans les études cardiaques, voir ci-dessus). Mais peu ont étudié l'influence du moment d'administration: vaut-il mieux administrer avant l'intubation comme le suggère pertinemment @DmclDoc, ou durant/après l'acte comme c'est le cas dans la plupart des études? Une étude sur animal dans le cadre d'une opération de reperfusion chez des porcs ischémiques (qui ont un AVC). Cette étude a trouvé qu'administrer la vitamine C avant la reperfusion offrait de bien meilleurs résultats que pendant. Puisque la vitamine C ayant des effets à la fois sur les systèmes pulmonaires et cardiovasculaires, il serait intéressant qu'une étude explore la question dans un cadre pulmonaire vis-à-vis des intubations.

Vu les doses nécessaires pour avoir un effet thérapeutique, la plupart des formulations de vitamine C (qui sont de l'ordre de 60mg à 200mg par capsule) ne sont pas adéquates. Il ne faut PAS avaler plusieurs comprimés si c'est ce que vous avez, car il n'y a pas que de la vitamine C, mais aussi pleins d'adjuvants, autres vitamines et peut-être additifs qui peuvent eux s'avérer dangereux en surdosage!

Alors où trouver la formulation adéquate? Cherchez "acide L-ascorbique pur en poudre" (ou "acide l-ascorbique" ou "vitamin c/ascorbic acid" en anglais sans le l, les anglais ne le mettent jamais pour les acides), ça se vend au kilo pour les sportifs (comme presque toutes les vitamines).

Et svp ne dévalisez pas les stocks car pas besoin d'utiliser en préventif car ça ne sert à rien, c'est seulement à utiliser si vous tombez malade. Aussi la vitamine c est facile à produire, il n'y aura pas de pénurie. Donc n'achetez pas plus que nécessaire, ne contribuez pas à une pénurie artificielle temporaire svp ! Calculez-donc: 500g en suivant la thérapie à la dose maximale de 8g/j pour un adulte, ça permet de suivre 62.5 jours de traitement, soit 15 jours de traitement pour 4 personnes (durée de la période la plus dangereuse avec le nouveau coronavirus à partir de l'apparition des premiers symptômes, au bout de 6j c'est là qu'il y a le plus souvent des aggravations). 500g de vitamine C pure suffisent donc amplement pour une famille !

ATTENTION: il ne s'agit pas de substituer la vitamine C au contact avec les médecins ni de remplacer d'autres traitements! Si vous avez des symptômes nécessitant une consultation voire une hospitalisation avec respirateur, il faut contacter les médecins, ne laissez pas trainer en pensant que la vitamine C vous sauvera! La vitamine C n'est PAS un remède miracle et ne vous guérira pas, mais c'est un traitement simple et sans danger que chacun peut faire et qui peut permettre de drastiquement réduire les complications sévères.

Aparté: on attribuera d'ailleurs un "fake d'or" au "Fake Off" de 20minutes et à Le Figaro, qui ont réussi à affirmer que les résultats probants de la vitamine C (démontrés par Cochrane tout de même!) étaient invalidés par une obscure étude publiée par la tout aussi obscure revue Medwave. Quand on ne sait pas faire une revue de littérature scientifique, on se garde de traiter des fake news scientifiques, au risque d'en créer soi-même...

Une question demeure: si la vitamine C a autant de propriétés bénéfiques et sans risque, pourquoi n'est-ce pas plus connu/utilisé? La propagation des connaissances est un domaine d'étude à part entière, mais voici quelques pistes de réflexion:

  • dans la pratique hospitalière, la vitamine C est déjà utilisée de façon courante, mais davantage dans les cas graves pour essayer de limiter la casse plutôt que comme traitement de fond dès le début des maladies pulmonaires/cardiaques.

  • les médecins ne lisent que peu les revues systématiques de Cochrane, qui sont très denses en information répondant pourtant à la plupart des questions que les médecins pensent non explorées (à tort). En effet, la base de données Cochrane est davantage utilisée (et alimentée) par des spécialistes qui sont donc formés à la recherche, ce qui n'est pas le cas de la majorité des médecins.

  • Comme de nombreux compléments alimentaires, produits naturels ou génériques, il n'y a aucune motivation financière pour l'industrie pharmaceutique à investir dans des essais cliniques à grande échelle très coûteux pour tester l'efficacité d'une molécule qu'ils ne pourront de toutes façons pas vendre à prix coûtant puisque dans le domaine publique.

Addendum 01/04 pour les médecins:

D'après les revues de Cochrane, il en ressort 2 usages de la vitamine C dans la pratique clinique:

  • en IV (intraveineuse) à très hautes doses (>100g/j?) pour les malades déjà sévères qui vont bientôt en réa,
  • ou en oral à haute dose (>1g/j) dès les 1ers symptômes, sévères ou pas, pour réduire le risque d'aggravation.

 

Vu la différence entre les doses, ces deux usages ne nous semblent pas exclusifs, on pourrait très bien imaginer que les nouveaux malades soient supplémentés à quelques grammes de vitamine C oralement dès les premiers symptômes en vue de limiter le risque d'aggravation (comme en concluent les revues Cochrane: ça ne coûte rien de tester au cas par cas vu le ratio bénéfice potentiellement énorme / risque minime), et qu'on garde l'IV pour ceux qui vont en réa comme pratiqué actuellement. Puisque la dose est différente, et que l'effet dépendant à la dose semble linéaire, il nous semble peu vraisemblable qu'administrer quelques grammes en début de maladie réduise l'effet de >100g en réa plus tard.

Paracétamol : 1er choix pour traiter la douleur (sous supervision médicale!)

Le Paracetamol (aussi appelée Acetaminophen ou APAP) est le traitement de la douleur par le paracétamol est conseillé pour les patients COVID-19.

Contrairement à l'ibuprofène ou autres anti-inflammatoires, le paracétamol ne cause pas de problèmes cardiaques et est considéré comme le traitement le plus sûr contre la douleur pour les malades atteint d'infarction du myocarde cardiaque (qui peut rappelons-le être l'un des dégats que peut causer le COVID-19).

Donc le paracétamol devrait en principe être un traitement anti-douleurs assez sûr pour les malades COVID-19, mais attention à la surdose, ce n'est tout de même pas un médicament anodin. De plus, il peut cacher des symptômes très importants pour diagnostiquer les atteintes que vous pouvez avoir (pulmonaire? cardiaque?) et donc rendre plus difficile l'évaluation de votre pronostic vital par les médecins. Aussi, il vaut mieux demander avant à son médecin avant toute prise de paracétamol si vous suspectez d'avoir le COVID-19.

Pour les médecins: l'approche H.A.T. (hydrocortisone, vitamine C et thiamine)

Cette section s'adresse aux médecins s'occupant des patients COVID+, en particulier ceux en réanimation mais aussi les autres en amont puisque les traitements qui suivent offrent de meilleurs résultats lorsqu'ils sont prodigués plus tôt.

L'approche H.A.T. de Marik et al, pour Hydrocortisone, Ascorbic Acid (vitamine C) et Thiamine (vitamine B1), est une approche utilisée pour limiter les dégâts lors d'un sepsis. Elle est apparemment fondée sur plus de 50 ans d'études sur l'effet de ces différents produits (on peut confirmer que pour la vitamine C c'est le cas, il y a même plus de 100 ans d'études). Lorsque ce protocole est prodigué en amont, il permet de réduire la déterioration progressive des organes.

Pour plus d'informations si cela vous intéresse, et puisque cela dépasse nos compétences, nous vous invitons à lire l'excellent fil Twitter de @DmclDoc, médecin chercheur en physiologie des mitochondries et biophysique:

Autres traitements?

Comme pour toute catastrophe, tout le monde cherche quelque chose pour se raccrocher, un remède miracle. Mais il n'y en a pour le moment aucun, et lors des précédentes crises, aucun remède n'est arrivé même longtemps après (comme pour le MERS).

Quid de certains traitements présentés pour le Covid-19?

Future mises à jours: suivez-nous sur Twitter ou Mastodon!

Nous postons régulièrement des informations sur Twitter et Mastodon suivant l'évolution de la recherche sur le coronavirus et des décisions politiques, vous pouvez suivre nos dernières infos ici:

Et un peu d'humour pour finir

Car la santé mentale est tout aussi importante en période de confinement que la santé physique!

 

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Annexe 1: Pourquoi utiliser des masques en torchon et pas un autre tissu?

La suite de cette section explique les fondements scientifiques de ce conseil. Vous pouvez sauter à la prochaine section pour les autres conseils qui doivent accompagner le port du masque.

Pourquoi un torchon pourrait vous protéger? Après tout, les scientifiques ont pu faire de nombreuses mesures, et ont pu vérifier que ces tissus ne sont pas suffisamment fins pour filtrer les nanoparticules telles que les virus. Vraiment?

En réalité, les masques filtre à particule comme les FFP2 ne sont aussi en théorie pas assez fins pour filtrer les virus. Mais ils le font tout de même. Tout comme les masques en tissus. Pourquoi? C'est dû au phénomène de diffusivité des nanoparticules comme les virus, qui fait qu'elles ne se déplacent pas tout droit dans l'espace mais en zig-zaguant. Notre intuition est de penser que les particules passent à travers les trous dans le tissu, et donc qu'il faut un maillage très très fin pour pouvoir filtrer les virus. Mais c'est faux, car plus les particules sont petites, plus elles seront facilement filtrées par un maillage même grossier à cause de leurs zig-zags. En voici une illustration par l'excellent site SmartAirFilters:

Trois particules de tailles différentes face à une fibre. La plus grosse est filtrée car le maillage est plus fin que sa taille, tandis que la moyenne passe au travers. Enfin, la plus petite particule, une nanoparticule, est étonnamment filtrée par la fibre, même si le maillage est trop gros en théorie, car la nanoparticule se déplace en zig-zaguant (mouvement brownien) par le phénomène de diffusivité. Illustration de SmartAirFilters.

Pour plus d'informations sur ce phénomène complexe et pour les mordus de science, nous les invitons à consulter notre précédent billet ou nous mentionnons l'excellent document technique de 3M qui décrit en détail ce phénomène (archive ici) dans la section "Comment un filtre à particule peut-il filtrer des organismes aussi petits que les virus (0.1 microns en moyenne pour le coronavirus)?".

Donc d'une part, on sait maintenant que même si en théorie le tissu n'est pas assez fin pour filtrer les particules visées, il est tout de même possible qu'elles le soient à cause de la diffusivité des nanoparticules. Mais il y a aussi autre chose qui rentre en compte dans la propagation du virus: la contamination indirecte, par exemple en se touchant le visage avec des mains contaminées, ou les goutelettes de Flugge, c'est-à-dire des aérosols d'eau dans lesquelles le virus réside mais qui sont des particules bien plus grandes et donc plus facilement filtrables.

Et là, on peut regarder les études comparant masque chirurgical et masque FFP2/N95, dont les résultats sont épatants: il n'y a que peu de différence entre ces masques dans la réduction de la propagation d'un virus. Non pas que les masques FFP2 soient inefficaces, au contraire, et en théorie les masques FFP2 offrent jusqu'à 20x plus de protection que les masques chirurgicaux ("4–6, and 66–141 for [...] surgical masks, and FFP2 masks, respectively"), notamment car ils offrent une protection hermétique et donc qui empêche la plupart des flux de passer ailleurs que par le système de filtration du masque.

Mais les masques chirurgicaux semblent apporter une protection similaire in-situ aux masques respirateurs filtres à particules (FFP2/N95). Notamment, une étude a pu démontrer cette efficacité similaire en comparant avec un groupe contrôle de soignants qui ne portaient pas de masque quand ils rentraient chez eux (quand les autres devaient en porter un dans leur sphère privée). Une autre a confirmé ces résultats sur près de 3000 soignants! C'est un résultat contre-intuitif, mais qui souligne la différence entre théorie et pratique. Donc contrairement à ce qui est énoncé dans les pays européens (car notez qu'en Asie de nombreuses personnes du public portent des masques chirurgicaux), les masques chirurgicaux sont bien utiles aux personnes qui ne sont pas malades pour se protéger!

Maintenant, la dernière pièce du puzzle, est de savoir quelle différence entre un masque fait maison et un masque chirurgical ou respirateur FFP2? La difficulté réside ici dans la variété des tissus disponibles, sans standard de filtration de particules puisque ce n'est pas le but initial de ces produits mais un détournement d'usage. Il existe néanmoins plusieurs études à ce sujet, et toutes convergent vers la conclusion qu'un masque fait maison offre une meilleure protection qu'aucune, mais celle-ci peut être extrêmement faible selon le tissu utilisé (écharpe, t-shirt, etc). Par contre, les torchons ont montré une efficacité très proche de celle des masques chirurgicaux dans au moins 2 études (ici et ici, repris par un document de référence de l'Université de Stanford - MAJ 06/04: nouvelle étude ici avec les masques-torchons conseillés aussi par SmartAirFilters).

Pour résumer ces études, on a en théorie: Masque respirateur filtre à particules FFP2/N95 >> masque chirurgical >> masque fait maison.

towel-homemade-mask-vs-N95
Masque fait maison à partir de torchons ou d'écharpe versus masque N95/FFP2, lors de tests de projections d'aérosols en condition de laboratoire (test théorique). Il y a certes une grande différence, mais les masques à base de torchon offrent une bonne protection d'environ 50% pour des nanoparticule de la taille du coronavirus COVID-19 d'environ 100nm. On voit également que la rapidité du flot de particules importe, puisque la pénétration est plus grande avec un flot plus rapide Extrait de cette étude.
Comparaison de l'efficacité et de la respirabilité de masques fait maison à partir de différents tissus. La colonne "Bacteriophage MS2" concerne une bactérie d'une taille légèrement plus petite que le coronavirus COVID-19 / Sars-CoV-2. Le masque-torchon (Tea Towel) possède en moyenne une efficacité similaire au masque chirurgical, bien que la variabilité (SD - standard deviation) soit importante, et la respirabilité reste suffisante pour permettre le port pendant plusieurs heures. Extrait de cette autre étude.
Capacité de filtration "inward" (quand porté par une personne saine) des masques-torchons versus chirurgicaux versus FFP2/N95 pour les particules d'une taille entre 0.02 à 1 microns (le SARS-CoV-2 étant environ de 0.1 micron). Données venant du Tableau 1 de cette étude (calculez 1-(1/ProtectionFactor) pour retomber sur les pourcentages), image de SmartAirFilters.

Nous vous conseillons également la lecture de cette excellente revue d'articles académiques concernant la protection qu'offrent les masques contre les virus.

En pratique, on a donc:

Masque respirateur filtre à particules FFP2/N95 > masque chirurgical ~ masque fait maison à partir de torchons.

Il est à noter néanmoins que les torchons ont une grande variabilité dans la protection qu'elles offrent contre les nanoparticules (écart-type 22.60 pour les torchons, contre 2.65 pour les masques chirurgicaux dans le tableau ci-dessus), mais même en prenant en compte cette variabilité, la protection est plus intéressante qu'avec les autres tissus. Un seul tissu offre une plus grande protection, comparable avec les respirateurs à particules type FFP1 (80-85% de protection), et ce sont les sacs d'aspirateurs, ce qui est évident puisqu'ils sont fait pour filtrer les particules justement (et leur écart-type est de seulement 1.55 ce qui montre que leur conception est très peu variable - un très bon point!). Néanmoins, ces sacs ne sont pas fait pour permettre de respirer à travers, aussi il sont très difficiles à porter. C'est pour cela que nous conseillons plutôt les torchons, qui en plus d'être plus ubiquitaires, sont également plus respirables (comme le montre le tableau ci-dessus) et disponibles en plus grandes quantités ce qui permet de confectionner plusieurs masques pour que plusieurs personnes dans un même ménage puissent en porter en même temps ou de pouvoir utiliser un masque différent selon le jour afin de ne pas réutiliser le même 2 jours consécutifs (voir plus bas nos conseils sur la procédure de décontamination).

Notez enfin qu'il est possible de doubler les tissus, mais contrairement à ce qui est souvent affirmé dans les vidéos youtube, cela n'apporte que très peu de filtration en plus. Une exception existe pour les torchons, puisque le doublement augmente la capacité filtrante de 14%! Néanmoins, cet accroissement de filtration a un prix: une bien plus grande difficulté à respirer, encore plus (-128%!) qu'avec un sac d'aspirateur (-104%) alors que la capacité filtrante est similaire. Il vaut donc mieux n'utiliser qu'une seule couche de torchon, de bonne qualité, et pouvoir ainsi le porter plus longtemps plutôt que de mettre plusieurs couches et suffoquer et ainsi se retrouver à devoir l'enlever ou simplement qu'il se soulève à chaque fois que vous expirez ce qui créerait un couloir potentiel de contamination. Néanmoins, notez que l'AFNOR recommande d'après ses test qu'un masque-barrière devrait toujours avoir au moins deux couches (on imagine pour éviter que si une couche se détériore pendant un trajet ou un mauvais mouvement, que toute la protection devienne nulle, avec plusieurs couches vous avez plus de chances qu'au moins une reste intacte). Dans ce cas, limitez-vous à 2 ou 3 couches maximum (vous pouvez plier le torchon), mais vérifiez si la respirabilité est suffisante.

Ne pourrait-on pas augmenter la capacité filtrante en assurant un port plus hermétique? C'est-à-dire en s'assurant que la respiration se fasse au travers du masque, donc en évitant qu'il y ait des trous d'air? Effectivement, une étude montre que les contaminations peuvent se faire non pas seulement par projections, mais également par mouvement turbulent dans l'air, mélangeant les gouttelettes d'expiration mais aussi de salive et d'éternuements. Une autre étude montre que quel que soit le masque utilisé, la plupart des particules de virus qui arrivent à passer au travers ne passent non pas par le filtre du masque, mais par les côtés du visage qui ne sont pas hermétiques. Elle conseille donc de travailler davantage l'hermétisme du masque, plutôt que le type de tissu utilisé, pour un meilleur rendement de filtration.

Pour cela, certains préconisent la solution simple qui consiste à scotcher les contours du masque sur le visage, mais cela nous semble bien peu confortable et pas très robuste. Une autre façon est d'utiliser la méthode de port à 3 noeuds du CDC américain décrit ici et ici (web archive ici). Cette méthode permet d'atteindre un "fit factor" (taux de port hermétique) allant de 13 jusqu'à 67, quand un masque N95/FFP2 a un fit factor de 100! C'est donc un très bon fit factor pour une méthode ne nécessitant aucune couture ni matériel spécifique, même si comme d'habitude le résultat est très variable comparé à un masque professionnel.

Dernière question subsidiaire, mais très importante: quel type de tissu plus exactement offre la meilleure protection? Nous allons ici paraphraser cet excellent article:

Filtration of polydisperse aerosol particles was effective by 100% cotton fabrics in one case, while 100% polyester, 100% cotton, or cotton/polyester combination was better for nanoparticle (<100 nm) range. Filtration performance of the fabric material cannot be estimated a priori from material composition because it is mostly dependent on fiber characteristics, including diameter, charge, and packing density.

En d'autres termes, à moins d'utiliser un microscope et d'avoir quelques compétences, ou de tester directement avec un aérosol, il est difficile de pouvoir estimer quel tissu est meilleur, à part qu'en moyenne d'après plusieurs études les torchons semblent offrir une meilleure protection que les autres tissus.

MAJ 02/04: de nouvelles études sont apparues dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Il existe maintenant plusieurs fiches de références avec le taux de filtration et la respirabilité pour plusieurs types de tissus, et même pour plusieurs combinaisons de couches/patrons (voir les deux tableaux de l'annexe A du guide de référence sur la conception de masques barrières de l'AFNOR, avec des explications de lecture ici). Il existe aussi d'autres propositions concrètes de masques barrières, dont celui d'utiliser des lingettes électrostatiques qui ont une conception similaire aux masques chirurgicaux, ou encore le masque modulaire du SPF belge (autorité en belgique) qui offre la possibilité de glisser dans une poche n'importe quel filtre (dont les filtres professionnels!). Un autre masque-barrière simple sans coûture consiste en un masque 3 couches à partir d'un mouchoir et de 2 feuilles de sopalin, ce qui offrirait 90% de la capacité de filtration des masques chirurgicaux pour les aérosols de 20 à 200 nm (le COVID-19 allant de 60 à 140nm). D'autres tutos et modèles amateurs sont compilés ici par @Masquepourtous et ici par Jeremy Howard de fast.ai.

Autre question: les masques ne sont-ils utiles que pour les malades, comme le gouvernement n'a de cesse de répéter? Ceci est FAUX! Les masques, même en tissus, sont plus efficaces lorsque portés par les personnes non malades! En effet, une étude sur sujets humains ainsi qu'un modèle mathématique (Tableau 1) ont montré que la protection "inward", c'est-à-dire lorsque le masque est porté par une personne non contaminée, offerte par n'importe quel masque est plus grande que la protection "outward", c'est-à-dire lorsque seul le malade porte le masque. Ce qui a bien été démontré en pratique: une contamination de grande échelle dans 2 bus de voyage avaient fait les gros titres dans les journaux. Une étude a mis en lumière que seuls ceux qui portaient un masque n'avaient pas été contaminés. Idem précédemment lors de la grippe H1N1 dans un avion, aucun des passagers portant un masque n'ont été contaminé malgré la longue durée du vol (une dizaine d'heures!). Cette étude montre même que le port d'un masque fait maison par un malade ne diminue que marginalement la propagation des particules (mais protège bien plus le porteur)! Même cette étude-ci qui est souvent citée comme source pour déclarer que les masques type chirurgicaux ou fait maison ne protègent que le porteur montre pourtant bien qu'ils peuvent protéger jusqu'à ~85% en inward. Il est donc bien plus préférable que les personnes non contaminées portent le masque plutôt que les malades, contrairement à ce qu'a longtemps affirmé différents gouvernements.

Est-ce que le type d'activité impacte l'herméticité et donc la protection offerte par le masque? Un peu, mais pas beaucoup d'après une étude, l'effet de l'activité sur la protection n'est pas significative. L'herméticité initiale, c'est-à-dire la pose appropriée du masque, fait beaucoup plus varier la protection, encore une occasion de rappeler l'importance des tests de pression. Cette même étude trouve également que la durée de port n'impacte pas de façon significative la filtration, même pour les masques fait maison, mais l'échantillon de l'étude était petit (22 sujets).

Enfin, nous souhaitons souligner qu'en aucun cas nous ne conseillons d'utiliser de masque fait maison, ou masque-barrière, à la place de masques respirateurs filtres à particules ou même des masques anti-projection comme les masques chirurgicaux. Nos conseils sont davantage pour la population non soignante, qui pour la majorité n'a pas d'accès à des masques médicaux, afin d'offrir un moyen de barrière supplémentaire contre le virus. En effet, il vaut bien mieux porter un masque même fait maison qu'aucun masque du tout. Le CDC américain par exemple conseille même aux soignants en manque de masques médicaux de porter des bandanas ou des écharpes, bien que comme nous l'avons vu plus haut ces tissus n'offrent qu'une moins bonne protection comparé à d'autres tissus comme les torchons tout autant disponibles. Idem, en 1918 lors de la grippe espagnole (soit il y a un siècle déjà!), le gouvernement américain avait interdit toute sortie sans port de masque, même s'il devait être fait maison!

Si vous avez accès à des masques professionnels, utilisez-les bien entendu. Si vous souhaitez en acquérir un, vous pouvez consulter notre billet précédent (archive ici) où nous vous expliquons tout ce qu'il y a à savoir sur les masques. Notez que nous conseillons vivement de vous procurer un masque réutilisable, afin de laisser les masques jetables aux personnels soignants, puisque ceux-ci n'ont pas le temps d'utiliser des masques réutilisables et de suivre les procédures de décontamination, de nettoyage et de maintenance qui sont nécessaires ensuite.

D'autre part, aucun masque ne peut protéger tout le temps contre les virus, même les FFP2. Ce ne sont pas des armures d'invincibilité, il faut plutôt les voir comme des boucliers qui peuvent se briser lorsqu'il y a trop de contacts: si vous restez exposé trop longtemps dans une zone ou proche de personnes contaminées, et/ou si la concentration du virus est trop haute dans un lieu, le masque ne pourra pas tout filtrer. Il faut donc veiller à éviter (par l'isolation/distanciation sociale) et à ne pas rester dans des situations à risques, même en portant un masque! Aussi, l'humidité réduit l'efficacité de TOUS les masques, aussi il faut veiller à ne pas le porter trop longtemps: plus le temps passe, plus votre protection s'amenuise (à part avec les respirateurs réutilisables qui sont dotés d'une valve d'expiration et donc réduit l'humidité). À l'inverse, on peut supposer que les tissus plus absorbants offriront une meilleure protection sur une plus longue durée (pour les masques fait maison).

Il faut apriori considérer que la durée de port d'un masque-torchon est similaire à celle d'un masque chirurgical, en lien avec la capacité de ces tissus à rester étanche, soit maximum 4h d'après les recommandations du SFAR français (donc limitez vos sorties à 4h max, même avec un masque!).

Et notez que les masques en papier, mouchoirs ou sopalins sont bien moins efficaces que les autres tissus comme le coton ou les torchons, donc évitez de les utiliser si vous avez accès à ces autres tissus, mais si vous n'avez que du papier, c'est mieux que rien.

En effet, les deux études ci-dessus répondent à une question très importante: est-ce le simple fait de porter un masque, et notamment l'effet psychologique qui fait que nous aurons tendance à moins toucher notre visage avec nos mains (donc éviter l'auto-contamination) lorsqu'on porte un masque, ou bien est-ce le tissu d'un torchon qui filtre davantage? D'après les deux études, les torchons filtrent effectivement bien davantage que d'autres tissus. L'effet psychologique réduisant les risques d'auto-contamination joue certainement un rôle très important, et explique pourquoi en pratique les masques chirurgicaux offrent une protection similaire contre la contamination virale que les masques respirateurs FFP2/N95 (voir aussi ici) malgré une capacité filtrante bien moindre et du manque de joint hermétique. Mais le tissu des torchons offrent également une capacité de filtration supérieure aux autres tissus pour les masques fait maison. Autrement dit, la performance supérieure en filtration des masques-torchon ne peut s'expliquer par l'effet psychologique, et l'hypothèse du lien entre capacité filtrante et capacité d'absorption du tissu nous semble raisonnable et intéressante à explorer (si quelqu'un un jour décide de financer une telle recherche!). MAJ 03/04: il existe une étude montrant que les tissus hydrophobes offrent une «bien meilleure» filtration que les tissus électrostatiques, combiné au fait que les virus à enveloppe lipidique comme le COVID-19 se dégradent plus rapidement sur les tissus, ces observations vont dans le sens de notre hypothèse du lien entre absorbance du tissu et capacité de filtration et de protection contre les virus en aérosol, même si davantage d'études sont nécessaires pour confirmer.

Si vous avez un masque jetable, le SFAR (organisme de référence sanitaire en France qui publie des recommandations pour le COVID-19) a publié des recommandations très similaires au CDC concernant leur réutilisation.
En résumé: 8h (une journée de travail complète) pour les masques respirateurs filtre à particules comme les FFP2, mais seulement 3/4h pour les masques chirurgicaux.

Addendum: il est également possible de nettoyer les masques jetables FFP2/N95 d'après un nouveau rapport, lisez l'Annexe 5 plus bas pour plus d'informations.

Addendum 2: et si vous souhaitez faire votre propre masque hermétique type FFP2 fait maison, est-ce possible? Ou bien si vous souhaitez simplement reconnaître quels types de masques sont réellement hermétiques, quelles sont les caractéristiques principales? Théoriquement, ce n'est pas très compliqué, un masque hermétique étant composé de:

  • un (sous-)corps semi-flexible, en général en silicone, et avec une bague en métal sur le nez pour avoir un bon fit factor (un bon degré d'herméticité). Ce corps peut-être une couche interne d'un masque composé d'une autre couche externe rigide, comme c'est le cas des respirateurs élastomériques/réutilisables de 3M.
  • un corps qui ne laisse pas passer l'air sauf à un endroit où le filtre sera placé. Là aussi le silicone est très utile puisque hermétique à l'air, mais certains masques préfèrent un corps rigide en d'autres matériaux non-textiles (ex: plastique), et certains combinent les 2 en 2 couches comme les masques 3M.
  • un filtre à particule type FFP2 qui filtrera l'inspiration. Soit les pads homologués de 3M peuvent être achetés (et en général bien moins cher que le coût d'un masque jetable), soit on peut en faire un maison avec des lingettes dépoussiérantes électrostatiques (moins bien mais la conception est similaire au tissu filtrant des masques chirurgicaux).
  • une valve d'expiration, sans filtre mais avec un système en silicone qui ne laisse que l'air expiré passer et pas l'air inspiré. C'est nécessaire pour diminuer l'humidité, car sinon l'air passe entièrement par le seul pont communicant avec l'extérieur, c'est-à-dire le filtre à particule, et si tous les flux d'air passent uniquement par là, le masque va rapidement devenir très humide et perdre beaucoup de son efficacité. Une valve d'expiration n'est pas un bonus mais est nécessaire pour tout masque hermétique pour réduire le taux d'humidité et assurer son efficacité sur plusieurs heures de port. La valve d'expiration est l'élément le plus caractéristique d'un masque hermétique, car un masque hermétique doit nécessairement avoir une valve (mais un masque avec valve n'est pas nécessaire un masque hermétique, mais c'est souvent le cas). C'est ainsi par exemple que vous pouvez différencier les vrais masques anti-pollution qui filtrent réellement avec un degré d'herméticité, ceux qui ont une valve.

Comme vous pouvez le constater, théoriquement la conception d'un masque hermétique est assez simple et logique, mais en pratique il faut avoir les matériaux adéquats et surtout pouvoir les travailler de façon à assurer une bonne herméticité, c'est-à-dire que ça va bien aux contours de votre visage. C'est pour cela qu'en pratique c'est en vérité extrêmement difficile car il faut faire des tests de pénétration de particules pour vraiment vérifier si le masque permet d'assurer la protection qu'on pense et ainsi l'homologuer.

Annexe 2: Autres visualisations

Nous reviendrons plus tard sur les visualisations concernant l'évolution du COVID-19, car nous pensons qu'il est extrêmement important que la population soit informée pour prendre conscience du danger et des mesures adéquates que nous pouvons tous faire pour l'endiguer et sauver des vies.

En attendant, voici quelques visualisations que nous avons sélectionné pour leur qualités:

Annexe 3: De l'irresponsabilité mutuelle des dirigeants

Nous comptons aborder ce sujet plus en détail dans un prochain billet, mais il nous semble important de les citer déjà.

La crise actuelle met en lumière l'incapacité de décision de nos décideurs et dirigeants, que ce soit politiques ou d'entreprises ou d'institutions telles que les université ou écoles. Tout le monde, et en particulier le monde académique, savait qu'il fallait un confinement strict au plus vite. Mais personne n'a fait le premier pas. Le gouvernement français (et les autres!) se renvoyant la patate chaude, attendant soit que l'Union Européenne (instance supranationale) décide pour eux, ou reléguant les difficiles décisions au Conseil Scientifique.

Comme si le manque de prévoyance et de réactivité face a la pandémie n'était pas suffisant, certains dirigeants ont en plus accumulés les erreurs graves, comme de maintenir les élections municipales, dont le 2e tour a dû finalement être reporté. Le 1er tour n'a donc servi strictement à rien, et n'a fait qu'augmenter le nombre de contaminés, et donc de morts.

Croyez-vous que nos dirigeants assument ces erreurs? Pensez-vous! Le premier ministre français Edouard Philippe, ainsi que le ministre de la Santé Olivier Véran, répètent en boucle que "ce n'est pas le temps des polémiques". Vraiment? Comment pourrions-nous apprendre de nos erreurs si nous faisons la politique de l'autruche! Se mettre la tête dans le sable n'a JAMAIS mené à aucune bonne décision.

Même le Président de la République française, Emmanuel Macron, a ironisé sur «ceux qui avaient prévu la crise une fois qu'elle a eu lieu». Aucune distanciation, aucune remise en question, aucun souhait de n'assumer aucune responsabilité de leurs actes.

Le gouvernement, par les voix du Premier Ministre Edouard Philippe et du Président de la République Emmanuel Macron, rejette toute critique et responsabilité, le Président se targuant même d'avoir bien géré et réagi à la crise! Ce dernier va même plus loin, puisqu'il retourne l'irresponsabilité vers... ceux qui critiquent! C'est un procédé de projection inversé typiquement très macronien.

Néanmoins il y a une faille essentielle dans son raisonnement: il considère que le gouvernement fait maintenant ce qu'il faut, et que les fautes passées ne l'étaient que par manque d'information (et pas par ignorance), ce qui n'est pas le cas du tout: les fautes sont encore et toujours présentes, alors qu'il n'y a plus l'excuse de l'ignorance de la dangerosité de cette pandémie. En effet, il manque encore l'implémentation d'un confinement STRICT, ainsi que l'obligation de port d'un masque, même fait maison, pour toute la population, comme lors de la grippe espagnole de 1918. Ce sont des choses qu'on faisait déjà il y a 100 ans! Pourquoi ces mesures ne sont toujours pas implémentées, 1 mois après que la pandémie ait explosée en France?

Le problème étant que cette crise étant presque universelle de par sa nature pandémique, les mensonges et dénis de réalité ne peuvent fonctionner, puisque tout le monde a une expérience personnelle des lacunes graves dans la gestion de cette crise par les institutions les mettant eux ou des proches en danger. La vérité est que cette crise sanitaire, cette pandémie, était prévisible et évitable selon les experts, il n'y a que les dirigeants qui le nient pour tenter de se couvrir.

Non seulement prévisible, mais elle était prévue, même dans la sphère publique et non spécialiste: il y a un domaine d'étude spécifiquement dédié aux accidents et catastrophes exceptionnels, l'étude de la théorie des "cygnes noirs" (black swans) dont Nassim Nicholas Taleb est un leader (lire ici et ici). Il suffit de faire une recherche Google pour voir de nombreux articles grand public donner l'alerte dès Février en se fondant sur cette théorie. Les politiciens essayent d'ailleurs de détourner ce concept pour se dédouaner, alors que justement les modèles issus de ce domaine d'étude permettait de prévoir la certitude de la pandémie: ils se tirent ainsi une balle dans le pied en utilisant une défense qui en vérité les incrimine.

Le Dr. Youri Popowski, dans un édito explosif mais sobrement intitulé "Coronavirus et réglementation de l’Union européenne" sur l'AGEFI, souligne l'inadéquation des lois européennes de certification du matériel médical, rédigé par des législateurs «criminels en cols blancs irresponsables» qui ne pensent qu'à se dédouaner de la responsabilité de plaintes futures, plutôt qu'à vraiment protéger la santé de la population. Et cela va empirer avec la réglementation de mai 2020.

Ainsi, il est absolument impossible pour une SME médicale, équipée pour une autre activité, de s’adapter rapidement à la situation actuelle, de modifier sa chaîne de production, et de fabriquer immédiatement des masques en quantité. Il faudrait au moins 6 à 8 mois de paperasserie pure, la rédaction de milliers de pages, une inspection, avant de pouvoir commencer à fournir ces produits.

Il est strictement impossible de produire, immédiatement, des respirateurs pour les patients italiens et français qui en manquent, parce qu’il faudrait 2 à 4 années de paperasserie à une société techniquement prête, mais non certifiée pour le médical, pour obtenir le droit de produire ces appareils et répondre à la demande immédiate, urgente. Ces appareils sont en réalité très simples à construire. Cependant, la nouvelle réglementation interdit de reproduire un instrument, même archi-connu, et le mettre en vente. Il faudrait refaire des essais cliniques longs et chers pour un appareil hyper connu, fabriqué depuis plus de 50 ans. La nouvelle loi est totalement inadaptée.

[...]

Les législateurs bureaucrates devraient-ils passer en jugement pour répondre, au moins partiellement, des milliers de morts que l’Europe connaît et va encore connaître?

Il était frappant de constater qu’ils n’assument absolument pas la responsabilité de ce qu’ils ont écrit. La nouvelle règlementation n’est d’ailleurs pas signée. Aucun nom de figure au bas du document. A mes questions précises, ils répondaient: nous ne sommes pas en mesure d’interpréter ce document, nous n’en prenons pas la responsabilité, nous ne pouvons répondre à aucune question (sic)!

En d'autres termes, nous avons l'infrastructure industrielle pour produire bien plus de masques et de respirateurs. Mais parce que les politiciens ne veulent pas prendre de risque (même en période de pandémie pour sauver des centaines voire des millions de vies!), ces industriels ne sont toujours pas autorisés à reconvertir leur activité dans la production de ces matériels médicaux. C'est ubuesque, scandaleux et proprement criminel.

Un autre exemple? La seule usine en France habilitée à produire de la chloroquine, actuellement l'un des traitements les plus prometteurs, a été placée en redressement judiciaire. Le 20 mars 2020, en pleine pandémie de coronavirus. Oui oui, l'administration est aussi stupide que ça. Mais après tout, l'administration d'Emmanuel Macron a bien laissé faire faillite une usine française en 2018 qui était capable de produire 100 millions de masques par an.

Encore un autre exemple: mi-mars, alors en pleine pandémie en France, le ministre de l'intérieur Christophe Castaner déclarait dans une lettre adressée aux préfets:

Je rappelle qu'en Italie, les mesures de restrictions similaires qui démontrent leur efficacité sur l'endiguement de la pandémie ont néanmoins permis à l'économie de fonctionner presque à la hauteur de ses capacités habituelles.

L'Italie, le pays le plus touché d'Europe à ce moment-là et maintenant dans le monde, comme exemple de réussite d'endiguement et de maintien de l'économie! Incroyable déni de réalité!

Ce qu'on observe, c'est l'expression presque en cas d'école d'un concept nommé la colonisation du risque en théorie de la culture du blame, où le risque des acteurs institutionnels est transféré sur la société, alors que c'est ces acteurs qui sont chargés de gérer ce risque. Voir également cette excellente discussion pre-coronavirus sur Interdit d'Interdire de RT France.

Cette colonisation du risque non assumée est personnifiée par cette déclaration d'Emmanuel Macron:

Quand on vit quelque chose d'inédit, on peut pas demander aux gens de l'avoir prévu il y a 10 ans.

Nous avons ici un Président de la République, donc la plus haute fonction de décideur, dont le rôle est justement de décider en prévoyant, et qui ici déclare que ce n'est pas son rôle! Cela révèle une vision très administrative, très comptable, de la fonction de décideur, où le président se voit plutôt dans une fonction de réaction aux événements (ex: pas assez d'argent dans les caisses de la santé? On réduit les dépenses!) plutôt que d'anticipation. Cela révèle également un manque d'éducation, avec des errements typiques des dirigeants n'ayant pas lu les traités des princes comme Machiavel ou Sun Zi.

Il existe des initiatives juridiques pour mettre les dirigeants face à leur responsabilité, telles que la plainte par C19 créé par des médecins (et nous invitons tous les soignants à les rejoindre!) et la saisie du Conseil d'État par les syndicats des jeunes médecins et les internes de France. Néanmoins, nous pensons qu'aucune de ces initiatives n'aboutira.

Pourquoi? Car nous entrons dans l'ère de l'irresponsabilité mutuelle des dirigeants, où chaque dirigeant se défendra de son bilan catastrophique en nombre de morts du coronavirus par le fait que les autres dirigeants n'auront pas fait mieux. C'est un appel à la médiocrité. Peu leur importe que ce soit une fantaisie, puisque clairement les pays de l'Asie comme la Chine, le Vietnam ou la Corée du Sud ont su faire bien mieux (avec la Chine étant le premier foyer et donc le plus à risque puisqu'ils n'avaient que peu de temps pour réagir, quand nous en avons eu beaucoup plus!). Nous verrons si cela marche ou pas, mais notons que ce genre de défense n'a pas bien fonctionné lors de précédents crimes contre l'Humanité comme au tribunal de Nuremberg.

Addendum: les scandales s'accumulent au fil des révélatons. Une enquête de Médiapart (résumé en accès libre) ainsi que la CGT-Douanes révèlent qu'aucun masque n'a été commandé entre Décembre et Mars, à l'opposé des déclarations du gouvernement! Celui-ci s'entête dans les mensonges, en déclarant que la désinfection des rues n'est pas nécessaire comme la Chine l'a fait à Hubei. La pénurie de matériel médical est catastrophique, obligeant les soignants à porter des sacs poubelles en lieu de blouse médicale. Pendant ce temps, le confinement n'est pas respecté par les plus riches qui continuent d'utiliser leurs jets privés, et certains journalistes continuent à propager des fakenews. Les États-Unis sont également critiqués vertement pour leur gestion catastrophique de la pandémie, y compris les organismes de santé comme le CDC, avec un nombre de chômeurs américains explosant tous les records même des précédentes crises et des experts à côté de la plaque.

À force de vouloir ménager la chèvre et le choux (l'économie au détriment de la santé), les deux sont perdus. Même la vie politique s'est éteinte avec l'arrêt du travail parlementaire. Les pays qui s'en sortent le plus vite sont ceux dont l'économie redémarre plus rapidement et auront donc un avantage certain au sortir de cette crise sanitaire mondiale. En d'autres termes: parce que nos dirigeants ont absolument voulu maintenir l'économie sur le court-terme, celle-ci va en ressortir affaiblie sur le moyen et long-terme par rapport aux pays qui ont appliqué des mesures drastiques sur le plan sanitaire avant le plan économique.

Pour ceux qui souhaitent en savoir davantage sur les errements du gouvernement français (avant la crise sanitaire du coronavirus), un audiobook gratuit du livre Crépuscule vient de sortir.

Épilogue sur la déresponsabilisation mutuelle des dirigeants: le Président de la République française, Emmanuel Macron, a déclaré le 18 mai 2020 qu'il "n'y avait pas de rupture" dans l'approvisionnement des masques, c'est-à-dire pas de pénurie. La boucle est ainsi bouclée: fin de la crise sanitaire, le président se dédouane de toute responsabilité de la façon la plus frontale possible: par un déni de réalité. Une réalité quasi-universelle, tout autant à l'échelle de la France que mondialement. Il rajoute que "personne ne parlait de masques début mars", ce qui est démontrablement faux, déjà car nous en parlions le 8 mars, et d'autre part il y a une trace des articles scientifiques et grand public publiés depuis janvier donnant l'alerte sur la pénurie de masques à venir. Il n'y avait pas besoin d'être un génie: la Chine, plus grand producteur de masques au monde, était en pénurie elle-même dès l'apparition du COVID-19. Mais par arrogance et stupidité, nos dirigeants ont cru qu'ils pouvaient faire mieux, avec des moyens et une expérience moindre que la Chine (qui a connu d'autres épidémies similaires ces dernières décennies).

Voici donc comment se termine cette crise sanitaire, dans un déni de tous les efforts et risques vitaux consentis par la nation et en premier lieu par son personnel hospitalier. On souhaite à notre président qu'il n'y ait pas de seconde vague suite au déconfinement précoce...

Annexe 4 : Attention aux livraisons!

Si vous souhaitez vous faire livrer des outils (ex: masque respirateur réutilisable, vitamine C en poudre) ou des denrées nécessaires, ne tardez pas!

Les livraisons commencent déjà à être impossibles dans certaines régions: Mondial Relay a fermé, et Colissimo (la Poste tout de même!) ne livre plus dans les régions suivantes (miroir web archive):

Suspension temporaire de toutes les livraisons vers les codes postaux suivants :

ACP Gennevilliers : 92110, 92200, 92230, 92250, 92270, 92300, 92390, 92400, 92600, 92700, 92800, 93200, 93210, 93240, 93380, 93430, 93450, 93800,

ACP Saint-Ouen Paris *: 75008, 75017, 75018,

ACP Rungis *: 91160, 91200, 91260, 91300, 91320, 91420, 91430, 91550, 91973, 92120, 92140, 92160, 92170, 92220, 92240, 92260, 92290, 92320, 92330, 92340, 92350, 94110, 94150, 94230, 94240, 94250, 94260, 94290, 94310, 94320, 94390, 94480, 94550

Monaco : code postal 98000

* liée à la fermeture temporaire de sites « clusters » COVID-19, avec des absents confinés ne pouvant plus assurer les tournées de livraison. Nous formons de nouvelles équipes pour rouvrir au plus vite.

C'est un changement très récent puisqu'il n'y avait pas autant de restrictions de livraisons à peine 5 jours avant, le 24 mars, comme le montre cette archive web.

Donc si vous souhaitez commander des produits vous manquant, c'est maintenant!

Addendum: il y a également un risque de pénurie alimentaire au niveau mondial d'après l'Organisation Mondiale du Commerce. Comme nous l'écrivions le 8 mars dans notre billet précédent, les chaines d'approvisionnement (la plupart en flux tendus) ne sont pas robustes aux disruptions systémiques comme peut causer une pandémie.

D'autre part, une guerre sans merci se joue sur les masques et autres matériels de santé: on parle beaucoup des masques destinés à la France volés par les États-Unis. Mais la France a elle aussi volé 4 millions de masques le 5 mars qui étaient destinés à l'Espagne et l'Italie, les deux pays les plus touchés d'Europe! Pour la conduite éthique, on repassera, et pour les leçons de morale aussi...

Annexe 5 : Nettoyage des masques respirateurs N95/FFP2 jetables

Les masques respirateurs N95 et FFP2 peuvent être nettoyés à la vapeur de péroxyde d'hydrogène et réutilisés jusqu'à CINQUANTE FOIS d'après un récent rapport de l'ABSA aux États-Unis, et c'est donc une procédure maintenant validée pour le nettoyage et le réusage de masques dans le cadre de la pandémie de COVID-19.

Techniquement, ils ont utilisé des machines lourdes pour créer une vapeur dans toute une salle, dans laquelle ils pendaient les masques. Cela permettait de nettoyer en lot de nombreux masques, environ 100 à chaque traitement dans leur rapport.

Néanmoins, théoriquement, il suffit de n'importe quel nébulliseur pour nettoyer un masque, car il suffit de produire une vapeur qui passe à travers le tissu du masque pour le nettoyer.

Il est aussi raisonnable de penser qu'à défaut de péroxyde d'hydrogène, l'eau de Javel à au moins 0.1% mais mieux à 1.7% (5°) devrait permettre de nettoyer tout aussi bien les masques, puisque l'eau de Javel, le péroxyde d'hydrogène et l'alcool ont tous montré une même efficacité contre le COVID-19. Néanmoins l'usage d'eau de Javel ou d'alcool est déconseillé car cela peut laisser des résidus qui rendront le masque irrespirable et dangereux, en plus de les rendre moins filtrant car ces nettoyants détruisent la charge électrostatique!

Addendum: d'autres instituts confirment que le nettoyage à la vapeur et chaleur est suffisant, et ce même sans produit nettoyant, comme décrit par la faculté de Stanford et l'Université de Delft.


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